Le nouvel album folk de tire le coyote fait résonner l’actualité

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Tout juste quelques mois après la sortie de son dernier album, c’est avec un sentiment d’urgence que Benoît Pinette, mieux connu sous le pseudonyme Tire le coyote, a présenté un nouvel opus


engagé. Sur des airs folk, il constate avec inquiétude et indignation la menace grandissante que représente le trumpisme face à la démocratie, à la différence, voire à l’humain. «À chaque


fois que je commence un projet, c’est parce que je sens intérieurement que ça pèse lourd dans mon équilibre mental [...]. Ça se devait d’être fait rapidement et sans trop me poser de


questions, sans essayer de peser le pour et le contre sur ma carrière ou sur la manière dont ça allait être reçu», a révélé l’artiste originaire de Sherbrooke. En effet, malgré la dureté du


message qu’il transmet dans ses pièces et l’allégeance politique qu’il y sous-entend, le chanteur ne craint pas les répercussions, «ses valeurs et son intégrité» valant davantage à ses yeux.


«Quand tu deviens populaire pour une chose on s’attend à ça de toi jusqu’à la fin de tes jours. C’est important de rappeler que comme artiste, on est plus qu’une chose et on a plus qu’une


chose à dire. Je dis comme artiste, mais comme humain, on a plusieurs facettes à notre personnalité. Je trouve ça important de les mettre de l’avant.» Le nom de l’album, _Ventouse_, rappelle


que «nous sommes constamment attirés dans une vision du monde qui n’est pas la nôtre». Et l’objectif sous-jacent de ses pièces, chantées par sa voix douce et distincte, est en fait une


invitation à «rester humain», une valorisation de l’humilité et de la conscience de l’autre, a-t-il suggéré. _Ventouse_ propose neuf morceaux enregistrés sur les cassettes d’un «vieux» _4


tracks_ en dehors des studios de musique. «Le processus d’enregistrement fait en sorte que tu n’as pas accès à des ordinateurs pour corriger quoi que ce soit. Ça revient à accepter les


imperfections de l’art, ce que moi j’aime beaucoup, mais aussi à accepter les limites de cette machine-là», a-t-il expliqué. Ce type d’enregistrement modeste lui a permis de se reconnecter


«à l’essence de ce qu’est vraiment une chanson folk». C’est donc chez lui et à son chalet de Saint-Élie-de-Caxton que, seul et inspiré, Benoît Pinette s’est laissé emporter par un mouvement


créatif parfaitement imparfait. L’album s’est cristallisé en quelques semaines seulement. Tire le coyote est présentement une tournée pour son album précédent, _Dynastie_.