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Le fils du photographe franco-brésilien, décédé vendredi 23 mai, présente ses peintures dans l’ancienne église du Sacré-Cœur. De la couleur aux tons assombris, elles reflètent la mélancolie
qui a gagné sa vie en perdant de l’autonomie. Publicité Quelques jours après le décès du photographe franco-brésilien Sebastião Salgado, son fils Rodrigo, artiste porteur de trisomie 21, a
inauguré sa première exposition mardi 27 mai dans l’ancienne église du Sacré-Cœur à Reims. Le vernissage samedi, en présence notamment de Lélia Wanick Salgado, la veuve de Sebastião Salgado,
et de leurs deux fils Rodrigo et Juliano, s'est en partie transformé en un dernier hommage au disparu. Lélia et Sebastião ont toujours été des parents _« très aimants »_ et qui ont
aidé leurs enfants dans leurs choix, a souligné samedi Juliano Salgado dans un discours, évoquant _« une relation très spéciale, très forte »_ dans leur famille. Évoquer la mort de Sebastião
est _« très paradoxal »_ parce qu'il était _« le photographe de la vie, de l'humanité, de la résistance de la vie sur les forces barbares, celles qui détruisent les hommes, celles
qui détruisent la nature »_, a encore estimé Juliano Salgado. UNE AMITIÉ AVEC UN SCULPTEUR FRANÇAIS Intitulée _Rodrigo, une vie d'artiste_, l'exposition qui dure jusqu'au 10
septembre témoigne de l'univers artistique singulier de Rodrigo Salgado, 45 ans. Ce dernier a commencé à peindre dès l'enfance, quotidiennement, souvent dès l'aube, et parfois
dans la nuit. Rodrigo a noué une profonde amitié avec le peintre et sculpteur français Michel Granger, qui l'a accueilli pendant une vingtaine d'années dans son atelier parisien.
_« Je n'étais pas son professeur car il n'en avait pas besoin »_, a déclaré Michel Granger cette semaine à l'AFP. _« Son travail est vraiment pensé, il ne tient pas du hasard
»_. Les créations de Rodrigo Salgado dessinent son parcours intérieur en plusieurs phases, de la première pleine de couleurs et de joie de vivre, à la dernière aux tons assombris, reflétant
la mélancolie qui a progressivement gagné l'artiste en perdant son autonomie avec l'âge. _« Il perd un peu sa vie, sa liberté de faire des choses »_, a confié Lélia Wanick Salgado,
en évoquant le vieillissement précoce qui atteint désormais Rodrigo. Mais il n'a jamais cessé de dessiner car c'est un _« artiste dans l'âme »_, selon elle. Pour la première
fois, des vitraux ont été réalisés à partir de l'œuvre d'un artiste porteur de trisomie 21 : seize vitraux ont été conçus à partir des premières créations de Rodrigo, des peintures
bariolées aux motifs géométriques asymétriques. Ils ont été définitivement posés dans l'ancienne église du Sacré-Cœur à Reims, qui accueille l'exposition et héberge aussi
l'atelier de maîtres-verriers Simon-Marq, qui les a réalisés.