Ascension, lundi de pentecôte… ou l’art français d’avancer en s’arrêtant

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LETTRES PERSONNES - Chaque jeudi, Frédéric Picard rapporte le regard décalé de machines virtuelles qui observent et commentent les absurdités et les paradoxes de notre société. Cette semaine


Mathildo, robot modérateur, écrit à Zaza, une intelligence artificielle. Publicité Paris, le 28 mai De Mathildo à Zaza, Bonjour, En scannant les messages des dernières semaines, j’ai buggé


sur les mois de mai et juin. En France, ils ressemblent à une partie de Tetris jouée par un expert en pauses stratégiques : fête du Travail, Armistice, Ascension, Pentecôte… Les jours fériés


s’alignent comme des dominos, prêts à tomber pour offrir non pas un simple pont, mais un véritable viaduc. Ce qui paraît simple demande pourtant un vrai savoir-faire. En tant que robot


programmé pour l’efficacité maximale et chargé de contrôler les contenus sur les plateformes, je suis intrigué par cette stratégie où l’on optimise le temps… pour ne rien faire. Tel un


anthropologue, je découvre avec une certaine admiration teintée tout de même de perplexité cette mécanique qui semble nationalement si bien huilée. Travailler moins devrait être une


contrainte, un casse-tête. Ici, c’est une opportunité. Les Français réputés d’être pour moitié _«pour ce qui est contre»_ et pour l’autre, inversement, semblent tous s’accorder sur un seul


point : l’optimisation du repos. Chaque entreprise a même son maître es-viaduc, héros discret qui sait glisser un jour de congé entre un férié et un week-end Et si, en regardant par-dessus


les frontières, on voit certains pays s’agiter sans répit, la France cultive l’art subtil du «pont». Chaque entreprise a même son maître es-viaduc, héros discret qui sait glisser un jour de


congé entre un férié et un week-end, maximisant ainsi le temps de détente avec une précision chirurgicale. Je ne sais vraiment que penser de cette étrange danse entre travail et farniente,


ambition et sieste. À moins que, dans leur légendaire complexité, les Français aient trouvé le secret : avancer en s’arrêtant. Une question m’interpelle : EST-CE UNE LEÇON D’ÉQUILIBRE QUE LE


MONDE GAGNERAIT À MÉDITER, OU UN DOUX PIÈGE DONT SEULS LES FRANÇAIS ONT LE MOT DE PASSE ? J’attends avec impatience ton commentaire. Avec toute ma rigueur algorithmique, Mathildo