Après la neige, faut-il craindre des inondations?

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Après les fortes chutes de neige de cet hiver, faut-il craindre des inondations ? Michel Sébastien, notre «pyrénéeiste» tient à relativiser les craintes par des observations personnelles.


Selon lui, ce n'est pas tant la neige qui fait les crues, que la pluie qui tombe sur la neige ! Le département est en vigilance jaune. La fonte des neiges peut occasionner une montée


rapide des eaux indique un communiqué de la préfecture, quel est votre sentiment en tant observateur reconnu de la météorologie ariégeoise ? «En météorologie c'est comme en sport, les


records sont faits pour être battus. L'hiver 2013 a battu records en neige et en pluie : 386 mm à Pamiers depuis le début de l'année. mais je voudrais dire que la neige freine


beaucoup plus les crues qu'elle n'en crée. Bien sûr, les sols sont saturés et les nappes phréatiques pleines. Le manteau neigeux est très abondant, même si vers 1 700 m il a


nettement fondu, comme au Prat d'Albis. Il faudrait une collusion d'une forte pluie ajoutée à la fonte pour avoir une inondation. Une loi de la physique indique qu'il faut


beaucoup de calories pour faire fondre la neige, même si l'adage que «ça fond comme neige au soleil». Mais la nuit il fait moins chaud et si en journée il y a du soleil, il ne pleut


donc pas ! Le manteau neigeux peut aussi en partie servir d'éponge. Et en saison froide lorsqu'il pleut en plaine, il neige en montagne. Il y a donc un «blocage nival». On a eu


pourtant de grandes crues en Ariège, dévastatrices ! «La crue millénaire du 26 et 27 juin 1875 ne doit rien à la neige, il y eut 500 morts sur le bassin versant de la Garonne, il


s'agissait d'une vaste dépression qui creuse, mais persistante avec sans doute ce qu'on appelle un retour d'est. Ce n'est pas la neige qui provoque les inondations,


c'est la pluie. La neige peut en rajouter, surtout si les rivières sont à un haut niveau, comme c'est le cas aujourd'hui !» Espérons que vous avez raison ! «Eh bien que


voulez-vous, j'assume ! Dans le cas contraire, il ne vous restera plus qu'à… me noyer !»