«on va aller le tuer» : au procès de p. Diddy, son ex-assistante l’accuse de violences, kidnapping et menace de mort

«ON VA ALLER LE TUER» : AU PROCÈS DE P. DIDDY, SON EX-ASSISTANTE L’ACCUSE DE VIOLENCES, KIDNAPPING ET MENACE DE MORT RÉCIT - Capricorn Clark a décrit mardi, en larmes, l’environnement dans

lequel elle a travaillé durant une décennie aux côtés de Diddy. Elle a évoqué le jour où son patron l’aurait forcée à l’accompagner «tuer» son rival Kid Cudi. Publicité Après trois semaines

de procès, les procureurs tentent toujours de prouver que P. Diddy a mis son empire musical au service d’un trafic sexuel pendant plusieurs décennies à partir des années 1990. Pour ce faire,

l’accusation a fait témoigner l’ancienne assistante du rappeur américain : Capricorn Clark, mardi 27 mai. Cette dernière a décrit en détail, parfois en larmes, l’environnement dans lequel

elle a travaillé durant une décennie entre violences physiques, kidnapping et menace de mort. Pour l’heure, elle est l’employée la plus importante de l’artiste à avoir pris la parole devant

les jurés du tribunal de New York. Depuis le 5 mai, P. Diddy - Sean Combs de son vrai nom - est jugé pour _«trafic sexuel»_, _«transports à des fins de prostitution»_ et _«complot de

racket»_, l’équivalent en France d’_«association de malfaiteur»_. Concrètement, l’influent producteur de hip-hop qui plaide non coupable est accusé d’avoir _«soumis ses victimes à des

violences physiques, psychologiques et verbales»_ pour les forcer à participer à des soirées sexuelles, connues sous le nom de _«Freak offs»_, sous l’emprise de drogues. _«Pour ce faire,

Combs s’est appuyé sur les employés, les ressources et l’influence de l’empire professionnel multiforme qu’il dirigeait, créant ainsi une entreprise criminelle dont les membres se sont

livrés (…) à la traite à des fins sexuelles, au travail forcé, aux enlèvements, à la corruption et à l’entrave à la justice»_, détaille l’acte d’accusation rendu public par la justice

américaine. D’où l’intérêt de questionner ses anciens collaborateurs. Capricorn Clark a-t-elle participé à ce trafic sexuel ? A-t-elle assisté à des scènes de violences ? Sa carrière au sein

de Bad Boy Records, le label de P. Diddy, a débuté en 2004 au poste d’assistante personnelle puis comme _«directrice de mondiale»_ de l’image de marque du rappeur jusqu’en 2012. Après une

pause de quatre ans, durant lesquelles elle a notamment travaillé pour la chanteuse Rihanna, Capricorn Clark a de nouveau été embauchée par Sean Combs, mais cette fois en tant que directrice

artistique de Cassie, sa compagne de 2005 à 2018. JETER SON CORPS DANS L’EAST RIVER Le nom de Capricorn Clark est régulièrement revenu dans le récit des différents témoins appelés à la

barre. À l’instar de celui de Cassie, dont la prise de parole poignante était particulièrement attendue. La chanteuse de R&B avait porté plainte contre son ex-compagnon en novembre 2023

pour l’avoir violée, forcée à avoir des relations sexuelles avec des prostituées et de l’avoir rendue dépendante à la drogue. Son histoire ainsi que son témoignage devant les jurés a touché

les internautes du monde entier. Lors de son discours, Capricorn Clark s’est placée du côté des victimes d’abus de P. Diddy. La professionnelle de l’industrie musicale a affirmé avoir été

menacée de mort, kidnappée et agressée physiquement par son patron, relate le _Washington Post_ . D’après elle, cette expérience lui aurait laissé des traces psychologiques importantes. Elle

a également décrit un réseau d’opérations profondément contraire à l’éthique chez Bad Boy Records et au sein d’autres sociétés de Sean Combs. Dès son arrivée dans le puissant label de

hip-hop new-yorkais en 2004, elle a déclaré que P. Diddy l’a menacé de la _«tuer»_ en raison de ses liens passés avec son rival de longue date, le rappeur Suge Knight. Sean Combs _«m’a dit

qu’il ne savait pas que j’avais quelque chose à voir avec Suge Knight et que si quelque chose arrivait, il devrait me tuer»_, a-t-elle raconté. Capricorn Clark s’est remémoré avoir dû subir,

dans la même année, un test au détecteur de mensonges pendant cinq jours parce que P. Diddy, aussi surnommé Puff Daddy, la soupçonnait de lui avoir dérobé des bijoux. Ses bourreaux

prévoyaient de la _«jeter dans l’East River»_ si elle ne gardait pas _«son calme»_. Sean Combs aurait été violent physiquement avec Capricorn Clark au cours de l’été 2006 alors qu’elle

séjournait chez lui dans sa villa de Miami. Le rappeur réclamait que ses assistants vivent chez lui. D’autres collaborateurs du producteur auraient subi des violences, selon l’ancienne

assistante. _«Il lançait des téléphones sur des agents de sécurité»_ lorsqu’il était contrarié, a-t-elle détaillé. ARME ET COCKTAIL MOLOTOV L’ancienne assistante a par ailleurs raconté, en

pleurs, son _«kidnapping»_ le 22 décembre 2011. Ce matin-là, P. Diddy a appris que Cassie entretenait une relation secrète avec le rappeur Kid Cudi et s’est directement rendu chez Capricorn

Clark, où il a tambouriné à sa porte, _«furieux»_, vers 5h30. D’après l’assistante, le magnat du rap tenait une arme dans sa main et son pantalon déchiré à l’entrejambe. _«Pourquoi tu ne me

l’as pas dit ?»_, lui aurait-il lâché, l’accusant d’avoir connaissance de l’adultère._ «Habille-toi, on va aller le tuer»_, lui aurait-il lancé avec autorité. Après avoir décliné sa demande,

effrayée par l’arme, Capricorn Clark a expliqué avoir été traînée de force dans un SUV, une Cadillac Escalade, les transportant jusqu’au domicile de Kid Cudi. Les deux rappeurs se seraient

ensuite engagés dans une course-poursuite, avant d’être arrêtés par le son de sirènes au loin. Lors du contre-interrogatoire, les avocats de la défense ont avancé que l’assistante aurait

accompagné son patron afin _«qu’il ne fasse pas quelque chose de stupide»_. Kid Cudi avait été convoqué à la barre du tribunal la semaine dernière. Le rappeur à succès est revenu sur son

idylle avec Cassie. Le jour de la crise de colère de Diddy en 2011, les deux amants se trouvaient dans un hôtel de luxe à Los Angeles quand Capricorn Clark a appelé Cassie pour l’informer

que Sean Combs était entré par effraction chez Kid Cudi. À son retour dans sa résidence, il aurait retrouvé son chien enfermé dans la salle de bains et sa voiture _«en feu»_. _«Le toit de ma

Porsche a été ouvert et c’est là qu’ils ont inséré le cocktail Molotov»_, a-t-il affirmé, avant de comparer Diddy à un _«super-méchant»_ signe d’un film Marvel. Quelques jours après la

découverte de l’adultère par Sean Combs, Capricorn Clark a assuré avoir vu Diddy violemment frapper Cassie. _«Elle était au sol en position fœtale (...) Elle ne faisait rien, elle pleurait

en silence.» _L’assistante a expliqué qu’elle avait trop peur d’appeler la police pour s’en prendre à son patron, qui, selon elle, détenait une arme. Elle a déclaré avoir appelé la mère de

Cassie. _«Il tabasse votre fille_, aurait-elle dit à Regina Ventura. _Je ne peux pas appeler la police, mais vous, si. … Aidez-la, s’il vous plaît.»_ ALCHIMIE Capricorn Clark avait arrêté de

travailler pour Sean Combs l’année suivante, avant de réaccepter un poste en 2016, cette fois aux côtés de Cassie. Malgré les violences, elle a continué de collaborer avec Sean Combs.

Durant toutes ces années où elle était rémunérée 65.000 dollars par an, l’assistante a raconté avoir développé un état de stress avancé, caractérisé par de l’alopécie - une maladie

immunitaire qui provoque une perte de cheveux. Mais ce choix de rester auprès de Diddy a été utilisé par les avocats de la défense du rappeur. Lors du contre-interrogatoire, l’assistante a

reconnu avoir des ambitions professionnelles au sein de l’entreprise avec l’objectif de devenir _«chef de cabinet de Sean Combs»_. Marc Agnifilo, l’avocat principal de Diddy, a dévoilé des

textos envoyés par Capricorn Clark à son patron dans lesquels elle lui confiait avoir le béguin pour lui. L’avocat a ensuite souligné la potentialité que l’assistante ait _«abusée»_ de cette

alchimie imaginée de toutes pièces. Alors que Marc Agnifilo l’a accusé de chercher l’«_approbation_» de Sean Combs, elle a reconnu que travailler pour le producteur lui manquait.