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DEMANDEURS D’ASILE : L’UE PROPOSE D'ASSOUPLIR SES RÈGLES DE RENVOI Actuellement, la loi européenne prévoit que des demandeurs d’asile puissent être renvoyés vers des pays dont ils ne
sont pas originaires mais que les Etats membres considèrent comme «sûrs». Publicité La Commission européenne a proposé ce mardi d'assouplir ses règles pour renvoyer les demandeurs
d'asile, répondant à une demande répétée des États membres de durcir sa politique migratoire. Cette proposition inquiète les ONG de protection de migrants, qui assurent que cela expose
l'Union européenne à un chantage des pays qui recevront ces demandeurs d'asile. Actuellement, la loi européenne prévoit que des demandeurs d’asile puissent être renvoyés vers des
pays dont ils ne sont pas originaires mais que les États membres considèrent comme «sûrs». Il faut cependant qu’il y ait un «lien» suffisant entre la personne concernée et ce pays tiers:
qu’un membre de sa famille y réside, que le demandeur d’asile ait déjà travaillé dans ce pays etc. Ce que l’UE propose, c’est de pouvoir éliminer cette obligation de «lien», ce qui
permettrait d’accélérer les renvois. DES CRITIQUES RÉFUTÉES PAR LA COMMISSION Le sujet inquiète les organisations non-gouvernementales. Selon elles, la mesure est inefficace: si des
demandeurs d’asile sont renvoyés vers un pays avec lequel ils n’ont pas d’attache, ils risquent simplement de retenter leur chance vers l’Europe, arguent-elles. «_L’UE déforme cyniquement le
concept de sûreté pour satisfaire ses propres objectifs répressifs_», alerte Sarah Chander de Equinox Initiative for Racial Justice, dans un communiqué. Ce concept est une «_fiction
politique_», renchérit Josephine Solanki du Transnational Institute. Ces associations estiment que les gouvernements européens seront aussi exposés à un chantage par ces pays tiers, qui
pourraient exiger une ribambelle de contreparties politiques et financières pour accueillir ces demandeurs d’asile. La Commission réfute ces critiques, assurant que cette proposition a pour
principal objectif d’accélérer le traitement des demandes d’asile et que les pays dans lesquels ils seront renvoyés respectent les droits fondamentaux. Pour entrer en vigueur, cette
proposition devra être approuvée par le Parlement européen et les États membres. «HUBS DE RETOUR» Bruxelles est justement sous pression des États membres pour durcir sa politique migratoire,
face à la poussée de la droite et de l’extrême droite à travers le continent. La Commission avance méthodiquement sur ce dossier. Mi-mars, elle avait déjà dévoilé de premières mesures pour
accélérer les expulsions d’étrangers en situation irrégulière. L’exécutif européen avait notamment proposé un cadre légal à la création de centres pour migrants en dehors de ses frontières,
les fameux «hubs de retour». Les appels à un durcissement de la politique migratoire européenne interviennent alors même que le nombre de passages clandestins aux frontières de l’Union a
considérablement diminué. En 2024, il a atteint le niveau le plus bas depuis 2021, lorsque les flux migratoires étaient encore perturbés par le Covid, selon les données de l’agence
européenne Frontex.