Video. Disparus de mirepoix : meurtres d'une "violence inouïe", guet-apens, manipulation... Le procès des amants diaboliques débute ce vendredi

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l'essentiel Cinq ans après la découverte des corps, dans des conditions atroces, de l’Isérois Christophe Orsaz et de sa fille, Célia, en juin 2018, en Ariège, la cour d’assises de Foix


juge, dès ce vendredi 17 novembre et pendant une semaine, deux ex-amants, Marie-José Montesinos et Jean-Paul Vidal, pour ce double crime hors norme. Ils encourent la perpétuité. Comment deux


amants ordinaires que rien ne prédestinait au crime ont sombré dans les affres de l’horreur ? Le procès qui s’ouvre ce vendredi 17 novembre et pour une semaine, devant la cour d’assises de


l’Ariège, à Foix, plonge les jurés dans les méandres d’une violence inouïe, sur fond d’emprise et de manipulation perverse. Marie-José Montesinos, 61 ans et Jean-Paul Vidal, 53 ans,


ex-amants, sont accusés de l’assassinat sordide de Christophe Orsaz, 46 ans et de sa fille, Célia, 18 ans, disparus à Mirepoix, le 30 novembre 2017. Ce jardinier paysagiste et sa fille, avec


laquelle il avait renoué des liens, se sont mystérieusement volatilisés. À LIRE AUSSI : REPLAY. Disparus de Mirepoix : au tribunal, le portrait de Marie-José Montesinos, une femme


"séductrice" et "narcissique" Ce n’est que le 12 juin 2018, soit sept mois plus tard, au terme de discrètes investigations des gendarmes de la section de recherches de


Toulouse, qu’intervient le terrible épilogue de cette affaire. Sous la conduite du juge d’instruction Fabrice Rives, les patientes investigations ont fini par payer. L’étude de la téléphonie


appuyée par les déclarations de leur entourage a permis de remonter la piste des deux amants ariégeois. Sur les indications de Jean-Paul Vidal, placé en garde à vue, le corps de Christophe


Orsaz est retrouvé au fond d’une fosse septique de 120 cm de profondeur, à quelques mètres d’une grange abandonnée, dans le hameau de Rieufourcant, à Bélesta, dans l'Ariège. Un peu plus


loin, les restes du corps de sa fille Célia, tuée d’une balle de fusil de chasse en pleine tête, sont découverts dans la forêt de Puivert, (Aude). Tout en reconnaissant les faits, Jean-Paul


Vidal, garagiste à Belesta, livre alors le récit glaçant de cette fin de journée du 30 novembre 2017. Un double crime qui n’est que l’aboutissement d’une montée de haine conduisant à un


véritable guet-apens tendu par les deux amants. Jean-Paul Vidal a, selon lui, agi sous l’influence de sa compagne, Marie-José Montesinos, décrite par l’accusation comme la principale


instigatrice de ce scénario machiavélique. "SI ELLE PART, ELLE VA TOUT RACONTER…" Anciennement amants, Marie-José Montesinos, infirmière connue à Lavelanet et Christophe Orsaz,


rompent en 2016 à l’initiative de ce dernier. Une rupture mal digérée par cette femme qui, selon l’enquête, va mettre en place une série de stratagèmes pour nuire à son ancien amant qui


déposera plusieurs plaintes pour menaces. De fausses accusations salissant l’image du jardinier parviennent à ses employeurs. Des lettres inquiétantes laissant croire qu’elles proviennent de


Christophe Orsaz lui-même, tombent dans les mains de Jean-Paul Vidal. Il est question de menaces sur ses propres enfants… Marie-José Montesinos, qui n’a de cesse de se plaindre du


comportement de Christophe Orsaz auprès de son compagnon veut que celui-ci lui inflige une correction. Pour l’accusation, tout est planifié, du choix des lieux, une zone non couverte par les


réseaux téléphoniques et à l’abri des regards, jusqu’aux actes préparatoires : repérages, fosse septique préalablement mesurée pour y cacher le corps, téléphones avec cartes prépayées.


CÉLIA ÉTAIT TÉTANISÉE Ce 30 novembre 2017, Christophe Orsaz est joint par un certain "Bertoli" pour un nouveau chantier. Peu après 16 heures, il quitte son gîte qu’il louait à


Mirepoix, en compagnie de sa fille. Avant de la déposer à la gare de Pamiers, Christophe Orsaz se rend à Bélesta, ignorant tout du traquenard fatal. Il arrive devant une grange abandonnée.


Jean-Paul Vidal surgit muni d’une barre de fer et lui assène les premiers coups en pleine face. Puis Marie-José Montesinos frappe à son tour. Tétanisée, Célia assiste au lynchage de son


père. Elle hurle dans la voiture dont les portières sont verrouillées, sans pouvoir utiliser son téléphone portable. Laissé pour mort, le supplicié est ligoté, abandonné, comateux, dans la


fosse où il succombe, noyé dans les effluves boueux et noirâtres. Que faire de Célia ? Marie-José Montesinos, "prostrée et incapable d’agir", relate un proche de cette femme,


avait-elle prévu sa présence ? Sous son regard inquisiteur, Jean-Paul Vidal sait ce qu’il lui reste à faire. "Pense à tes enfants, si elle part elle va tout raconter",


intime-t-elle, le regardant droit dans les yeux lors de leurs tergiversations. "Jean-Paul Vidal ne voulait pas aller plus loin", assure son avocat, Mathieu Montfort. Sous les bois


de la forêt de Puivert, la jeune fille est exécutée d’une décharge de fusil de chasse en pleine tête. L’arme se trouvait dans la malle arrière de la voiture de Jean-Paul Vidal conduite par


Marie José Montesinos. Elle venait alors d’enclencher l’ouverture du coffre depuis l’intérieur. Selon les déclarations du garagiste, Marie-José Motesinos se penche sur le corps de la jeune


victime et la déleste de ses bijoux. Ce qu’elle niera au cours de l’instruction. Ils encourent la perpétuité tous les deux.