L’écrivain gabriel matzneff définitivement privé d’aide publique

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L’écrivain Gabriel Matzneff, visé par une enquête pour viols sur mineurs de moins de 15 ans, est définitivement privé de l’aide publique qu’il a longtemps touchée, a indiqué, jeudi 24 


septembre, Roselyne Bachelot, à_ Livres Hebdo_._ _La ministre de la culture a déclaré au magazine que l’écrivain ne touchait plus l’allocation pour écrivains à faibles revenus versée à


partir de 2002 par le Centre national du livre (CNL). Elle n’a pas précisé quand avaient cessé les versements. Le scandale avait éclaté à l’occasion de la parution, début janvier, d’un récit


de l’éditrice Vanessa Springora, _Le Consentement_, sur les années où elle avait été entraînée, à partir de 14 ans, dans une relation avec Gabriel Matzneff, qui, lui, approchait des 50 ans.


Quatre jours après cette parution, le ministre de la culture, Franck Riester, avait recommandé de mettre fin à cette aide d’un établissement public. _« Cette allocation n’est pas justifiée


et n’aurait pas dû perdurer »_, avait-il écrit. Mais le sort de ce dossier n’était pas connu depuis. Interrogée par le mensuel littéraire, Mme Bachelot a estimé que le débat restait


d’actualité. _« _Le Consentement_ est un livre extrêmement important, qui a introduit une réflexion fine sur ce qui constitue une agression sexuelle et une situation d’emprise. Je remercie


Vanessa Springora »_, a-t-elle affirmé, tout en ajoutant : _« Chaque fois qu’il y a des enjeux de pouvoir, des enjeux financiers, il y a des phénomènes d’atteinte sexuelle. Cela doit amener


le secteur du livre à réfléchir aux mesures de prévention à mener dans les entreprises, mais aussi à des mesures beaucoup plus proactives, comme un souci de parité dans les jurys des grands


prix d’automne et dans les organes de direction des maisons d’édition. »_ PLUS DE SIGNE DE VIE Gabriel Matzneff était resté édité par Gallimard jusqu’en 2019 et avait remporté, en 2013, le


prix Renaudot essais pour _Séraphin, c’est la fin !_, recueil d’articles où il revendique sa pédophilie, entre autres considérations. D’après des informations de presse, le CNL aurait versé


plus de 160 000 euros en dix-huit ans à cet auteur connu dans certains milieux pour son goût des filles et garçons très jeunes. Cette somme et un logement social lui ont assuré sa


subsistance, car ses nombreux ouvrages (tomes de journal, romans et essais) se vendaient globalement mal. Gabriel Matzneff, 84 ans, n’a plus donné signe de vie depuis un entretien accordé en


février au _New York Times_ depuis l’hôtel de la côte de Ligurie (nord-ouest de l’Italie), où il logeait au moment où la polémique faisait rage. Le parquet n’a pas communiqué non plus sur


l’avancée de l’enquête, qui a donné lieu à plusieurs perquisitions. Aucune mise en examen n’a été rendue publique dans ce dossier, où les enquêteurs cherchent d’autres victimes que Vanessa


Springora. L’affaire a éclaboussé l’ancien adjoint à la culture de la maire de Paris Christophe Girard, mis en cause notamment en qualité d’ancien secrétaire général de la Maison Yves Saint


Laurent entre 1986 et 1987, structure qui a apporté un soutien financier à l’écrivain. Gabriel Matzneff doit être jugé en septembre 2021 dans une autre procédure, pour apologie de crime,


devant le tribunal correctionnel de Paris, où il a été cité à comparaître par l’association de prévention de la pédophilie l’Ange bleu. Le Monde avec AFP