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Il y avait foule, vendredi soir à Boé, pour participer au grand débat sur le dopage proposé à l'initiative de l'UFOLEP. Des intervenants prestigieux et un auditoire «offensif» ont
mis à plat tous les maux générés par ce fléau. Morceaux choisis. Le dopage dans le sport. Le sujet était évidemment alléchant tout comme la qualité des intervenants. Autour de Jacques
Clouché, président de la FOL 47, et de Philippe Jaffard, président de l'UFOLEP 47, avaient pris place à la tribune de l'espace culturel François-Mitterrand de Boé ceux qui allaient
exposer leur point de vue sur le sujet. Deux sportifs de haut niveau, Stéphane Caristan (ancien recordman d'Europe du 110-m haies), Erwann Menthéour, exespoir du cyclisme et auteur
d'un best-seller sur le dopage), Jean-Pierre de Mondenard (médecin du sport et auteur d'ouvrages sur le dopage), Jean Poczobubt, conseiller technique de Marie-Georges Buffet,
ancien président de la Fédération française d'athlétisme, et le régional de l'étape, le député Alain Veyret. La table ronde était animée par Jean-Michel Sautreau, du comité
directeur national UFOLEP. PRISES DE POSITION Florilège des interventions de ces prestigieux invités : _Erwann Menthéour : _«Je ne peux pas dire que plus personne ne se dope. Cycliste
professionnel, j'ai pris de tout. Celui qui ne se charge pas roule à vélo... les autres à vélomoteur ! Si je n'avais pas été contrôlé positif sur Paris-Nice en 1997, je courrais
encore aujourd'hui. Le coureur ne perçoit pas qu'il se dope, pour lui, il se soigne. C'est dans les années 80-que le dopage s'est considérablement développé. Il faut
légiférer, que les politiques aient la détermination de faire le ménage mais avec les fédérations et le comité olympique, ils ne s'entendent pas. C'est un problème de santé
publique mais l'argent prend toujours le dessus». _Docteur Jean-Pierre de Mondenard : _«Pour que chacun arrête de se doper, il faudrait qu'il soit sûr que les autres en fassent
autant. En 1998, 80 % du peloton prenait des corticoïdes, aujourd'hui, les coureurs en prennent pour se soigner. Seule la compétition provoque le dopage qui est présent partout».
_Stéphane Caristan : _«Je n'ai jamais été directement confronté au dopage. J'étais le Monsieur Propre de l'athlétisme, mal vu des cyclistes. Actuellement éducateur, je
souhaiterais que l'école, dans le cadre de l'instruction civique, informe les enfants de tous les maux de la société et le dopage en fait partie. C'est à la base qu'il
faut prendre le problème. Une constatation : dans l'année qui suit leur «retraite», de nombreux sportifs tombent dans la toxicomanie». PROTECTION DES SPORTIFS D'autre part, la loi
relative à la protection des sportifs et à la lutte contre le dopage a fait beaucoup parler. Elle a été au coeur des débats et chacun a donné son opinion. _Alain Veyret : _«Je parle en tant
que législateur pas en tant que médecin. Le législateur n'est pas dupe, la cause profonde, c'est l'argent dans le sport. Le règne de la finance engendre le règne de la
tricherie». _Jean-Pierre de Mondenard : _«Un médecin sur deux, un pharmacien sur deux s'est dopé pour passer ses examens, comment voulez-vous qu'il respecte l'obligation
d'alerte ? Cette loi n'est pas applicable. S'il ne veut pas perdre sa clientèle, il n'est pas évident pour un médecin d'affirmer qu'untel est dopé, il se trouve
en porte-àfaux». _Jean Poczobut : _«Tout n'est pas parti du Tour de France 1998, le projet de loi avait été discuté au Sénat en mai. Ce sont les sportifs qui doivent prendre
l'affaire à bras-le-corps et s'opposer aux calendriers démentiels. Je ne peux pas laisser dire que la loi contre le dopage est inapplicable. L'ensemble du corps médical doit
s'impliquer dans la lutte contre le dopage. Il faut lutter contre une dérive dans l'ensemble de l'environnement du sport, encadrer, clarifier, préciser les rapports entre le
sport et l'argent. Est-il normal que le sport professionnel n'obéisse qu'aux impératifs du marché ? Ce que doit être le sport éducatif est précisé dans le projet de loi». Ce
fut donc un débat de haute tenue qui a passionné l'imposant public présent... mais qui n'a guère fait avancer le problème ! On a bien discuté autour du dopage et de
l'expérience de chacun. Pourvu que le sport en Europe ne prenne pas le chemin du basket ou du football américain où l'argent est roi et où les seuls contrôles ne concernent que les
drogues dites douces. Là, les montées ou descentes de division ne sont le fait que des faillites financières des clubs !