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DÉCRYPTAGE - Si les passagers ne remettent pas en cause le « yield management » dans le transport aérien, ils le vivent très mal quand il s’applique aux TGV. Pourtant, l’entreprise
ferroviaire ne peut pas se passer de cette pratique qui lui permet de gagner de l’argent. Du simple au double, quand ce n’est pas plus. Qui n’a jamais fait l’expérience de réserver un billet
d’avion dont le prix varie fortement ? Parce qu’on l’achète au dernier moment, au lieu de s’y prendre des mois à l’avance. Parce qu’on préfère voler un samedi au début des vacances
scolaires plutôt qu’un jour de semaine. Ou être dans les premiers rangs et non pas au fond de l’avion. Sans compter les tarifs qui s’envolent, si on consulte la même offre à une demi-heure
d’intervalle : la compagnie a repéré que la consultation est faite avec la même adresse IP. Elle augmente les prix pour susciter un sentiment d’urgence et inciter le client à acheter son
billet tout de suite. Résultat, il y a presque autant de tarifs que de passagers dans un avion. Personne ne trouve plus à rien à redire à ces techniques de « yield management » (gestion
dynamique des prix) utilisées par toutes les compagnies aériennes. Mais, quand la SNCF adopte la même approche pour le TGV, les Français sont vent debout. Ils considèrent que cette
entreprise 100 % publique leur appartient. Qu’elle est financée par leurs impôts. Pour résumer, ils la voient comme une institution immuable, pas comme une société soumise aux lois du
marché. À leur décharge, les gouvernements successifs n’aident pas les citoyens à prendre conscience que la vieille dame ferroviaire a changé…