Mauléon-barousse. Mauléon au mois d’août!

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Je dois avouer, ne pas beaucoup apprécier le mois d’août, avec sa vague migratoire du nord vers le sud, ses routes encombrées, ses fortes chaleurs, ses moustiques, et j’en passe…


Précisément, durant ce mois estival, notre charmante vallée s’animait au rythme des fêtes de village, et nous attendions tout particulièrement, celles de Mauléon ! Ainsi, des images


surgissent de ma mémoire : branle-bas de combat ! Le comité des fêtes monte l’estrade et dresse la buvette. Des affiches sont placardées dans les alentours et des guirlandes ornent nos rues.


Dans le même temps, nous garnissons des grands plateaux de bistrot, de cocardes multicolores, cigarettes brunes et blondes, et délicats bouquets de fleurs fraîches. Ces quelques attentions


seront distribuées aux villageois, lors du passage de notre traditionnel "lever de table". Pour les remercier de leur accueil chaleureux, des petits airs de musette résonneront


dans les maisons et en feront tournoyer plus d’un autour des tables, sous les regards admiratifs des invités. Je vous rappelle que nos festivités débutaient par un incontournable concours de


pétanque, au cours duquel de redoutables équipes s’affrontaient. "Tu tires, ou tu pointes ?". Mais ne vous y fiez pas, les adeptes remportent toujours la mise ! Thérèse aime


traverser ces ruelles grouillantes de joueurs invétérés et se régale d’entendre Gérard siffler un petit air de Luis Mariano : _"_Il était une fois une fille de roi, au cœur plein de


tristesse. Enfermée nuit et jour au sommet d’une tour… Rossignol, rossignol de mes amours… _"_ Je ne sais pas vous, mais moi, je l’entends encore ! En fin de journée, nos regards se


lèvent sur les musiciens qui entament leurs premiers accords. Ils seront fin prêts pour ce soir. Déjà, certains festoyeurs sont accoudés à la buvette pour commander de la bière, du muscat,


ou bien encore de la sangria, alors que d’autres se réunissent autour du comptoir de l’hôtel des Pyrénées. Les classes sociales se mélangent, ici pas de chichis, on trinque tous ensemble.


Durant ces trois jours indéniables, les orchestres se succèdent sur notre vieille place de Palouman, où nous dansons à en perdre haleine, tout en admirant les séduisantes chanteuses qui


arborent fièrement leurs tenues flamboyantes. Résonnent dans la nuit des vieux standards du rock, suivis par de la variété, une série de slows et même de l’accordéon, accompagné par


d’intrépides chanteuses qui s’évertuent à interpréter Piaf. Tiens ! Ça s’agite du côté de la buvette… une bagarre éclate, mais elle retombe aussitôt, dominée par la bonne humeur qui


l’emporte. Les enfants paradent en exhibant leurs flambeaux illuminés, notre taureau de Fuego fait impression et notre feu d’artifice est splendide, comme toujours. Hélas, c’est déjà la fin,


il ne reste que quelques confettis qui jonchent le sol, le bruit des derniers pétards qui éclatent et le défilé des chanceux qui viennent retirer leurs lots, gagnés à la tombola.


Aujourd’hui, la fête de Mauléon n’est plus, mais en fermant les yeux, je peux encore ressentir son ambiance. J’aperçois les familles réunies, les amis, les amis des amis et le monde qui


afflue. Ce n’était qu’hier…