
- Select a language for the TTS:
- French Female
- French Male
- French Canadian Female
- French Canadian Male
- Language selected: (auto detect) - FR
Play all audios:
À la biennale Révélations au Grand Palais, Victor Tison, sculpteur sur laiton Par laurence Haloche Le 21 mai 2025 Suivre Sujets art sculpture création Lire dans l’app Copier le lien Lien
copié Mail Facebook X Linkedin Messenger WhatsApp Doué d’une attraction contemplative, le mobilier de l’Atelier Tison étonne, émeut. Henri Castella / Galerie Olivier Houg/Clément Pinaut/SDP
/ Jean-Charles Dalben/SDP / Jean-Charles Dalben/ SDP Le lauréat du prix de la jeune création des métiers d’art 2025 compte parmi les artisans dont la virtuosité fait la renommée de la
biennale Révélations, actuellement au Grand Palais, à Paris.
Passer la publicité Passer la publicité Publicité Plein les yeux… Sous la coupole du Grand Palais, parmi les 550 artisans, designers, artistes, manufactures présents pour la 7e édition de la
Biennale internationale des métiers d’art et de la création, le stand de Victor Tison ne passe pas inaperçu. Un élégant fauteuil au style contemporain brille de l’éclat des trônes royaux,
les structures d’une bibliothèque s’élèvent tels des bambous d’or, l’apparence liquide d’une table d’appoint aimante le regard… On s’approche à nos risques et périls. Capté, captif. Notre
image se déforme, s’amuse du réel. Qu’est-ce donc que ce mirage ? L’effet miroir du laiton poli, choisi pour ces «sculptures fonctionnelles» d’une grande originalité.
À découvrir TV ce soir : retrouver notre sélection du jour Il est assez inattendu mais cohérent le chemin qui a mené l’élève peu intéressé par les études vers la chaudronnerie, la
réalisation de carrosseries de motos, de voitures, puis l’artisanat… Aux machines qui se limitent à deux ou trois axes, le jeune homme a toujours préféré le geste, celui notamment qui polit
le laiton, jusqu’à le voir délivrer, dans l’obscurité des ateliers, cette lumière vibrante, et vivante «qui dialogue avec l’espace». De la grosse soudure au métier de tôlier-formeur, chaque
expérience qui poussait un peu plus loin les curseurs techniques a nourri un désir de création plus affirmé, un besoin d’expression plus personnelle, plus sensible.
À lire aussi Art contemporain: la guerre des mondes à la Biennale de Lyon
«Des heures de caresses» Il y a trois ans et demi, «parti de rien», Victor s’installait à son compte, près de Lyon. Sur 60 m², la scie, le tour, la perceuse, la roue anglaise, la polisseuse…
lui permettent de converser librement avec son matériau fétiche. « Toutes les étapes sont cruciales », précise-t-il. Coupe de la tôle, mise en forme au marteau, plaisir «sensuelle formel»
du polissage : «des heures de caresses afin que la surface soit lisse, uniforme, pas grêlée, parfaite». La pulpe de ses doigts en juge. «Il faut que le commun des mortels pense qu’il s’agit
d’une opération sur une machine», insiste-t-il.
À cette traque du moindre défaut s’associe la nécessité d’élaborer de nouvelles techniques, notamment pour travailler le tube de laiton formé. Au métal de se soumettre afin de concrétiser
des croquis toujours plus ambitieux, hybridant l’artisanat d’art et le design contemporain. Les formes désirées doivent s’assembler, s’harmoniser comme par magie, sans «coutures» visibles.
Doué d’une attraction contemplative, le mobilier de l’Atelier Tison étonne, émeut. Sans doute la poésie céleste de la réflexion… de la lumière.
Révélations, au Grand Palais jusqu’au 25 mai. 17, avenue du Général-Eisenhower, Paris 8e. De 10 h à 20 h, 18 h le dimanche (Revelations-grandpalais.com ).