Interdiction de l'abaya à l'école : comment le gouvernement va justifier sa décision devant le conseil d'etat

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l'essentiel Le Conseil d'Etat examine depuis mardi l'interdiction de l'abaya à l'école dans le cadre d’une procédure d’urgence déposée par l'association Action


Droits des Musulmans, qui réclame la suspension de cette mesure. Que demandent les plaignants ? Comment le gouvernement entend-il se justifier ? La Dépêche fait le point. Le Conseil


d'Etat examine depuis mardi l'interdiction de l'abaya à l'école, bravée lundi par quelque 300 jeunes filles lors d'une rentrée scolaire phagocytée par le débat


autour de cette longue robe traditionnelle. La haute juridiction administrative se penche sur le référé-liberté, une procédure d'urgence, déposée vendredi au nom de l'association


Action Droits des Musulmans (ADM) qui veut obtenir la suspension de cette interdiction. La décision est ensuite attendue dans les 48 heures suivant la clôture de l'instruction, comme le


prévoit le code de justice administrative. À LIRE AUSSI : Interdiction de l'abaya à l'école : près de 300 manquements recensés lundi selon Gabriel Attal Les requérants estiment


que l'interdiction "porte atteinte aux droits de l'enfant, car elle vient viser principalement les enfants présumés musulmans, créant ainsi un risque de profilage ethnique à


l'école". La restriction risque "de porter atteinte à leurs droits fondamentaux sur les plans social, culturel et éducatif", ajoutent-ils. Ils ont également saisi lundi


la Défenseure des droits Claire Hédon, pour lui demander d'"intervenir dans le cadre de la procédure" devant le Conseil d'Etat, ou à défaut de "prendre position sur


l'interdiction". ATTEINTES À LA LAÏCITÉ EN HAUSSE De son côté, pour défendre sa décision, le gouvernement compte s'appuyer sur le cadre juridique de la loi du 15 mars 2004,


comme le révèle une note qu'a pu consulter _Libération_ mardi. Cet article dispose en effet l'interdiction "dans les écoles, les collèges et les lycées publics", du port


de "signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse". En complément, le gouvernement pourrait également faire appel à la circulaire


d’application de la loi de 2004, qui permet de "répondre à l’apparition de nouveaux signes, voire à d’éventuelles tentatives de contournement". À LIRE AUSSI : Interdiction de


l'abaya à l'école : Emmanuel Macron affirme qu'il "ne stigmatise personne" et appelle à "expliquer" Selon _Libération_, l'administration compte aussi


s'appuyer sur la hausse des signalements pour atteinte à la laïcité enregistrés ces dernières années (4 710 lors de l’année scolaire 2022-2023, 2 167 l’année précédente). Par ces


chiffres, l'exécutif entend démontrer que "le port de l’abaya et du qamis […], une tendance récente qui connaît un fort développement", s’inscrit "souvent dans une


logique collective, […] encouragé sur certains réseaux sociaux dans un contexte d’affirmations identitaires et religieuses".