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L’utilisation de cette scène biblique, soit l’annonce faite à la Vierge Marie de sa maternité divine, afin d’illustrer un événement autour de la GPA, suscite de vives critiques. Publicité
Une pure provocation ou un parallèle hasardeux ? Un colloque hébergé par l’université Paris-Panthéon-Assas et programmé mardi 10 juin prochain, propose aux étudiants un questionnement sur
_«les nouvelles résistances à la gestation pour autrui»_. Pour illustrer l’affiche de cet événement, c’est une scène bien connue de l’Évangile qui a été choisie, celle de l’Annonciation.
Dans la Bible, c’est le moment de l’annonce par l’Ange Gabriel à la Vierge Marie de sa maternité prochaine. Ce messager ailé lui apprend qu’elle va donner naissance à un enfant prénommé
Jésus, qui ne sera autre que le fils de Dieu. L’allusion proposée par l’affiche paraît simple : Jésus, ne pouvant être né par la seule opération du Saint-Esprit comme le suggèrent les textes
religieux, serait le fruit d’une GPA. Une idée qui a immédiatement déclenché l’ire de l’abbé Pierre Amar, le médiatique prêtre du diocèse de Versailles, jugeant ce lien inapproprié._ «C’est
une provocation blessante et une erreur : Marie est vraiment la mère de Jésus. Elle l’a conçu, porté, mis au monde, nourri, élevé et elle vivait même encore avec lui quand il avait plus de
30 ans. Rien à voir avec la GPA»_, écrit-il sur son compte X. > De son côté, Olivia Maurel, auteure de _Où es-tu maman ?_ aux éditions du Rocher (2025), née d’une gestation pour autrui
et militant pour son abolition universelle, parle sur X d’une _«récupération blasphématoire_». _«Comparer la GPA à la maternité de Marie, c’est une insulte à l’intelligence et à la foi.
Marie n’a pas “loué son utérus”. Elle a porté, mis au monde et élevé son fils»_, développe-t-elle. Le colloque, qui se tiendra au sein de la célèbre université de droit Assas, située dans le
5e arrondissement de Paris, est organisé conjointement par deux centres de recherche dépendant du CNRS, le CERCRID et le CERSA. Sur le programme de l’événement, un _«propos introductif»_
annonce le contenu général de la journée : seront étudiées les différentes atteintes juridiques contre la gestation pour autrui, en France et dans le monde. Pour rappel, cette pratique,
consistant transplanter un embryon destiné à un couple ou à une personne seule dans l’utérus d’une autre femme, reste interdite en France. Quatre intervenants figurent au programme. Parmi
eux, se trouvent trois juristes, Daniel Borrillo et Thomas Perroud, auteurs de _Penser la GPA_ aux éditions L’Harmattan, ainsi que Benjamin Moron-Puech, secrétaire général de l’association
Alter Corpus qui _«promeut les droits des minorités corporelles»_. Le panel est complété par l’avocate au barreau de Paris, Caroline Mécary, connue pour sa défense des familles
homoparentales et candidate sous les couleurs de la Nupes aux législatives de 2022. Dans une tribune, parue dans _Libération_ en mai 2024, Caroline Mécary, Daniel Borrillo et Thomas Perroud
se félicitaient d’une directive européenne incluant _«l’exploitation de la GPA»_, et non la GPA en elle-même, dans la liste des crimes de traite des êtres humains. Cela devait permettre,
selon eux, _«d’encadrer la GPA responsable»_. Si aucun doute ne subsiste donc sur le positionnement idéologique des différents intervenants du colloque, le choix de l’illustration le rend
encore un peu plus manifeste.