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VIDÉO - Les producteurs de foie gras du sud-ouest apprécient diversement le nouveau vide sanitaire qui leur est imposé avant la reprise de production le 29 mai prochain. Tout comme le
mécanisme d'aides pour compenser ces pertes de production. Publicité Les éleveurs de canards sont mitigés quant à l'efficacité du vide sanitaire de six semaines annoncé ce dimanche
par le gouvernement dans un arrêté paru au Journal officiel après l'abattage massif de près de 4 millions de canards pour stopper l'épidémie de grippe aviaire (H5N8). Il entrera
en vigueur le 17 avril et s'arrêtera le dimanche 28 avril. Une mesure qui doit permettre de reprendre l'activité le lundi 29 mai. Sont concernés les cinq départements les plus
affectés par l'épizootie, c'est-à-dire le Gers, la Haute-Garonne, les Landes, les Pyrénées Atlantiques et les Hautes Pyrénées. «Il faut que les bâtiments soient vides de tout
animal pour être nettoyés et désinfectés et que les déjections animales soient évacuées des exploitations, commente Christophe Barrailh, président du Cifog (Comité interprofessionnel des
palmipèdes à foie gras) et éleveur à Aire sur l'Adour dans les Landes. C'est une bonne nouvelle, ça fixe enfin une date pour la reprise de notre activité.». Christophe Mesplède,
président du syndicat Modef ( Mouvement de défense des exploitants familiaux) , deuxième syndicat dans les Landes derrière la Fnsea (Fédération nationale des syndicats d'exploitants
agricoles), est plus réservé. «Cette date de reprise, on l'attendait. Elle va aider psychologiquement les producteurs, qui voient le bout du tunnel et vont pouvoir se préparer, explique
le représentant syndical. Elle va surtout les aider financièrement, car avec une période de non-production désormais connue, on va pouvoir lancer les dossiers d'indemnisation». >
Avec une période de non-production désormais connue, on va pouvoir > lancer les dossiers d'indemnisation > Christophe Mesplède, président du syndicat Modef Un avis que ne
partagent pas tous les éleveurs. «C'est un bis repetita par rapport à l'année dernière et je doute que ces mesures aient plus d'effets. Les petites basses-cours ont toujours
du canard et le virus peut se promener», remarque Frédéric Burgubure, gaveur de canards dans le Béarn pour la coopérative Lur Berri. Même avis pour le collectif «Les Canards en colère». «Le
vide sanitaire déjà imposé l'an dernier n'a pas marché. Actuellement, une quarantaine des foyers infectés l'est par une résurgence du virus de l'an dernier, dénonce pour
sa part Lionel Candelon, président fondateur du mouvement. Il y a des situations de trésorerie dramatiques, comme j'ai rarement vu. Des producteurs avec des mensualités de 3000 euros,
et qui n'ont pas gavé un canard depuis fin novembre», ajoute-t-il. PREMIÈRES INDEMNITÉS FIN AVRIL Pour couvrir les pertes subies par la baisse des volumes de production, le ministre de
l'Agriculture Stéphane Le Foll a prévu un dispositif d'indemnisation et d'accompagnement financier des éleveurs. Les discussions sont en cours avec le Cifog. «Le ministre
s'est engagé à verser une avance de trésorerie d'ici fin avril aux éleveurs pour les pertes d'activité liées au second épisode de grippe aviaire dont les premiers cas sont
apparus fin novembre dernier», rappelle Christophe Barrailh. Les premiers imprimés Cerfa seront disponibles cette semaine et les premières aides arriveront fin avril». Concrètement le
mécanisme de remboursement des aides d'État sera équivalent à celui de l'an dernier. «Les premiers acomptes distribués fin avril seront calculés sur la base de 50% des pertes
subies entre décembre 2016 et fin mai 2017 par rapport à la même période de 2015, dernière année normale de production», poursuit Christophe Barrhail. Sur le terrain des éleveurs font la
moue. «Les indemnisations sur les épisodes 2016-2017 ne compenseront jamais les pertes subies et les délais sont insupportables, dénonce Sylvie Girard représentante de la Coordination Rurale
et élue de la Chambre d'agriculture du Lot-et-Garonne. Loin de voir le bout du tunnel, nous restons vigilants pour que tous les éleveurs soient respectés et accompagnés. C'est la
revalorisation des marges aux producteurs qui sortira cette filière de l'ornière». Par ailleurs, le retour des canards dans les élevages fin mai ne pourra se faire sans des précautions
préalables drastiques. «Il devra s'effectuer dans des conditions strictes de dépistage des animaux et du respect effectif des mesures de biosécurité», prévient Stéphane Le Foll. Par
exemple les camions transportant les animaux allant au gavage devront être différents de ceux qui en sortiront. Ils seront systématiquement désinfectés. «C'est déjà le cas dans la
coopérative où je livre mes canards gras», indique Frédéric Burgubure.