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l'essentiel Les propos de la nouvelle ministre de l'Éducation nationale sur l'école publique font polémique. Mais pas seulement : l'établissement privé catholique où
Amélie Oudéa-Castera scolarise ses enfants fait également débat. Il s'agit du prestigieux collège-lycée Stanislas à Paris. Fraîchement choisie pour prendre la tête du super ministère
regroupant à la fois l'Éducation nationale, la Jeunesse, les Sports et les Jeux olympiques, Amélie Oudéa-Castera doit faire face à une première polémique. Lors d'un déplacement au
côté du Premier ministre Gabriel Attal, vendredi dans les Yvelines, la ministre a justifié son choix de placer ses enfants dans un établissement privé. À LIRE AUSSI : Amélie Oudéa-Castera :
"On en a eu marre..." Ses trois enfants vont dans une école privée, elle s'explique, la polémique enfle Elle a assuré que son fils aîné avait bien commencé sa scolarité dans
le public avant d'opter pour le collège-lycée privé Stanislas à cause de "la frustration de ses parents, mon mari et moi, qui avons vu un paquet d'heures qui n'étaient
pas sérieusement remplacées". "À un moment, on en a eu marre comme des parents de milliers de familles qui ont fait un choix d'aller chercher une solution différente",
a-t-elle expliqué". Elle justifie son choix du collège-lycée Stanislas pour sa "proximité". Des propos qui n'ont pas tardé à faire réagir les oppositions comme Marine Le
Pen : "Sept ans qu'ils sont au pouvoir, sept ans qu'ils n'ont rien fait pour redresser l'école de la République. Et ils s'offusquent aujourd'hui du
délabrement de l'enseignement public, comme s'ils n'en étaient pas responsables". > Sept ans qu’ils sont au pouvoir, sept ans qu’ils n’ont rien > fait pour
redresser l’école de la République. Et ils > s’offusquent aujourd’hui du délabrement de l’enseignement > public, comme s’ils n’en étaient pas responsables. Plus que > jamais,
l’urgence, c’est l’alternance ! > — Marine Le Pen (@MLP_officiel) January 12, 2024 Le premier secrétaire du PS, Oliver Faure, qualifie quant à lui ces propos
d'"hallucinant" en ironisant sur la réaction de la ministre : "L'école publique dont je suis désormais la ministre n'était pas assez bien pour mes enfants alors
je les ai scolarisés dans un lycée privé dont les valeurs sont, selon les enquêtes qui y ont été réalisées, loin des valeurs républicaines". > Hallucinant : L’école publique dont je
suis désormais la > ministre n’était pas assez bien pour mes enfants alors je les ai > scolarisés dans un lycée privé dont les valeurs sont, selon les > enquêtes qui y ont été
réalisées, loin des valeurs > républicaines. https://t.co/AOILjEWDkW > — Olivier Faure (@faureolivier) January 12, 2024 UN ÉTABLISSEMENT VIVEMENT CRITIQUÉ Le choix du prestigieux
collège-lycée Stanislas est également un problème pour la gauche. C'est un établissement privé catholique sous contrat fondé en 1804. Il se situe dans le quartier de
Notre-Dame-des-Champs dans le 6e arrondissement de Paris. En 2018, plus de 3600 élèves étaient inscrits dans des classes allant de la maternelle aux classes préparatoires, en passant par le
collège et le lycée. Des classes en non-mixité sont également proposées entre la 6e et la 3e. Une institution de plus en plus critiquée pour ses méthodes et sa rigidité face aux évolutions
de la société comme le note une enquête du_ Monde_. Un enseignement conservateur assumé par le directeur de l'établissement Frédéric Gautier : "Pour moi, le catholicisme est par
nature conservateur, au sens propre : il conserve le dépôt de la foi. L’Église est contre l’union homosexuelle et contre l’avortement, que je sache, non ? Une école catholique ne peut dire
autre chose." Des témoignages recueillis par _Médiapart _décrivent des "insultes homophobes omniprésentes" au sein de l'établissement tout en demandant la chasteté aux
élèves homosexuels. Des militants de La Manif pour tous étaient régulièrement invités à intervenir ainsi que des membres de l'Église afin de promouvoir les thérapies de conversion,
désormais interdites par la loi. Des anciens élèves parlent d'"humiliations" et de "souffrances" à cause de leur sexualité et dénoncent des valeurs
"réactionnaires" et "autoritaires" ainsi que des positions contre l'avortement. Dans un fascicule distribué aux élèves, il était par ailleurs demandé aux filles de
"ne rien faire pour exciter" les garçons en le protégeant "contre lui-même". UNE ENQUÊTE ADMINISTRATIVE A ÉTÉ OUVERTE Le 22 février 2023, une enquête administrative sur
cette école a été confiée à l'Inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche (IGÉSR) par l'ancien ministre de l'Éducation nationale Pap Ndiaye, afin
d'examiner des accusations de "dérives homophobes, sexistes et autoritaires" au sein du lycée. Le directeur de l'établissement s'était défendu en parlant de
"traditions éducatives" et en assurant que les "autorités ecclésiales", les enseignants et les parents d'élèves avaient toujours confiance envers la direction de
Stanislas. L'enquête est encore en cours. De son côté, Amélie Oudéa-Castera critique un "procès d'intention" à l'encontre de l'établissement et des parents
d'élèves de cette école. "Si on commence dès le premier jour sur des attaques personnelles, c'est peut-être parce que ce que j'ai pu exprimer [lors de la passation de
pouvoir] était inattaquable sur le fond", affirme-t-elle.