Peinture verte, suspect, enquête... Ce que l’on sait des dégradations sur plusieurs lieux de la communauté juive à paris

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Une enquête a été ouverte après que le Mémorial de la Shoah, trois synagogues et un restaurant casher ont été aspergés de peinture verte dans la nuit du samedi 31 mai dans le centre de


Paris. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau dénonce un «acte odieux». Publicité _«On nous a demandé si ça pouvait être un règlement de compte, mais c’est impossible. On accueille tout


le monde ici»._ Ce samedi 31 mai depuis 5H45, la gérante du restaurant casher parisien «Chez Marianne» est à pied d’œuvre pour effacer toute trace de dégradations sur sa devanture. Dans la


nuit de vendredi à samedi, le restaurant, ainsi que le Mémorial de la Shoah, les synagogues Agoudas Hakhelios et des Tournelles, dans le 4e arrondissement de Paris, et une troisième dans le


20e arrondissement, ont été maculés de peinture verte. _«Les faits ont été constatés par les policiers lors de leurs patrouilles vers 05H15 et une relecture sur le mémorial montre un


individu vêtu tout de noir taguer à 4H35»,_ précise une source policière au _Figaro_. Dans l’allée jouxtant le mémorial, le Mur des Justes, qui porte le nom de plus de 3900 hommes et femmes


ayant contribué au sauvetage des juifs en France pendant la Seconde Guerre mondiale, a été souillé de traits épars. C’est la seconde fois que le monument est pris pour cible, après avoir été


 marqué de «mains rouges», symbole propalestinien, en mai 2024. Sur les lieux, les policiers n’ont trouvé ni inscription ni revendication. Seul un pot de peinture verte entamé avait été


abandonné devant «Chez Marianne». Une enquête a été confiée à la Sûreté territoriale pour _«dégradations commises en raison de la religion»_, selon des informations du parquet de Paris


transmises à l’AFP. Dans une déclaration postée sur le réseau social X (ex-Twitter), le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a exprimé son _«Immense dégoût devant ces actes odieux qui


visent la communauté juive»._ La veille, dans un télégramme adressé aux préfets, il avait demandé un renforcement des mesures de sécurisation de la communauté juive à l’occasion de la fête


de Chavouot (l’une des trois fêtes de pèlerinage du judaïsme), du dimanche 1er juin au soir au mardi 3 juin au soir, selon les informations de l’AFP. Il avait expliqué ces mesures par la


_«persistance des tensions au plan international, en particulier au Proche-Orient »_, qui _«exige le maintien d’une extrême vigilance, notamment vis-à-vis des manifestations et des lieux à


caractère religieux»_, alors que la communauté juive est visée par _«60% des actes antireligieux»_ en France, avait-il rappelé. >  «ILS STIGMATISENT LES FRANÇAIS JUIFS, LEUR MÉMOIRE ET


LIEUX DE CULTE» Dans une déclaration publiée sur X, le président israélien Isaac Herzog s’est dit_ «consterné»_. _«J’appelle les autorités françaises à agir rapidement et fermement pour


traduire les auteurs en justice, et pour défendre la communauté juive contre la haine et les attaques de toute nature»_, a-t-il écrit, exprimant sa «solidarité» et son «soutien» à l’égard du


Conseil Représentatif des Institutions juives de France (Crif)._ «Quels que soient les auteurs et leurs motivations, ces actes ne visent pas que des murs : ils stigmatisent violemment les


Français juifs, leur Mémoire et leurs lieux de culte»_, avait réagi le Conseil plus tôt dans la journée par voie de communiqué. >  De son côté, la maire de Paris Anne Hidalgo a dit


_«condamner avec la plus grande force ces intimidations». «L’antisémitisme n’a pas sa place dans notre ville et dans notre République»_, a-t-elle martelé dans une déclaration transmise à la


presse, avant d’affirmer son intention de porter plainte. Sur X, le maire de Paris Centre Ariel Weil s’est lui aussi indigné. _«Après la peinture rouge, la peinture verte. Cette fois, le


geste est plus précis : Mémorial de la Shoah, synagogues et restaurant “juif”. Après tout, ce n’est que du patrimoine. Et ça va sûrement sauver des vies. Les actes “militants”, on sait où ça


commence, pas où ça finit»_, a-t-il dénoncé. _«Ce n’est pas un “dérapage”, ce n’est pas un “acte isolé” — c’est une haine qui s’exprime sans complexe»_, a quant à elle fustigé Aurélie


Assouline, adjointe à la mairie du 17e arrondissement de Paris. Après cette découverte _«choquante» _pour ses équipes, la gérante de «Chez Marianne» a quand même décidé d’ouvrir son


restaurant à la clientèle, samedi 31 mai pour le déjeuner. _«Tout le monde ramène ça à la Palestine, mais nous, on est neutres»_, tient-elle à préciser au _Figaro_. Cette institution du 4e


arrondissement de Paris depuis 1976 met un point d’honneur à accueillir à la fois des personnalités juives et musulmanes. Depuis 2023, le nombre d’actes antisémites répertoriés par le Crif


est au plus haut : 1570 plaintes ont été dénombrées par le ministère de l’Intérieur en 2024 et 1676 en 2023, contre 436 en 2022.