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Dans de telles situations, un réflexe louable, mais pas nécessairement bénéfique survient souvent: celui de vouloir aider. Au Zoo sauvage, nous recevons chaque année de nombreux jeunes
animaux apportés par des citoyens préoccupés. La majorité de ces situations sont motivées par de bonnes intentions. Mais dans bien des cas, aucune intervention n’aurait été nécessaire. Dans
la nature, il n’est pas anormal pour les parents de laisser un jeune animal seul. Pour plusieurs espèces, comme le lièvre d’Amérique ou le cerf de Virginie, il s’agit même d’un comportement
typique. La mère s’éloigne volontairement pendant de longues périodes pour ne pas attirer les prédateurs vers sa progéniture. Le petit, immobile et discret, reste caché. Il ne semble pas
farouche, ne bouge pas… mais il est probablement tout à fait en sécurité. La même logique s’applique à bien des oisillons en apprentissage de vol: maladroits au sol, ils semblent
vulnérables, mais les parents sont souvent tout près. Trop souvent, des gens bien intentionnés ramènent au Zoo des animaux qui n’auraient jamais dû être déplacés. Or, ce geste, aussi
bienveillant soit-il, peut compromettre toute chance de retour à la vie sauvage. En retirant un jeune de son milieu, on l’éloigne de son parent, on interrompt un processus naturel de
développement ou on provoque un stress important. Contrairement à certaines croyances populaires, ce n’est pas nécessairement l’odeur humaine qui pose problème, mais bien le déplacement en
soi. Cela dit, chaque situation mérite d’être évaluée attentivement. Un animal peut réellement être en détresse, qu’il soit blessé, malade ou trop jeune pour survivre s’il est véritablement
seul. Dans ces cas précis, l’intervention humaine peut s’avérer justifiée – et l’équipe du Zoo est toujours présente pour répondre à ces appels. Pour cette raison, il est important de ne
jamais intervenir trop prestement et de toujours prendre le temps de bien étudier la situation. Au Zoo sauvage de Saint-Félicien, nous accueillons tous les ans des dizaines d’oiseaux et de
jeunes mammifères. Certains nous sont confiés par les agents de la faune, mais plusieurs sont apportés par des citoyens. Lorsqu’un animal nous est confié, qu’il s’agisse d’un potentiel
orphelin ou d’un animal blessé, notre équipe de santé animale procède à un examen pour évaluer son état général. Selon ce qui est observé, plusieurs scénarios sont possibles. Certains
animaux sont simplement fatigués ou légèrement blessés et peuvent être hébergés temporairement jusqu’à leur rétablissement, avant un retour à la nature. D’autres, plus vulnérables ou trop
jeunes, sont pris en charge plus longtemps. Dans certains cas, un relâchement n’est malheureusement pas envisageable. Une blessure permanente, une dépendance trop grande à l’humain ou un
apprentissage manqué peuvent indiquer qu’un animal ne pourrait survivre en nature. Il arrive que ces cas plus critiques deviennent des pensionnaires à long terme au Zoo, une décision
toujours évaluée avec soin. L’équipe du Zoo salue la vigilance citoyenne, mais tient à rappeler que dans bien des cas, ne rien faire est le meilleur choix. Avant d’intervenir, il est
toujours préférable de prendre le temps d’observer à distance. Un jeune animal immobile n’est pas nécessairement en détresse. Une femelle n’est pas toujours visible, mais elle peut demeurer
tout proche. Un oisillon au sol n’est pas automatiquement abandonné. Autant que possible, il faut observer sans approcher et ne jamais nourrir un animal sauvage. Sauf en cas de danger
évident, on ne tente pas de transporter un animal et, en cas de doute, il est toujours préférable de communiquer avec un centre de réhabilitation ou un établissement comme le Zoo sauvage. La
saison des naissances est une période fascinante, mais aussi fragile. En gardant une certaine distance et en se posant les bonnes questions, on protège bien plus qu’on ne le croit. Protéger
la faune, c’est aussi apprendre à faire confiance à ses rythmes, à ses stratégies et à sa résilience. Et, parfois, cela commence par un geste simple: celui de reculer de quelques pas… et de
laisser la nature faire son œuvre. SAVIEZ-VOUS QUE? Chez plusieurs espèces d’oiseaux, notamment les merles, les étourneaux ou les geais, les jeunes quittent le nid au sol alors qu’ils sont
encore incapables de voler. Cette étape, appelée «l’envol précoce», fait partie du développement normal. Les parents continuent à les nourrir et à les surveiller de près, même s’ils semblent
seuls. Ce n’est donc pas un signe d’abandon, mais plutôt d’autonomie… en construction!