Quand l’anormal devient la routine

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Les évènements se rapprochent et les records sont régulièrement battus ou proches de l’être. En juillet 2023, les pluies diluviennes avaient engendré des mesures d’urgence à Sherbrooke et


d’autres municipalités en Estrie. Plus de 80 millimètres de pluie étaient tombés en 24 heures, ce qui avait mené à l’évacuation de 300 personnes. Une tornade avait même été confirmée à


Brompton! À l’époque, la mairesse Beaudin avait dit en conférence que de telles inondations étaient du jamais-vu, mais qu’il s’agissait maintenant de «la réalité». Pour chiffrer cette


nouvelle réalité, selon le Bureau d’assurance du Canada, l’année 2024 a battu des records en enregistrant en pertes liées à des phénomènes météorologiques extrêmes à hauteur de 8,4 milliards


de dollars! En mars dernier, la Ville devait encore mettre la rivière Saint-François sous haute surveillance, considérant le niveau élevé qui menaçait différents secteurs. Ce niveau avait


atteint encore une fois 21 pieds, signe que la catastrophe est passée proche comme le rappelait à ce moment le coordonnateur des mesures d’urgence, Martin Primeau. Pour revenir aux


évènements de cette semaine, tout pointe sans équivoque vers un rapprochement des évènements climatiques qui causeront des problèmes majeurs. Le conseil municipal s’attarde régulièrement aux


questions d’infrastructures et tout porte à croire que la discussion devra s’accélérer. Déjà en 2012, la Ville de Sherbrooke avait réfléchi aux enjeux des changements climatiques qui


menaient au plan d’action de réduction des gaz à effet de serre. Tout en félicitant les élus de l’époque d’avoir mené cette réflexion, force est de constater qu’il reste encore du travail à


faire. Il s’agit certainement d’un autre thème qui se doit d’être abordé de plein fouet par les candidats à la mairie. Comment la Ville peut planifier et intervenir efficacement face aux


impacts locaux des changements climatiques? Il est vrai que nos élus font face à des choix souvent déchirants. Les demandes des citoyens et des groupes quant au repavage des routes, de la


réfection des trottoirs ou encore de la création de nouvelles rues sont fréquentes. Les budgets des villes n’augmentent malheureusement pas en conséquence. Et Sherbrooke n’est pas la seule


municipalité de la région qui écope. Les petites municipalités sont souvent seules à affronter des factures gigantesques. À Saint-Venant-de-Paquette, on peut se rappeler des pluies


diluviennes de l’été 2024 qui avaient fait beaucoup de dommages. Le coût de réparation des routes était de 1,5 million pour 95 résidents! Dans cette nouvelle normalité, des solutions doivent


être envisagées. Il n’y aura d’autre choix que d’envisager une collaboration plus étroite entre les municipalités et le gouvernement québécois. En 2023, le maire de Stoke, Luc Cayer,


plaidait pour un fonds d’urgence pour faire face aux changements climatiques. Bien qu’il existe des sommes pour des mesures d’urgence au Québec, il faudra se pencher de manière beaucoup plus


structurée pour mieux planifier les impacts à venir. C’est vrai, l’argent ne pousse pas dans les arbres, ni dans les municipalités ni à Québec. Par contre, la pluie, elle n’arrêtera pas


pour autant! POUR RÉAGIR À CETTE CHRONIQUE, ÉCRIVEZ-NOUS À [email protected]. CERTAINES RÉPONSES POURRAIENT ÊTRE PUBLIÉES DANS NOTRE SECTION OPINIONS.