Au procès de la fusillade mortelle à bordeaux, les accusés nient en bloc et tournent en dérision les accusations

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Ce procès aux assises de Bordeaux, dont la première journée le 13 mai s’est achevé par une violente rixe dans la salle des pas perdus, se déroule sous haute tension. Les accusés refusent de


reconnaître les faits. Publicité _«Je ne me souviens plus.»_ Interrogés par la cour d'assises sur leur implication dans le meurtre d'un adolescent sur fond de rivalités entre


quartiers bordelais, mardi, les accusés ont tout nié en bloc, évitant de répondre aux questions. Au premier jour du procès déjà, la couleur avait été annoncée par une bagarre entre les deux


quartiers dans la salle des pas perdus. _«Le soir du drame, j'étais chez mon frère»_, déclare ainsi Marwan Souane, 24 ans, accusé d'être l'un des tireurs du commando qui tua


Lionel, 16 ans, dans le quartier populaire des Aubiers. Ce soir-là,le 2 janvier 2021, trois autres mineurs et un jeune adulte ont été blessés par balle. Des témoins, dont l'un a filmé


une partie de la scène, ont raconté avoir vu débarquer une Clio noire et deux hommes cagoulés tirer en rafale. Les huit accusés - trois comparaissent pour meurtre et tentatives de meurtre,


les autres pour association de malfaiteurs - nient avoir fait partie du commando ou avoir contribué à le préparer. > _Que faisiez-vous au Carrefour _(avec quatre autres accusés, NDLR)_


> dans l’après-midi du 2 janvier ? », _demande la présidente à > Marwan Souane._ « - _Je me suis acheté un Caprisun » > Marwan Souane, un accusé qui nie les faits UN PROCÈS TOURNÉ


EN DÉRISION PAR LES ACCUSÉS L'accusation repose sur des éléments de téléphonie, des témoignages impliquant les mis en cause, l'achat de matériel ayant pu servir à dissimuler leur


identité. Mais il n'y a aucune preuve formelle de culpabilité selon la défense, tandis que les accusés tournent le procès en dérision. _«Que faisiez-vous au Carrefour _(avec quatre


autres accusés, NDLR)_ dans l'après-midi du 2 janvier ?»_, demande la présidente à Marwan Souane. _«Je me suis acheté un Caprisun»_, répond-il. _«Vous achetiez aussi des cagoules et des


gants en latex»_, lui rappelle-t-elle. _«Les cagoules, c'est pour faire de la moto et les gants pour le ménage»_, rétorque l'accusé, provoquant des rires dans la salle d’audience.


La magistrate souligne que les enquêteurs n'ont retrouvé aucune moto lors des perquisitions. Interrogé également sur la raison pour laquelle les deux téléphones en sa possession se


coupent avant les faits et sont rallumés juste après, Marwan Souane explique qu'il n'avait _«peut-être plus de batterie»_. Yassine Salmi, lui aussi accusé de meurtre, multiplie-les


_«je ne sais pas, je ne me souviens pas»_ pour toute réponse aux questions de la cour d’assises. Le jeune homme de 25 ans affirme ainsi être resté chez lui toute la soirée des faits, alors


que son téléphone a borné en plusieurs endroits de Bordeaux. Pourquoi a-t-il acheté un téléphone portable ce jour-là ? Pour offrir à un ami, jure-t-il, sans être capable de se souvenir pour


lequel. Déjà condamnés pour des faits antérieurs, dont des vols avec violences, les trois principaux accusés encourent la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu vendredi.