«de poutou à hollande» : pour 2027, ruffin veut lancer une primaire de la gauche et compte la gagner

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«DE POUTOU À HOLLANDE» : POUR 2027, RUFFIN VEUT LANCER UNE PRIMAIRE DE LA GAUCHE ET COMPTE LA GAGNER L’ex-député LFI souhaite que la gauche non-mélenchoniste désigne un candidat via un


scrutin qui aurait lieu à l’automne 2026. Il fait déjà acte de candidature. Publicité Insolite : François Ruffin compte participer à une primaire de la gauche qui n’existe pas encore. _«J’y


vais pour l’emporter»_, assure même le député à _Libération_  mardi, confirmant du même coup ses ambitions élyséennes. En sortant du bois, l’élu de la Somme cherche aussi à secouer le


cocotier de la gauche non-mélenchoniste qui observe le chef des Insoumis toujours dominer le match dans les sondages. François Ruffin, qui a rompu avec Jean-Luc Mélenchon en 2024, considère


qu’il n’y a pas de fatalité, et que la dynamique d’une primaire peut déjouer les pronostics. _«Tout est question de rapport de force. Un candidat légitimé par des millions de votants, ça


chamboule les calculs. Les gens se demanderont : quel bulletin pour gagner? Pour battre Le Pen-Bardella au second tour ? Les électeurs, eux, ne sont pas irréconciliables»_, développe-t-il,


sous-entendant que l’électorat mélenchoniste pourrait se retrouver dans cette nouvelle offre. Le réalisateur de «Merci Patron!» invite d’ailleurs les Insoumis, et donc Jean-Luc Mélenchon, à


participer. _«C’est à eux de choisir d’y rentrer ou non. Pourquoi auraient-ils peur du débat, d’un vote?»_, interroge-t-il. Le défi est de taille, notamment au regard des fiascos des


précédentes primaires à gauche. En 2022, lors de la dernière élection présidentielle, la «Primaire populaire», organisée à la va-vite, avait intronisé Christiane Taubira. Faute de dynamique,


l’ancienne ministre de la Justice de François Hollande avait fini par retirer sa candidature... et voté Jean-Luc Mélenchon. Cinq ans plus tôt, la «primaire citoyenne» avait fait élire 


Benoît Hamon, mais le finaliste Manuel Valls n’avait pas tenu son engagement de le soutenir, préférant rallier Emmanuel Macron. Le gagnant n’avait quant à lui récolté que 6,36% des voix à la


présidentielle, loin derrière le candidat de LFI (19,58%). «DE TOUTE FAÇON, CETTE PRIMAIRE AURA LIEU» Pas de quoi décourager François Ruffin. _«C’est soit la stratégie des primaires, soit


la stratégie déprimante»_, prévient-il. _«De toute façon, cette primaire aura lieu. Parce qu’elle répond à un désir profond»_, enchaîne-t-il. L’ex-député LFI, qui siège désormais au sein du


groupe écologiste, souhaite que le périmètre soit le plus large possible, _«de Philippe Poutou à François Hollande»_, sur la base de l’accord du Nouveau Front populaire de juillet. Le Picard


a également pensé aux modalités. Il propose un dépôt _«des candidatures en avril 2026»_ - soit après les élections municipales - _«et un vote à l’automne»_ avec _«une élection à deux tours,


sur le modèle de la présidentielle»_. _«Les garde-fous pour candidater : 100 000 parrainages citoyens, 250 de maires. Dix idées, en guise de profession de foi. Un vote physique, avec un


bureau de vote par canton. L’objectif : 2 à 3 millions de votants»_, souhaite-t-il. _«La primaire doit traverser la France comme une fête en fanfare, en lien avec les assos, les syndicats»_,


affirme-t-il. Reste à savoir comment cette proposition, qui a le mérite d’être sur la table, sera reçue au sein des partis. Beaucoup à gauche ne démontrent pas un enthousiasme flamboyant à


cette idée de primaire, conscients des limites et dérives de l’exercice. _«Je ne connais rien de mieux mais je suis lucide sur tous les inconvénients. Tout le monde a peur de se retrouver


embourbés pendant des mois sur les différences et les polémiques entre les candidats»_, redoute une parlementaire écologiste. Les Insoumis devraient eux adresser une fin de non-recevoir.


_«Même si on la gagne, rien ne nous garantit que les autres respecteraient leur engagement»_, persiflait encore mardi une députée LFI. Hors micro, certains cadres mélenchonistes considèrent


également qu’une candidature de Jean-Luc Mélenchon pourrait surmobiliser un électorat de droite qui se déplacerait uniquement pour _«faire battre»_ le porte-drapeau des Insoumis.