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ÉTATS-UNIS : LA COUR SUPRÊME AUTORISE TRUMP À RÉVOQUER LE STATUT LÉGAL D'UN DEMI-MILLION D'IMMIGRÉS Un programme spécial institué par Biden qui permettait aux ressortissants de
quatre pays de rester sur le sol américain pendant deux ans a été suspendu par la Cour suprême le temps qu’une cour d’appel se prononce sur le fond. Publicité La Cour suprême des États-Unis
a accordé vendredi un succès au président Donald Trump dans sa politique d'expulsions massives en l'autorisant provisoirement à révoquer le statut légal de plus de 530.000 immigrés
vénézuéliens, cubains, nicaraguayens et haïtiens. En mars, la ministre de la Sécurité intérieure Kristi Noem a mis fin à un programme spécial institué sous le prédécesseur démocrate de
Donald Trump, Joe Biden. Ce programme autorisait les ressortissants de ces quatre nationalités à résider aux États-Unis pour deux ans en raison de la situation des droits humains dans leurs
pays respectifs. Mais une juge fédérale de Boston, dans le nord-est du pays, avait suspendu le 14 avril cette décision. La Cour suprême à majorité conservatrice, saisie en urgence par
l'administration Trump, lève vendredi cette suspension le temps qu'une cour d'appel se prononce sur le fond. La Cour ne motive pas cet arrêt mais une des trois juges
progressistes - sur neuf juges au total - Ketanji Brown Jackson, exprime son profond désaccord, reprochant à ses collègues de la majorité d'avoir _«loupé leur analyse»_ de
l'opportunité de suspendre la décision des juridictions inférieures. «CONSÉQUENCES DÉVASTATRICES» Elle leur reproche de _«sous-estimer les conséquences dévastatrices d'autoriser le
gouvernement à bouleverser radicalement la vie et les moyens de subsistance de près d'un demi-million d'étrangers pendant que leurs recours légaux sont en cours»_, dans un avis
écrit auquel se joint une autre juge progressiste, Sonia Sotomayor. Le statut accordé par l'administration Biden aux immigrés vénézuéliens, cubains, nicaraguayens et haïtiens a permis à
quelque 532.000 d'entre eux de s'installer aux États-Unis. Sur calle Ocho, rue emblématique du quartier de _«Little Havana»_, à Miami, Johnny Cardona, 63 ans, qui tient un magasin
de chemises traditionnelles cubaines, se dit _«attristé parce que beaucoup de gens venant de pays en quête de liberté et d'une vie meilleure vont devoir faire leurs bagages»_. _«Je
pensais que ce gouvernement allait expulser quelques personnes mais ça va trop loin»_, estime-t-il. Adelys Ferro, directrice du Venezuelan American Caucus, une organisation de soutien à la
communauté vénézuélienne, déplore dans un communiqué que _«l'intention de cette administration ait toujours été de pousser les gens dans la clandestinité pour pouvoir justifier leur
expulsion sans tenir compte du fait qu'ils sont entrés par des voies légales»_. «CRIMINELS VENUS DE L’ÉTRANGER» La juge de première instance avait considéré en avril que
l'administration Trump avait interprété la loi de manière erronée en appliquant une procédure d'expulsion accélérée visant les étrangers entrés illégalement dans le pays aux
immigrés protégés par des programmes gouvernementaux. Le 19 mai, la Cour suprême avait également autorisé le gouvernement à révoquer provisoirement le statut de protection temporaire (TPS)
qui lui interdisait d'expulser quelque 350.000 Vénézuéliens. La ministre de la Sécurité intérieure a en effet annulé une prolongation de 18 mois de ce statut pour les Vénézuéliens, en
raison du caractère jugé _«autoritaire»_ du régime de Nicolás Maduro, décidée par son prédécesseur démocrate Alejandro Mayorkas, et qui devait entrer en vigueur début avril. Donald Trump a
érigé la lutte contre l'immigration clandestine en priorité absolue, évoquant une _«invasion»_ des États-Unis par des _«criminels venus de l'étranger»_ et communiquant abondamment
sur les expulsions d'immigrés. Mais son programme d'expulsions massives a été contrecarré ou freiné par de multiples décisions de justice, y compris de la part de la Cour suprême,
notamment au motif que les personnes visées devaient pouvoir faire valoir leurs droits. Son gouvernement accuse systématiquement les magistrats qui s'opposent à ses décisions
d'_«empiéter»_ sur les prérogatives du pouvoir exécutif.