Philippe vardon accusé par une invitée d'une émission de télévision d'avoir fait un salut hitlérien, l'attaque en justice pour diffamation

feature-image

Play all audios:

Loading...

Patricia Balme, experte en communication politique, était l'un des invités de l'émission _On ne va pas se mentir _, débat politique d'I-Télé du 21 octobre 2015 dans le cadre


de la campagne des élections régionales. à cette occasion, elle avait interpellé en direct le sénateur FN varois David Rachline, en ces termes: "_Il faut que les Français voient la


vidéo où M. Vardon fait le salut hitlérien."_ Le Niçois Philippe Vardon, 36 ans, conseiller régional FN, a demandé, par la voie d'une citation directe devant le tribunal


correctionnel de Nice, de juger hier Patricia Balme pour diffamation, ainsi que le directeur d'I-Télé. Le ministère public, qui représente les intérêts de la société, n'a pas


souhaité se mêler à ce débat judiciaire et s'en est remis à la sagesse du tribunal. Me Pierre-Vincent Lambert, conseil de Philippe Vardon (absent au tribunal), rappelle que si cette


vidéo existe bien, à aucun moment son client "_n'exécute un geste qui s'apparenterait à un salut nazi."_ Il y a donc une volonté délibérée de nuire. _"Ce reportage


d'Arte a vingt ans. Il a été exhumé par _Le Point_ qui évoque un passé révolté… pardon révolu de M. Vardon_, insiste Me Lambert._ Il avait 16 ans à l'époque. Mme Balme donne une


information tronquée pour jeter l'opprobre sur M. Vardon qui, en plus, n'était pas présent sur le plateau d'Audrey Pulvar pour se défendre."_ Me Jean Veil, l'avocat


de Patricia Balme, s'étonne de la démarche de Philippe Vardon: "_Il se considère diffamé parce qu'il a appartenu à un mouvement identitaire."_ "CHEF DE LA


BANDE" La défense décrit le contenu de la fameuse vidéo qui fait tache: "_On voit une dizaine de jeunes gens extraordinairement agités, tenant des propos incompréhensibles, faisant


le salut nazi. Dans cette scène un peu belliqueuse, l'animateur, celui qui parle le plus fort, le chef de la bande qui tient le micro, c'est M. Vardon. C'est vrai qu'il


peut y avoir un doute. Est-ce parce qu'il tenait le micro qu'il n'a pu lever le bras?"_, souligne Me Veil, avec une ironie mordante. _"Je ne peux pas affirmer


qu'il a fait le salut nazi_, concède l'avocat parisien,_ mais il y a un ressenti"_. La défense s'attaque ensuite au parcours idéologique de Philippe Vardon: "_Il


n'a cessé de créer le trouble autour de lui. Même au Front national, il s'est retrouvé dans une situation de rejet. Il a été condamné en 2014 pour une rixe. Il a appartenu à un


mouvement dissous. Un mouvement dont un membre a essayé d'assassiner Jacques Chirac."_ Au droit à l'oubli évoqué par Me Lambert, Jean Veil oppose sa conviction: "_M.


Vardon n'a pas tellement changé. Et je trouve paradoxal et assez hypocrite que la partie civile considère avoir été diffamée pour des choses qu'elle revendique par ailleurs."_


Le jugement a été mis en délibéré le jeudi 4 mai.