Escroquerie aux transports sanitaires : 612 000 euros détournés par un patient et des taxis complices

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ESCROQUERIE AUX TRANSPORTS SANITAIRES : 612 000 EUROS DÉTOURNÉS PAR UN PATIENT ET DES TAXIS


Le calendrier judiciaire réserve parfois des chocs d'agenda inopinés. L'affaire risque de jeter un froid alors que la grogne ne faiblit pas chez les chauffeurs de taxi, qui


multiplient les manifestations pour protester contre la nouvelle tarification de l'Assurance maladie sur les transports de malades. Car c'est dans ce timing, cette semaine,


qu'ont été interpellées mardi six personnes soupçonnées d'avoir tiré profit d'escroqueries à ces trajets sanitaires, pour un préjudice de 612 010 euros.


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Selon nos informations, les faits courent sur une longue période, de 2017 à 2025, et tournent autour d'une personnalité centrale, Amadou D, 35 ans, atteint d'une affection de


longue durée, qui ne semblait visiblement pas affecter son ingéniosité financière. Eu égard à sa pathologie, il avait besoin d'un transport sanitaire régulier pour recevoir des soins.


C'est le service de contrôle interne de la CPAM de plusieurs départements de la région parisienne qui a lancé l'alerte en 2023, après avoir découvert que l'homme en question


avait réalisé 3 024 demandes de remboursement de transport sanitaire, mais via des prescriptions médicales falsifiées ou contrefaites. Il se serait ainsi fait rembourser 7 142 euros sur les


208 800 qu'il est soupçonné d'avoir essayé de soutirer à la CPAM. Pour brouiller les pistes et limiter les risques d'être découvert, le malade se domiciliait en alternance


dans différents départements pour que les dépenses soient imputées à différentes caisses.


En parallèle de ce stratagème, une centaine de taxis ont présenté des prescriptions au nom d'Amadou D pour des transports qui n'ont pas été effectués. Cinq de ces professionnels


représentent 88 % du préjudice total de la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam). Leurs auditions en garde à vue ont dessiné les traits d'une organisation bien spécifique. 


Pour quatre d'entre eux, ils ont au début réellement transporté ce patient pour aller à des rendez-vous médicaux. Mais, selon les déclarations en garde à vue, le trentenaire a proposé à


l'un d'eux des prescriptions de transport vierges. Libre à lui de les remplir comme bon lui semblait pour se faire rembourser des allers-retours fictifs.


À Découvrir LE KANGOUROU DU JOUR Répondre Dans ce cas précis, ce chauffeur de taxi est suspecté de s'être fait payer 757 transports imaginaires sur quatre ans, pour un montant de 190 


617 euros. Un autre taxi est soupçonné d'avoir lui-même falsifié des prescriptions fournies par ce patient. Deux autres font état d'un système plus poussé. Amadou D leur aurait


expliqué qu'il pouvait leur fournir des bons de transport falsifiés, moyennant rétrocession d'une partie de l'argent indûment touché. Pour justifier les infractions, deux


conducteurs ont expliqué devoir faire face à un endettement.


Lors de perquisitions, les policiers ont saisi 3 licences de taxi, 6 670 euros en espèces, une moto et une voiture. Pendant son audition, l'initiateur présumé de ces escroqueries a


reconnu a minima les faits reprochés, parlant d'un « jeu » et concédant avoir touché de l'argent sur les trajets frauduleux sans en donner la somme exacte. Il sera jugé le 4 


novembre. Il était jusque-là connu des services de police pour avoir été cité notamment dans des procédures de vol de voiture, vol à l'étalage, escroquerie et recel d'escroquerie,


conduite sans permis.