
- Select a language for the TTS:
- French Female
- French Male
- French Canadian Female
- French Canadian Male
- Language selected: (auto detect) - FR
Play all audios:
Costume et cravate sombres sur décorbleu clair, ton ferme, François Hollande affichait de la gravité pour tenter de convaincre les Français du b ien-fondé de sa politique alors que son
impopularité n'a jamais été aussi forte. Au fil de l'émission, il s'est progressivement décontracté. Il s'est d'abord attaché à remettre en perspective les mesures économiques prises par le
gouvernement, tendant la main aux chefs d'entreprise pour qu'ils se saisissent des outils mis en place par le gouvernement (pacte de compétitivité, BPI) sorte de «boîte à outils» que doit
compléter un un «choc de simplification» administrative. «J'ai besoin de tous les Français, des salariés te des entrepreneurs.» A l'évidence, le Président compte sur les patrons pour
relancer la croissance, car tel est son objectif. Il a balayé toute critique sur son supposé «attentisme». «Si on attend la croissance, on n'est pas sûr qu'elle arrive, il faut la créer,
aller la chercher nous-mêmes.»
On reprochait à François Hollande de ne pas suffisamment fixer de cap, il s'est efforcé de répondre à cette critique. «Je veux aller plus loin que remettre de l'ordre dans les comptes
publics. Mon cap, c'est la croissance. Je ne ferai pas une politique qui conduira l'Europe à l'austérité. Aujourd'hui, prolonger l'austérité, c'est le risque de ne pas aboutir à réduire les
déficits et la certitude d'avoir des gouvernements impopulaires dont les populistes feront une bouchée le moment venu. Je ne veux pas que l'Europe soit une maison de redressement.»
Le Président a tenté également de rassurer les Français par rapport à un certain nombre d'annonces plus ou moins floues ou contradictoires émanant ces derniers temps du gouvernement. Il a
donc procédé à quelques annonces et éclaircissements. Engagement phare de sa campagne, la taxation des 75% des hauts revenus, semblait menacée car cette mesure avait été retoquée par le
Conseil constitutionnel, et le Conseil d'État indiquait qu'elle ne devait pas dépasser 66%. Hollande se sort habilement de se guêpier. Cette taxe sur les salaires de plus d'un million
d'euros sera payée par les entreprises. Une manière de ne pas renier sa promesse de campagne. Sur les allocations familiales, pas de fiscalisation, maintien de l'universalité, «mais que les
plus hauts revenus aient les mêmes allocations, non! Ça sera revu». Quant aux retraites, on s'achemine vers une «durée des cotisations plus longues». Enfin , le budget de la Défense est
sanctuarisé.
Au chapitre des annonces également, les Français bénéficiant d'accords de participation aux bénéfices de leurs entreprises pourront en débloquer les montants immédiatement, alors que ces
fonds sont bloqués cinq ans. De même pas d'augmentation d'impôts en 2014, a assuré Hollande.
Tout cela rassurera-t-il les Français ? «On n'est pas jugé sur les discours, on est jugé sur les résultats, a reconnu le Président.
Hollande a cherché également à se montrer apaisant alors que le climat politique s'est tendu sérieusement ces derniers jours. Il a souligné la présomption d'innocence dont doit bénéficier
Sarkozy dans l'affaire Bettencourt, affirmant par ailleurs «qu'en aucun cas,un juge ne doit être mis en cause».
Enfin, sur sa capacité à résister aux attaques politiques, il a lâché : «J'ai le cuir solide.» Un atout qui n'est pas superflu en ces temps durs.