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Mais alors que Tom Cruise multiplie les cascades dans son dernier succès au box-office, certains économistes affirment que Tiff Macklem se retrouve lui-même dans une situation risquée, avec
la décision de la banque centrale sur les taux d’intérêt attendue mercredi. La mission de M. Macklem est de tracer une trajectoire pour les taux d’intérêt qui maintienne l’économie
canadienne à flot dans une période précaire, sans pour autant déroger à son mandat de maîtrise de l’inflation. > «C’est vraiment une mission impossible.» > — Andrew DiCapua,
économiste principal à la Chambre de > commerce du Canada Les dernières données montrent que les pressions sur les prix pourraient s’intensifier à nouveau au Canada, tandis que certains
économistes mettent en garde contre un ralentissement induit par les droits de douane à l’horizon, tirant la politique monétaire dans des directions opposées. «La banque centrale se trouve
vraiment dans une situation difficile, mais elle devrait reprendre ses baisses de taux pour les ramener à environ 2 %, afin de protéger l’économie canadienne contre les conséquences à
venir», a soutenu M. DiCapua. Le taux directeur de la Banque du Canada est maintenu à 2,75 %, après une pause lors de sa dernière décision en avril, mettant fin à une série de sept baisses
consécutives. La plupart des économistes s’attendent à ce que la banque centrale maintienne son taux, mercredi. En avril, M. Macklem avait déclaré que la Banque du Canada suspendrait la
publication de toute prévision officielle et adopterait une approche moins prospective que d’habitude jusqu’à ce qu’elle soit plus certaine de la réaction de l’économie aux menaces
tarifaires en constante évolution. Le président Donald Trump a de nouveau mis un frein au commerce international, vendredi soir, en annonçant son intention de doubler les droits de douane
existants sur l’acier et l’aluminium entrant aux États-Unis, les portant à 50 % à compter de mercredi. UNE DÉTÉRIORATION À VENIR? Après que Statistique Canada eut annoncé vendredi une hausse
annualisée étonnamment forte de 2,2 % du produit intérieur brut réel au premier trimestre, les marchés monétaires pariaient massivement en faveur d’un nouveau maintien des taux cette
semaine. La semaine dernière, la BMO a confirmé son appel à un nouveau maintien en réponse aux dernières données économiques, prévoyant désormais une baisse en juillet. > «L’essentiel ici
est que les chiffres du PIB n’envoient aucun > signal de détresse évident jusqu’à présent en 2025.» > — Doug Porter, économiste en chef de la BMO Mais la question pour certains
économistes n’est pas de savoir ce que l’économie a fait, mais plutôt ce qui l’attend. Les enquêtes de la Banque du Canada auprès des entreprises, publiées début avril, ont montré que le
sentiment était «nettement» en baisse en raison de l’incertitude entourant les droits de douane, de nombreuses entreprises ayant suspendu leurs projets d’investissement et d’embauche.
Statistique Canada a indiqué que la principale raison de la croissance de l’économie canadienne au premier trimestre était que de nombreuses entreprises tentaient de devancer les droits de
douane, en augmentant leurs exportations et en constituant des stocks. Tiff Macklem a déclaré le mois dernier, lors du sommet des ministres des Finances du G7 à Kananaskis, en Alberta, que
la Banque du Canada s’attendait à une reprise de l’activité économique au premier trimestre, mais que les mois suivants «seront nettement plus faibles». «Ils attendent vraiment que la
situation se détériore», a avancé M. DiCapua. Les chiffres de l’emploi d’avril publiés le mois dernier ont montré des signes précoces de difficultés économiques: le secteur manufacturier,
sensible aux échanges commerciaux, a perdu environ 31 000 postes et le taux de chômage a augmenté à 6,9 %. UN ÉQUILIBRE RISQUÉ Un ralentissement économique freine généralement l’inflation,
car les Canadiens troquent leurs dépenses contre l’épargne, mais les données d’inflation d’avril ont montré que les pressions sous-jacentes sur les prix s’intensifiaient. > Une baisse des
taux d’intérêt peut encourager les entreprises et > les consommateurs à dépenser, atténuant ainsi le choc > économique, mais elle risque aussi d’alimenter les pressions >
inflationnistes. «Au-delà de la situation actuelle, je dirais que la Banque du Canada devrait maintenir ses taux d’intérêt», a indiqué M. DiCapua. «Mais les données que nous voyons arriver,
notamment celles concernant le marché du travail (…) vont placer l’économie canadienne dans une position très faible, ce qui devrait contenir les prix. Il s’agit donc d’un équilibre plutôt
risqué.» UNE BAISSE POUR PROTÉGER L’ÉCONOMIE Stephen Brown, économiste en chef adjoint pour l’Amérique du Nord chez Capital Economics, dit s’attendre à ce que la banque centrale procède à
trois baisses supplémentaires d’un quart de point à chaque nouvelle décision, visant à ramener le taux directeur à 2 % avant la fin de l’année. «Chez Capital Economics, nous pensons qu’il
est judicieux de procéder à une nouvelle baisse en juin pour se prémunir contre ces risques de baisse et tenter de protéger un peu l’économie», a-t-il déclaré. Il existe également des
raisons «psychologique » à une baisse en juin, a soutenu M. Brown. Si la Banque du Canada maintient ses taux élevés, les entreprises et les consommateurs pourraient freiner encore davantage
leurs dépenses, ce qui pourrait devenir une prophétie autoréalisatrice qui affaiblirait l’économie. «Si la banque ne baisse pas ses taux aujourd’hui, parce qu’elle est encore très préoccupée
par l’inflation, cela signifierait aux entreprises et aux consommateurs qu’elle ne les soutient pas nécessairement», a déclaré M. Brown. L’économiste en chef de la CIBC, Avery Shenfeld,
fait partie de ceux qui prévoient un maintien des taux cette semaine. Il a déclaré qu’il est lui aussi favorable à une baisse des taux d’intérêt, mais ne pense pas que la décision de juin de
la Banque du Canada soit définitive. «Aucune décision sur les taux d’intérêt prise isolément ne constituerait une erreur fatale, mais je pense que le temps pressera pour obtenir un
allégement des taux d’intérêt si l’économie reste faible», a déclaré M. Shenfeld.