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Dans un entretien accordé à _Ouest France_, la ministre de la Santé Catherine Vautrin a annoncé l’interdiction du tabac dans de nombreux lieux publics, notamment dans les équipements
sportifs ou aux abribus. Publicité Terminé, la cigarette sur les plages, dans les parcs, jardins publics, équipements sportifs, abris de bus ou aux abords des écoles. À deux jours de la
Journée mondiale sans tabac, prévue samedi 31 mai, la ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles Catherine Vautrin a annoncé l’interdiction du tabac dans tous ces
lieux publics du territoire à partir du 1er juillet 2025. _«Là où il y a des enfants, le tabac doit disparaître»_, a-t-elle plaidé. Le non-respect de l’interdiction _«pourra engendrer une
contravention de 4e classe, soit 135 euros»_, précise Catherine Vautrin, qui estime que la liberté de fumer _«s’arrête là où commence le droit des enfants à respirer un air pur»_. La
ministre indique que le périmètre d’interdiction autour des écoles sera précisé dans le décret de mise en œuvre. _«Nous sommes en train de le déterminer avec le Conseil d’État, et nous
ferons confiance aux élus pour le mettre en place de façon pragmatique»_, poursuit la ministre. Les collèges et les lycées sont aussi concernés par l’interdiction, pour éviter notamment que
_«collégiens et lycéens ne fument devant leur établissement»_. _«Fumer tue 75.000 personnes chaque année en France. Cela représente 200 personnes par jour. C’est la première cause de
mortalité évitable»_, a-t-elle justifié, avant d’exposer le coût de certains cancers pour la Sécurité sociale. _«Une vie n’a pas de prix, mais les cancers coûtent 150 milliards d’euros par
an, ce qui n’est pas rien quand on pense à la situation financière de notre modèle social. Le tabac n’est pas qu’un problème individuel, c’est un fléau collectif»_, a-t-elle exposé. LE DÉFI
D’UNE GÉNÉRATION SANS TABAC En revanche, l’interdiction ne concerne pas les terrasses des cafés. _«On se concentre sur les lieux où il y a beaucoup d’enfants. On n’est pas là pour donner des
leçons de morale, mais pour faire de la prévention»_, a-t-elle éclairé. Plutôt que de cibler les adultes déjà fumeurs, la ministre entend voir naître des _«générations sans tabac»_. Si le
vapotage ne sera, lui, pas interdit, Catherine Vautrin a annoncé _«travailler»_ avec l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) et
la Haute Autorité de santé (HAS), pour que soit baissé le «taux_ de nicotine autorisé»_ dans ces produits et le «nombre d’arômes» réduits. _«J’ai besoin des avis scientifiques et techniques
pour fixer les détails»_ de ces mesures, prévues pour entrer en vigueur _«d’ici la fin du premier semestre 2026»_, a-t-elle expliqué. Et de préciser : «_Les produits de vapotage génèrent
aussi une addiction et sont une porte d’entrée vers le tabac»._ «JE NE M’INTERDIS RIEN À L’AVENIR» Faudrait-il alors purement et simplement interdire aux mineurs de fumer ? _«Il _e_xiste
effectivement un paradoxe en France puisque l’achat est interdit aux mineurs mais sa consommation ne l’est pas. D’autres pays ont franchi ce cap», _a répondu la ministre. Si elle a indiqué
_«suivre les chiffres de la consommation avec attention»_, Catherine Vautrin n’envisage pas une telle mesure dans l’immédiat. «_Je considère que ce plan est de nature à faire émerger la
première génération sans tabac, mais je ne m’interdis rien à l’avenir»_, a-t-elle déclaré. La généralisation des espaces sans tabac, telle qu’annoncée par Mme Vautrin, fait partie des
mesures énoncées dans le Programme national de lutte contre le tabac (PNLT) 2023-2027, présenté par le ministre de la Santé de l’époque, Aurélien Rousseau, avec pour ambition de _«relever le
défi d’une génération débarrassée du tabac dès 2032»_. Depuis près de quinze ans, 1.600 communes volontaires ont déjà élargi l’interdiction de fumer dans les lieux publics à des parcs,
plages, pistes de ski, abords d’écoles... soit 7.000 espaces sans tabac, dans des expérimentations locales accompagnées par la Ligue contre le cancer. PAS DE HAUSSE DES PRIX PRÉVUE D’une
manière générale, ces interdictions et celles mises en œuvre précédemment (lieux de travail, transports collectifs, écoles, aires de jeux pour enfants, espaces affectés au transport...) sont
aujourd’hui _«à peu près bien respectées»_, estimait récemment Philippe Bergerot, le président de la Ligue contre le cancer. Selon un sondage réalisé par la Ligue, six Français sur 10 (62%)
étaient favorables à une plus large interdiction de la cigarette dans l’espace public. Interrogée par _Ouest-France_ sur une éventuelle nouvelle hausse de taxes sur le tabac et les
cigarettes, Catherine Vautrin a répondu qu’il n’y avait pas de hausse supplémentaire prévue, _«au moment où je vous parle»_. _«Sur cette question, je suis prudente quand je vois les ravages
de la contrebande de tabac, et je veux qu’on accompagne la diversification des activités des buralistes, parce que ces commerces de proximité sont indispensables»_, a-t-elle toutefois
précisé. Depuis le premier quinquennat d’Emmanuel Macron, les paquets de tabac ont fortement augmenté pour atteindre 12 euros en 2025, et devraient passer à 13 euros en 2026.