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Les services comme ChatGPT ou Perplexity peuvent amener vers des pages web, en indiquant les articles utilisés comme sources. Mais l'audience apportée par ce biais reste anecdotique. ©
Crédits photo : SEBASTIEN BOZON / AFP Après les réseaux sociaux, les moteurs de recherche et les newsletters, les chatbots peuvent-ils représenter une nouvelle source d’audience pour les
sites médias ? Les chiffres sont là, mais restent très faibles. Xavier Eutrope Publié le 10 avril 2025 Les chatbots embarquant de l’IA seront-ils bientôt sources d’audience pour les médias
en ligne ? Question étonnante, tant les relations entre sites d’information et firmes de l’intelligence artificielle générative sont tendues. Ces dernières nécessitent des quantités massives
de textes pour entraîner leurs modèles — les LLM, ou grands modèles de langue — sur lesquels reposent nos interactions avec les chatbots. En réponse, les sites et médias d’information
peuvent attaquer en justice les sociétés de la tech pour protéger leur propriété intellectuelle ou choisir de bloquer l’accès de leurs pages à tous les robots qui viendraient capter des
données — le _New York Times_, par exemple, fait les deux. Mais lorsque les barrières sont levées, les services comme ChatGPT peuvent amener vers des pages web : depuis octobre dernier, ce
dernier répond aux requêtes en indiquant les articles utilisés comme sources. Tout comme Perplexity, l’un de ses concurrents. Pour l’instant, l’impact semble limité. « _Ça ne génère
quasiment aucune audience_ », indique Emmanuel Alix, directeur du pôle presse et numérique de _L’Équipe_. « _Nous avons en effet des traces de ChatGPT et Perplexity comme source de trafic
sur notre site, mais cela reste extrêmement négligeable, à peine quelques milliers de vues depuis le début de l’année_ », nous précise-t-on du côté de _Mediapart_. Même son de cloche à Radio
France : « _pas d’impact sur le trafic_ », même si le phénomène est observé et suivi en interne. Sur le site de _L’Express_, ChatGPT et Perplexity sont 10e et 16e site référents — hors
visites directes, moteurs de recherche et réseaux sociaux. « _Des volumes encore marginaux pour le moment, quelques milliers de visites en cinq mois, notamment sur nos pages Guide Shopping
par exemple _», détaille Anna Sillard, directrice produit et audience de l’hebdomadaire. « QUELQUES CENTAINES DE VISITES » À RTL, des commandes bloquent les robots d’OpenAI et de Gemini (le
service proposé par Google). Elles ne concernent pas Perplexity, dont l’apport en audience progresse, même si l’on parle ici de « _quelques centaines de visites par semaine, contre à peu
près 7 millions de visites par semaines dans l’ensemble_ », précise Ghislain Thomas, directeur de la stratégie digitale de RTL, RTL2, Fun Radio et de l’antenne de RTL. « _Anecdotiques_ »,
les retombées d’audiences sur le site de _Libération _via ces interfaces captent tout de même l’attention de la direction. « _Nous travaillons actuellement à la mise en place d’un tracking
automatique dans nos outils analytics afin d’avoir à terme des données précises dans ce domaine_ », explique Hamdam Mostafavi, directrice adjointe du quotidien. En France, le quotidien _Le
Monde_ s’est associé à Open AI ; l’accord, rendu public en mars 2024, permet à la maison mère de ChatGPT de _« s’appuyer sur le corpus du _Monde _comme une des références majeures pour
établir et fiabiliser ses réponses [et] prévoit que les références aux articles du _Monde _soient mises en exergue et qu’elles se fassent systématiquement avec un logo, un lien hypertexte et
le titre du ou des articles utilisés comme références_. » Contacté, le journal n’a pas donné suite à nos sollicitations. Un article du site spécialisé _Digiday_ publié en février décrit des
tendances comparables dans le monde anglophone. _The Atlantic_ (partenaire d’OpenAI) a ainsi « _constaté une augmentation_ « significative » _du trafic provenant de ChatGPT au cours des
derniers mois _», avec un accroissement des renvois vers le site depuis les chatbots de plus de 80 % entre décembre 2024 et janvier 2025. Une augmentation somme toute marginale comparée au
trafic total de _The Atlantic_, remarque _Digiday_ : en janvier 2025, le média aurait compté 186 000 visites venues de ChatGPT, contre 8,4 millions depuis les moteurs de recherche, en grande
partie via Google. Par ailleurs, toujours selon _Digiday_, ChatGPT représenterait moins de 0,1 % des origines de toutes les visites de 14 sites observés en janvier 2025.