Pourquoi dit-on qu'« il est plus sûr d'être craint que d'être aimé » ?

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POURQUOI DIT-ON QU'« IL EST PLUS SÛR D'ÊTRE CRAINT QUE D'ÊTRE AIMÉ » ?


Adressé à Laurent II de Médicis (1492-1519), _Le Prince_ n'est pas un traité théorique, mais un essai pratique, ensemble de conseils donnés à un prince pour conquérir le pouvoir et le


conserver. Pour élaborer ce véritable _«  discours de la méthode  » _de l'homme d'État, Nicolas Machiavel se fonde sur une étude minutieuse de l'histoire de Rome et de


l'Italie. Et qu'est-ce que l'histoire nous montre si ce n'est que la cruauté, la ruse, la violence et le mensonge l'emportent toujours sur la bonté, la probité et la


morale  ?


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Dans ce texte, le penseur florentin ne part donc pas de ce que l'homme devrait être, mais de ce qu'il est, et conseille au souverain de savoir s'écarter de la morale quand


besoin est, quitte à utiliser la violence.


Jusque-là, de Platon à Thomas d'Aquin, politique et morale étaient inséparables, et la politique était pensée comme une morale collective : sa fonction première était de déterminer


comment rendre les individus vertueux. Avec Machiavel, le lien entre morale et politique est rompu : celle-ci est désormais affaire de puissance. Et cette dernière n'est plus le moyen


de mettre en œuvre un idéal, mais devient une fin en soi.


À Découvrir LE KANGOUROU DU JOUR Répondre Cet aristocrate florentin étudie le droit avant d'être nommé secrétaire de la chancellerie en 1492. Ses missions diplomatiques, en Italie et à


l'étranger, font de lui un observateur avisé des mœurs politiques de son temps. Accusé de trahison par les Médicis, il se retire sur ses terres, où il compose, pour retrouver sa place


dans la cité, une réflexion sur le pouvoir : _Le Prince _(1532). Peut-être inspiré de César Borgia, duc de Valentinois, l'ouvrage est dédié à Laurent II de Médicis. De retour à


Florence, Machiavel rédige à partir de 1520, à la demande du cardinal Jules de Médicis, _une Histoire de Florence, _achevée en 1526. La chute des Médicis en 1527 lui vaut, juste avant sa


mort, une nouvelle disgrâce.


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