Oral du bac de français: connaissez-vous la peau de chagrin de balzac?

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ORAL DU BAC DE FRANÇAIS: CONNAISSEZ-VOUS _LA PEAU DE CHAGRIN_ DE BALZAC ? RÉVISEZ VOS CLASSIQUES 2/4 –  Ce roman d’Honoré de Balzac s’inscrit dans le vaste projet de _La Comédie humaine, _et


s’interroge sur un impossible : vivre sans désirer. La rédaction revient sur cette œuvre magistrale au programme de Première. Publicité Imaginez un jeune homme ruiné entrant en possession 


d’un talisman magique : une peau de chagrin. Celle-ci exauce ses vœux, mais réduit d’autant sa durée de vie. Dès lors, chaque désir exprimé le rapproche de la mort. Que feriez-vous ? Ce


jeune homme s’appelle Raphaël de Valentin. Il est le héros de _La Peau de chagrin_, roman à la croisée du fantastique et du réalisme, publié en 1831. À travers ce pacte faustien moderne,


Balzac interroge les illusions du progrès, la puissance destructrice de la volonté et la place du savoir. De quoi parler à chaque élève de Première qui planche cette année sur l’œuvre ! Et


quoi de mieux, pour réviser au mieux, que d’apprendre quelques citations par cœur ? * _«LA VOLONTÉ HUMAINE EST UNE FORCE MATÉRIELLE SEMBLABLE À LA VAPEUR.»_ Balzac donne ici une formulation


saisissante de ce qui sera le moteur du récit. La volonté, énergie intérieure, est présentée comme une force physique, capable d’action mais aussi d’épuisement. Comme la vapeur qui propulse


les machines mais finit par se dissiper, l’homme use son existence à chaque souhait. L’allégorie de la peau magique qui rétrécit illustre littéralement cette perte de vitalité à mesure que


les désirs se réalisent. L’homme, en voulant, consomme sa propre substance. _«Vouloir nous brûle»_, comme Raphaël le découvre, mais trop tard. * _«VOULOIR NOUS BRÛLE ET POUVOIR NOUS DÉTRUIT


MAIS SAVOIR LAISSE NOTRE FAIBLE ORGANISATION DANS UN PERPÉTUEL ÉTAT DE CALME.»_ Voici l’une des clés de lecture du roman. Balzac distingue trois forces : la volonté, source d’énergie, le


pouvoir, sa réalisation concrète, et enfin le savoir, présenté comme un chemin plus stable et harmonieux. Un contraste qui reflète le dilemme fondamental du héros. Faut-il vivre intensément,


au risque de se consumer, ou bien s’effacer dans la contemplation ? Dans un monde dominé par l’agitation, Balzac privilégie la sagesse comme remède à l’autodestruction. * _«LE MONDE LUI


APPARTENAIT, IL POUVAIT TOUT ET NE VOULAIT PLUS RIEN.»_ Ironie tragique du récit : c’est au moment où Raphaël devient riche et puissant qu’il n’ose plus rien désirer, de peur de précipiter


sa fin. Le pouvoir absolu, loin de libérer, devient un carcan. L’image du voyageur avec _«un peu d’eau pour la soif»_ résume la condition de celui qui doit mesurer chacun de ses désirs,


comme on rationne ses jours. Le bonheur devient ainsi un fardeau mortel. La morale implicite ? Nos désirs, s’ils sont sans limites, deviennent des instruments de notre propre perte. * _«LE


SENTIMENT QUE L’HOMME SUPPORTE LE PLUS DIFFICILEMENT EST LA PITIÉ.»_ Raphaël, rongé par la maladie et la solitude, fuit la compassion d’autrui. Pour Balzac, la pitié, loin d’être un


soulagement, rappelle à celui qui souffre sa déchéance. Plus encore que la haine, la pitié affaiblit l’orgueil humain. Elle expose cruellement notre vulnérabilité. Dans cette vision très


balzacienne du monde, la force – même brutale – vaut mieux que la douceur humiliée. Balzac touche ici à une vérité psychologique aiguë : l’homme préfère souvent être haï que plaint. * _«LA


PENSÉE EST LA CLÉ DE TOUS LES TRÉSORS.»_ Dans un monde dominé par la matière et l’argent, Balzac réhabilite la pensée, force invisible mais créatrice. À l’opposé de la volonté destructrice,


la pensée – comme la contemplation scientifique évoquée plus haut – ouvre sur un monde immatériel, fécond, presque mystique. Elle ne coûte rien à la peau magique, elle ne raccourcit pas la


vie. Peut-on vivre de pensée seule ? Raphaël ne le pourra pas, mais Balzac pose la question. Dans cette citation transparaît une foi romantique dans la puissance de l’intellect, détaché du


tumulte des désirs.