Guerre en ukraine : kiev affirme avoir «endommagé» le pont de crimée après une attaque à l’explosif

feature-image

Play all audios:

Loading...

GUERRE EN UKRAINE : KIEV AFFIRME AVOIR «ENDOMMAGÉ» LE PONT DE CRIMÉE APRÈS UNE ATTAQUE À L’EXPLOSIF Le pont stratégique, reliant la péninsule annexée à la Russie, a été visé par une nouvelle


opération spéciale du SBU qui aurait visé un pilier avec plus d’une tonne d’explosifs. Pourtant, les Russes ont rouvert la circulation après une brève suspension du trafic routier.


Publicité L’Ukraine accroît sa pression contre la Russie. Deux jours après l’attaque spectaculaire contre la flotte de bombardiers stratégiques russes jusqu’en Sibérie et dans l’Arctique, le


SBU revendique cette fois une attaque contre le pont de Crimée. Le service de sécurité ukrainien a annoncé avoir placé des explosifs sous-marins qui ont détonné _«ce mardi à 4h44»_ sous au


moins un des piliers du pont reliant la Russie à la péninsule annexée à hauteur du détroit de Kerch, entre la mer d’Azov et la mer Noire. C’est un point logistique clé pour l’armée russe. À


l’image de l’opération _«__Toile d’araignées_ _»_ contre l’aviation stratégique, cette nouvelle opération spéciale a été préparée pendant plusieurs mois, d’après le _Kiyv Post_, citant le


SBU qui précise avoir utilisé _«environ 1100 kilogrammes d’explosifs, équivalent TNT»_. D’après les Ukrainiens, le pont serait _«endommagé»_ et son usage _«dangereux»_. Une vidéo de


l’explosion a été partagée par le service de sécurité ukrainien et diffusée sur les réseaux sociaux, mais elle s’interrompt avant que l’on puisse observer d’éventuels dommages causés à la


structure de l’ouvrage d’art. La presse russe, elle, est économe dans ses commentaires, mais, de leurs côtés, les _«blogueurs militaires»_ russes, toujours plus loquaces que la presse


officielle, évoquent une attaque de drones navals de surface et non la détonation d’une charge d’explosifs. Une hypothèse reprise à mi-mots par TASS qui évoque cet après-midi _«une activité


des forces ennemies est observée au large des côtes de Crimée, en mer Noire»_. _«La circulation sur le pont est suspendue»_, a annoncé cet après-midi l’agence étatique. Un peu plus tard


néanmoins, _Izvetsia_ a affirmé que la circulation avait _«repris normalement»_ ce mardi matin à 9 heures après une fermeture temporaire un peu plus tôt dans la journée. Enfin, Kommersant


confirme que _«la circulation a repris»_, avec des bouchons d’environ _«une heure»_. SYMBOLE POLITIQUE _« Dieu aime la Trinité, et le SBU finit toujours ce qu’il a commencé »_, a déclaré


dans un communiqué le général Vasyl Malyouk, qui a personnellement supervisé l’opération. _« Nous avons frappé le pont de Crimée en 2022 et 2023. Aujourd’hui, nous avons perpétué cette


tradition, cette fois sous l’eau. Le pont est une cible légale, car la Russie l’utilise pour ravitailler ses troupes. »_ Les précédentes attaques avaient légèrement endommagé le pont


stratégique, mais les Russes étaient parvenus rapidement à remédier aux dommages. Le pont de Crimée est un symbole de l’annexion russe de la péninsule en 2014. L’annonce de sa construction


avait été l’une des premières décisions prises par le président russe Vladimir Poutine. Le plus long pont d’Europe - 18 km - a été inauguré en 2018 (pour sa section routière) puis en 2019


(pour sa section ferroviaire). Jusqu’en 2022, la Crimée était enclavée par rapport au territoire russe : l’invasion du 24 février, il y a plus de trois ans, a permis à la Russie d’établir un


corridor terrestre entre le Donbass et la péninsule, via les oblasts de Kherson et de Zaporijjia. Les autorités russes d’occupation ont créé depuis une ligne ferroviaire et une autoroute


qui rend le pont de Crimée moins vital sur le plan logistique. Mais il reste, pour les Ukrainiens, un symbole politique fort. Face aux menaces de drones navals ou aériens et aux missiles,


Moscou a considérablement renforcé les défenses de l’ouvrage d’art, avec des batteries anti-missiles, des systèmes de brouillage, de fumigènes, mais également des filets de protection dans


les eaux du détroit de Kertch. Les deux attaques spectaculaires de l’Ukraine, ces 48 dernières heures, interviennent dans un contexte difficile pour Kiev dont les forces armées reculent sur


le front, à la fois dans le Donbass et dans la région de Soumy, en face de Koursk. Les négociations balbutiantes, qui se sont prolongées lundi à Istanbul, n’ont pas permis, jusqu’à présent


d’obtenir de percée diplomatique et Kiev tente de reprendre la main en déstabilisant la Russie en profondeur, loin du front.