L'ue donne forme au marché des télécoms

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La Commission européenne a officiellement présenté mercredi son projet de réforme du marché des télécommunications, qui vise à créer un marché unique dans les 28 pays de l’Union européenne


et prévoit notamment de plafonner le prix des appels téléphoniques transfrontaliers. Le texte propose de supprimer les frais d’itinérance («roaming»), contrairement à ce qui avait été


annoncé le mois dernier, de mieux coordonner l’octroi de fréquences aux opérateurs à travers l’UE et d’améliorer la protection des droits des consommateurs dans les contrats. «La Commission


européenne s’oppose aux redevances d’itinérance et se déclare en faveur de la neutralité de l’internet, de l’investissement et de la création d’emplois», a expliqué Neelie Kroes, la


commissaire européennes chargée de la stratégie numérique. Le projet prévoit également une autorisation unique permettant aux opérateurs d’exercer leurs activités dans l’ensemble des 28


États membres - au lieu des actuelles 28 autorisations distinctes -, un seuil contraignant pour la réglementation des sous-marchés des télécommunications (qui devrait entraîner une


diminution du nombre de marchés réglementés), et une plus grande harmonisation des conditions dans lesquelles les opérateurs peuvent louer l’accès à des réseaux appartenant à d’autres


entreprises afin de fournir des services compétitifs. Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE avaient demandé en mars à la Commission de leur présenter d’ici octobre un projet incluant


«des mesures concrètes pour établir dès que possible le marché unique des technologies de l’information et de la communication (TIC)». Les Etats membres risquent cependant d'être


réticents face à la proposition d’une plus grande coordination dans l’assignation des radiofréquences, source pour eux de recettes, et pourraient aussi voir d’un mauvais oeil l’annonce par


Neelie Kroes d’une réflexion sur l’instauration d’un superviseur unique pour le secteur. Les propositions de la Commission, qui doivent obtenir l’aval de tous les pays membres de l’UE avant


d’entrer en vigueur et seront soumises jeudi au vote du Parlement, ont pour objectif de rattraper le retard pris par l’Europe, dont les infrastructures de réseaux à haut débit sont dépassées


par leurs homologues asiatiques et nord-américaines. Selon une étude du cabinet américain Boston Consulting Group, l’industrie européenne des télécoms va subir une baisse de 0,5 % à 2 % par


an de son chiffre d’affaires d’ici 2020, notamment en raison de l'état actuel de la réglementation, différente dans chacun des 28 pays. La Commission européenne reste cependant


méfiante face à la consolidation du secteur et examine actuellement plusieurs projets de fusion, dont l’un pourrait permettre à l’espagnol Telefonica d’acquérir l’opérateur mobile allemand


E-Plus, filiale du néerlandais KPN. Mais Telefonica a déjà un réseau en Allemagne sous la marque O2. La concurrence serait alors réduite à trois opérateurs (T-Mobile, Vodafone et


Telefonica). Juliette Rabat (Sipa Media, avec Reuters)