Coran volé et brûlé dans une mosquée près de Lyon : un suspect «psychologiquement fragile» arrêté

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Coran volé et brûlé dans une mosquée près de Lyon : un suspect «psychologiquement fragile» arrêté Par Le Figaro Lyon avec AFP Il y a 3 jours Sujets mosquée Coran Lire dans l’app Copier le


lien Lien copié Mail Facebook X Linkedin Messenger WhatsApp Les autorités cultuelles ont déposé plainte. instagram.com/_alfil / stock.adobe.com Un homme s’est introduit dans la mosquée


Errahma de Villeurbanne dans la nuit de dimanche à lundi pour y voler le livre saint de l’Islam, ont annoncé des responsables cultuels. Le suspect a été interpellé mardi soir.


Passer la publicité Passer la publicité Publicité «Un acte islamophobe d’une lâcheté révoltante». Un Coran a été volé et brûlé dans la mosquée Errahma de Villeurbanne, dans la banlieue de 


Lyon, ont annoncé mardi ses responsables dans un communiqué consulté par Le Figaro. Ils ont déposé plainte et une enquête a été ouverte, a indiqué une source policière à l’AFP.


«Un individu s’est introduit dans la salle de prière. Il s’est emparé d’un exemplaire du Saint Coran, l’a incendié, puis a déposé les restes calcinés à l’extérieur de l’édifice avant de


prendre la fuite», précise le Conseil des mosquées du Rhône (CMR). Le suspect, un majeur dont l’âge n’a pas été précisé, qualifié de «psychologiquement fragile», a été interpellé mardi soir,


peu avant 21h00, à Villeurbanne.


Né à Abidjan en 1998, le suspect est de nationalité française indique une source bien renseignée au Figaro. Il était placé sous curatelle et a effectué plusieurs séjours en psychiatrie,


selon une information de BFM confirmée au Figaro. Identifié sur les images de vidéosurveillance, le suspect a rapidement été interpellé par les policiers, qui sont allés le cueillir à son


domicile, nous ont indiqué plusieurs sources proches du dossier. Il serait bien connu de la police pour des faits de droit commun.


«Cette personne semble malade et, comme d’autres, elle utilise ce moyen pour exister», regrette Kamel Kabtane, le président du CMR, auprès du Figaro. Il dit craindre d’autres faits du même


type. Satisfait du soutien reçu par les pouvoirs publics, il appelle à la sécurisation des lieux de cultes musulmans.


«La piste d’un acte antireligieux» Les faits se seraient produits aux alentours de 3h45 du matin lundi, «soit une vingtaine de minutes avant l’appel à la première prière», déclare le CMR. Le


suspect est entré dans la mosquée et a eu un échange avec un fidèle qui lui a demandé d’enlever ses chaussures, a précisé à l’AFP une source policière. Il n’y a pas eu de violence mais en


ressortant, il s’est emparé d’un Coran mis à la disposition des fidèles et «l’aurait brûlé dans la rue», a-t-elle ajouté.


Il n’y a pas eu d’appel à la police, qui a découvert les faits parce que le trésorier de la mosquée a porté plainte mardi, selon cette source. «Le fidèle témoin de l’incendie avait éteint


les flammes sans donner l’alerte parce qu’il n’avait pas réalisé ce qui s’était passé», a expliqué Kamel Kabtane, le recteur de la Grande mosquée de Lyon. «Il en a finalement parlé aux


responsables qui ont consulté ce mardi les images de vidéosurveillance et porté plainte», a-t-il précisé.


Une enquête a immédiatement été ouverte «pour identifier au plus vite l’auteur» et ses motifs, a déclaré la source policière, «la piste d’un acte antireligieux» étant privilégiée. En fin


d’après-midi, mardi, deux policiers en civil sont sortis de la mosquée Errahma (La Miséricorde, en arabe), un grand bâtiment moderne aux murs beige clair ornés de fenêtres à moucharabieh,


ont constaté des journalistes de l’AFP. À l’intérieur, la salle des prières, d’un blanc immaculé, était vide à moins d’une heure de la prière du coucher du soleil.


«Climat préoccupant» Il s’agit d’un «acte islamophobe d’une extrême gravité (...) dans un contexte déjà marqué par les violences à l’encontre de notre communauté», ont dénoncé les


responsables de la mosquée Errahma sur son site internet. «Nous condamnons avec la plus grande fermeté cette profanation odieuse, qui constitue une atteinte grave à la dignité des fidèles et


aux principes fondamentaux de notre République, ajoute le communiqué du CMR.


«Nous assurons nos concitoyens musulmans dans le Rhône de toute l’attention de l’État et de son soutien face aux actes haineux dont ils sont la cible», a déclaré dans un communiqué la


préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Fabienne Buccio, en assurant être en contact «avec les représentants de la communauté pour prendre les mesures de sécurité nécessaires».


Le maire socialiste de la commune, Cédric Van Styvendael a dénoncé sur le réseau Bluesky «un acte islamophobe de plus que je condamne avec fermeté». «Je veux assurer de mon soutien


l’ensemble des fidèles de la mosquée», a-t-il souligné. «Il s’agit d’un acte islamophobe, d’une profanation volontaire, nourrie par des discours délétères que l’on entend depuis des semaines


jusque dans la bouche des plus hauts responsables de l’État», a pour sa part attaqué le député LFI local, Gabriel Amard.


«Ce geste ignoble s’inscrit dans une série d’agressions haineuses qui témoignent d’un climat préoccupant et de plus en plus hostile envers les citoyens de confession musulmane en France»,


poursuit le CMR. Et de mettre en perspective cet acte avec le meurtre d’Aboubakar Cissé, dans une mosquée du Gard fin avril. Les trois premiers mois de 2025 ont enregistré une augmentation


des actes antimusulmans de 72% par rapport à la même période en 2024, avec 79 cas recensés, selon un décompte du ministère de l’Intérieur.