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L’affiche d’un colloque de droit sur les nouvelles atteintes à la GPA illustrée par... une peinture de l’Annonciation Par Solène Vary Le 2 juin 2025 Suivre Sujets GPA religion Lire dans
l’app Copier le lien Lien copié Mail Facebook X Linkedin Messenger WhatsApp L’utilisation de cette scène biblique, soit l’annonce faite à la Vierge Marie de sa maternité divine, afin
d’illustrer un événement autour de la GPA, suscite de vives critiques.
Passer la publicité Passer la publicité Publicité Une pure provocation ou un parallèle hasardeux ? Un colloque hébergé par l’université Paris-Panthéon-Assas et programmé mardi 10 juin
prochain, propose aux étudiants un questionnement sur «les nouvelles résistances à la gestation pour autrui». Pour illustrer l’affiche de cet événement, c’est une scène bien connue de
l’Évangile qui a été choisie, celle de l’Annonciation. Dans la Bible, c’est le moment de l’annonce par l’Ange Gabriel à la Vierge Marie de sa maternité prochaine. Ce messager ailé lui
apprend qu’elle va donner naissance à un enfant prénommé Jésus, qui ne sera autre que le fils de Dieu.
L’allusion proposée par l’affiche paraît simple : Jésus, ne pouvant être né par la seule opération du Saint-Esprit comme le suggèrent les textes religieux, serait le fruit d’une GPA. Une
idée qui a immédiatement déclenché l’ire de l’abbé Pierre Amar, le médiatique prêtre du diocèse de Versailles, jugeant ce lien inapproprié. «C’est une provocation blessante et une erreur :
Marie est vraiment la mère de Jésus. Elle l’a conçu, porté, mis au monde, nourri, élevé et elle vivait même encore avec lui quand il avait plus de 30 ans. Rien à voir avec la GPA», écrit-il
sur son compte X.
De son côté, Olivia Maurel, auteure de Où es-tu maman ? aux éditions du Rocher (2025), née d’une gestation pour autrui et militant pour son abolition universelle, parle sur X d’une
«récupération blasphématoire». «Comparer la GPA à la maternité de Marie, c’est une insulte à l’intelligence et à la foi. Marie n’a pas “loué son utérus”. Elle a porté, mis au monde et élevé
son fils», développe-t-elle.
Le colloque, qui se tiendra au sein de la célèbre université de droit Assas, située dans le 5e arrondissement de Paris, est organisé conjointement par deux centres de recherche dépendant du
CNRS, le CERCRID et le CERSA. Sur le programme de l’événement, un «propos introductif» annonce le contenu général de la journée : seront étudiées les différentes atteintes juridiques contre
la gestation pour autrui, en France et dans le monde. Pour rappel, cette pratique, consistant transplanter un embryon destiné à un couple ou à une personne seule dans l’utérus d’une autre
femme, reste interdite en France.
Quatre intervenants figurent au programme. Parmi eux, se trouvent trois juristes, Daniel Borrillo et Thomas Perroud, auteurs de Penser la GPA aux éditions L’Harmattan, ainsi que Benjamin
Moron-Puech, secrétaire général de l’association Alter Corpus qui «promeut les droits des minorités corporelles». Le panel est complété par l’avocate au barreau de Paris, Caroline Mécary,
connue pour sa défense des familles homoparentales et candidate sous les couleurs de la Nupes aux législatives de 2022.
Dans une tribune, parue dans Libération en mai 2024, Caroline Mécary, Daniel Borrillo et Thomas Perroud se félicitaient d’une directive européenne incluant «l’exploitation de la GPA», et non
la GPA en elle-même, dans la liste des crimes de traite des êtres humains. Cela devait permettre, selon eux, «d’encadrer la GPA responsable». Si aucun doute ne subsiste donc sur le
positionnement idéologique des différents intervenants du colloque, le choix de l’illustration le rend encore un peu plus manifeste.