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C'est fait et de quelle manière. Le Paris Saint-Germain est enfin sur le toit de l'Europe. Il rejoint l'OM dans le cercle très fermé des vainqueurs de la Ligue des champions. Après tant de
saisons à courir derrière ce rêve, après tant de rendez-vous manqués et de scénarios cruels, ce succès achève le grand dessein des actionnaires qataris depuis leur arrivée au club en 2011 :
hisser le PSG au sommet de l'Europe. Il vient clore un cycle et en ouvrir un autre.
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À LIRE AUSSI Le PSG remporte la Ligue des champions au terme d'une performance stratosphériquePourtant, cette finale à Munich avait tout du piège. Face au PSG se dressait l'Inter Milan, bloc
d'acier, passé à deux doigts de remporter le Scudetto et la Coupe d'Italie. Une équipe de vieux briscards, revanchards, marqués au fer rouge par leur finale perdue d'un souffle contre
Manchester City, en 2023. Un collectif rodé, sculpté par Simone Inzaghi, peut-être le meilleur tacticien italien. Un 3-5-2, ciselé comme une mécanique d'orfèvre, s'appuyant sur des joueurs
rapides sur les ailes, des points de fixation redoutables en attaque et une létalité absolue dans les phases de transition. Un adversaire taillé pour tendre un piège au PSG, pour l'attirer
dans ses filets et le punir.
Mais ce PSG-là est l'œuvre d'un homme. Luis Enrique. Depuis son arrivée, l'Espagnol a patiemment révolutionné les habitudes d'un club trop longtemps vampirisé par les ego. Son mantra : la
star, c'est l'équipe. Très vite, il pousse vers la sortie Neymar, puis Mbappé. Il veut des joueurs qui courent les uns pour les autres, qui pressent comme des morts de faim. Il prêche un
football d'effort et de don de soi, une foi collective, presque une éthique de vie.
Et cette finale en a été l'accomplissement. Alors que Kylian Mbappé, par le passé, ménageait souvent ses efforts sur le front de l'attaque pour se réserver sur ses occasions de but, c'est
Ousmane Dembélé qui l'a remplacé en 9, qui s'est mué en premier défenseur, harcelant sans relâche les relances intéristes. Dès les premières minutes, on l'a vu, le regard affûté, sur la
pointe des crampons, traquant la moindre hésitation de Yann Sommer. C'est ce pressing qui a permis au PSG de faire dérayer la mécanique intériste.
À LIRE AUSSI Désiré Doué peut-il devenir la nouvelle grande star des Bleus ? Le jeu, avant tout le jeu. La possession comme arme, même face à un bloc bas, théoriquement le pire adversaire
pour ce PSG version Luis Enrique. Mais l'Inter, malgré la qualité de ses circuits, a semblé à court de rythme. Pavard et Lautaro Martinez, tout juste revenus de blessure, ont paru essorés.
Le milieu (Barella, Mkhitaryan, Calhanoglu), pourtant considéré comme l'un des meilleurs d'Italie, n'a jamais paru aussi désorganisé ; les montées de Dumfries n'ont jamais trouvé leur élan,
quant au jeu de relance de Bastoni, il a été constamment harcelé. Et face à un PSG qui refusait le compromis, qui imposait son tempo, leur résistance a craqué.
Car chez Luis Enrique, il y a du moine-soldat. L'homme qui avait banni les cornetti et les cappuccinos lorsqu'il entraînait la Roma et qui aujourd'hui s'astreint à un seul repas par jour «
pour gagner du temps ». Une discipline qui frôle l'ascétisme, une quête de pureté qui irrigue son football. Ses ambitions sont inflexibles, ses consignes ont une valeur biblique. Son style
de jeu, offensif, fondé sur la confiscation du ballon et le contre-pressing, exige une implication totale du collectif. Et aujourd'hui ce PSG lui ressemble plus que nulle autre équipe.
À LIRE AUSSI Le Paris Saint-Germain, plus que jamais seul au mondeTout au long de sa carrière, Luis Enrique a connu les jugements lapidaires et les critiques injustes. L'année dernière, un
célèbre journaliste sportif ironisait après une contre-performance en Ligue des Champions : « On ne comprend rien à son onze. Peut-être qu'ici on va continuer à dire qu'on a un génie à la
tête du club. Comment mettre de l'intensité avec des joueurs qui ne jouent même pas à leur poste ? Luis Enrique, c'est Kinder surprise ! » On réclamait sa tête, on le disait fou. Mais
parfois, ce sont les fous qui ont raison. Souvent décrit comme révolutionnaire, l'Asturien semble avoir fait sienne cette phrase de Nietzsche : « Il faut encore avoir du chaos en soi pour
enfanter une étoile qui danse. »
Comme d'autres esthètes, il incarne une haute idée du football : le collectif avant l'individualité, le mouvement avant le statisme, le sacrifice avant la complaisance. Et avec cette
humiliation infligée à l'Inter en finale, cette victoire d'anthologie (5-0) où l'adversité n'a jamais existé, cette idée a triomphé. Plus qu'un trophée, c'est une vision du football qui l'a
emporté.
… et ses exactions, on ne peut pas dire qu’il a tiré les supporters vers le haut. Même dans la victoire, ce club et ce sport ont quelque chose de crasse.
Avec cette victoire c'est la fin de 10 années de mercato fou. Des joueurs à 100 millions plus les frais. On attire aussi bien des spectateurs avec une bonne équipe. Et c'est tant mieux.
Luis Enrique voulait une équipe sans stars, donc sans Mbappe. Il a réussi, et son équipe l'a remercié chaleureusement. C'était magnifique, le football se joue à onze, plus des remplaçants du
même niveau.
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