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NOUS Y ÉTIONS - L’exposition _Trésors royaux_ rappelle l’ancienne fonction de la Forteresse royale de Chinon : celle d’un coffre-fort du pouvoir. Jusqu’au 2 novembre. Publicité Plus de huit
siècles après avoir abrité la réserve d’argent d’Henri II Plantagenêt, la forteresse royale de Chinon accueille à nouveau, jusqu’au 2 novembre, un trésor d’objets royaux. Si la forteresse
semble jouer dans une autre cour que les géants de la vallée des rois - Chambord, Chenonceau, Amboise - l’exposition _Trésors royaux_ ressuscite un passé fastueux que les pierres seules du
château fort ne pouvaient plus raconter. À flanc de coteau, dominant la Vienne, la Forteresse royale de Chinon retrouve ainsi des airs de coffre-fort. Après le trésor du roi d’Angleterre
Henri II Plantagenêt au XIIe siècle, elle abrite à nouveau de l’or royal, des vaisselles précieuses et des reliques, venues de 18 monuments et musées français. Non pour les conserver, mais
pour les raconter. Les salles du logis du XVe siècle ont été transformées en espaces d’expositions. Chacune offre une définition distincte de la notion de trésor : ceux de la table, de la
chambre, de l’armurerie et les objets sacrés. Au rez-de-chaussée du logis, sur une reconstitution de table de banquet, figurent cinq pièces du trésor de Coëffort : 31 pièces d’orfèvrerie en
argent, datées du XIVe siècle. Utilisé par la confrérie religieuse de l’Hötel-Dieu du Mans, cet ensemble de vaisselles de table a été enfoui pendant la Guerre de Cent Ans pour échapper aux
pillages et redécouvert en 1953 au cours de travaux de restauration de l’édifice. En bout de table, une nef à boire allemande date du XVIe siècle. Elle servait d’ordinaire à mettre à l’abri
les ustensiles de table des puissants pendant le repas, pour éviter tout empoisonnement. Au centre de cette nef s’élève un mât en forme de couronne fleuronné. À l’arrière, un cardinal est
assis. Au pied du mât, un homme en costume du XVIe siècle, lui fait face, tenant un fanion. Dans la salle à manger des puissants, aucune orfèvrerie n’est de trop. Au Moyen-Âge et la
Renaissance, le dressoir servait à exposer devant les convives ses plus belles vaisselles, parfois trop précieuses pour être utilisées. _« Plus le rang du maître des lieux était élevé, plus
il y avait de marches sur le dressoir »_, explique Marie-Ève Scheffer, responsable du château et commissaire de l’exposition. DE LA CHAMBRE ROYALE AUX ÉQUIPEMENTS DE DÉFENSE Chaque élément
du décor - tentures précieuses, mobilier sculpté, dorures - participe à la mise en scène du pouvoir. Même les lieux intimes devenaient ainsi un théâtre symbolique ou l’être se confond au
paraître. Dans l’ancienne chambre de Charles VII, est présentée aujourd’hui la tapisserie de son sacre. Réalisée au XVIIe siècle par l’atelier de Jacques Corneille, elle vient d’être acquise
par le département d’Indre-et-Loire, propriétaire du château. Elle est exposée de manière inédite et fait partie d’un ensemble de huit tapisseries relatant la vie de Jeanne d’Arc, volé en
1975 et retrouvé en 2011 par l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels. Le roi affirme aussi son pouvoir à travers ses équipements de défense. Grâce à un partenariat
avec le musée de l’Armée, l’exposition _Trésors Royaux_ présente notamment le fusil à silex de Louis XIV. Sa monture en noyer est couverte de rinceaux végétaux. Des scènes de la mythologie
antique y sont gravées. Le fusil de chasse porte enfin la devise du roi : _Nec Pluribus Impar Reil_ (À nul autre pareil). Accroché sur un des murs, trône aussi l’étui à arc doré de Louis XV.
Il s’agit d’un cadeau diplomatique offert au roi en 1742. REDONNER À CHINON SA FONCTION DE COFFRE-FORT Cette exposition est née de la volonté de la responsable de la forteresse, Marie-Ève
Scheffer : ressusciter la mémoire profonde du lieu. Car Chinon ne fut pas qu’un poste d’observation ou un refuge royal. Dès le XIIe siècle, la forteresse jouait un rôle stratégique dans
l’économie et la logistique du pouvoir. Elle servait de coffre-fort à ciel ouvert, accueillant la réserve monétaire du roi Henri II Plantagenêt. Au XVIe siècle, la Forteresse royale de
Chinon accueille à nouveau un trésor caché. Celui d’Artus de Boisy, l’un des hommes les plus riches du royaume à la Renaissance. Capitaine des lieux de 1514 et 1519, il a aussi été Grand
Maître de France. À sa mort, il lègue au roi de France un trésor composé de vaisselle d’or et d’argent ainsi que 50 000 écus. Le trésor était dissimulé dans l’une des deux tours de
l’édifice. Cette riche histoire, souvent éclipsée par les récits liés à la rencontre entre Jeanne d’Arc et Charles VII à Chinon, retrouve aujourd’hui la lumière.