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l'essentiel Des mouches par milliers, impossible de sortir dans la journée. Les nuisances sont nombreuses pour les riverains du poulailler de la SARL BGS Basse-Cour qui peinent à se
faire entendre. Cette histoire qui se déroule sur les hauteurs de Monségur a commencé il y a une bonne dizaine d’années. « C’est en 2011 que les premières poules sont arrivées sur
l’exploitation » explique Christophe Cavalier, président de l’association « Les voisins de Fombigou ». Dans de grands bâtiments dominant la petite vallée qui mème à Monségur, 18 000 poules
pondeuses et des œufs bio. C’est en 2010 que la SARL BSG Basse-Cour a été créée et l’année suivante que le poulailler a été mis en activité. « Jusqu’en 2014, nous n’avons eu aucune nuisance.
Tout se passait bien. C’est à l’été 2014 que la situation s’est considérablement dégradée pour les riverains de l’exploitation : des invasions de mouches. C’est véritablement une nuisance
énorme pour tous les riverains. D’autant plus que nous étions tous installés ici avant la mise en service du poulailler ». Commence alors une grande phase des négociations avec les gérants
de l’entreprise. « Ils semblaient conscients du problème que cela nous posait. Ils s’étaient engagés sur plusieurs points. Ce qu’il faut savoir, c’est que la fiente des poules a longtemps
été entreposée dans un bâtiment ouvert aux 4 vents et dont le toit fuyait. Nous n’avons appris que récemment qu’un entrepôt de ce style devait être situé à plus de 100 mètres de l’habitation
la plus proche, et lui est à 80 mètres. C’est lorsque nous avons fait venir les services vétérinaires de l’Etat qu’on a su qu’il n’était pas à distance réglementaire. C’est bon, ils
n’entreposent plus rien là-dedans, mais les mouches continuent à éclore et nous envahir. Nous avons tout tenté, un conciliateur de justice, des réunions avec la SARL, la mairie et Terres du
Sud qui achète les œufs ». « DES PIÈGES OFFERTS PAR TERRES DU SUD » Une année qui a vu un nombre record d’éclosions de mouches, « nous avons même reçu un courrier de BSG nous expliquant
qu’ils pouvaient nous fournir des seaux pour piéger les mouches qui étaient fournis par Terres du Sud ». C’est en constatant l’absence d’avancées dans le traitement des nuisances que les
riverains décident de créer l’association « Les voisins de Fombigou ». « Et s’il n’y avait que les mouches… » soupire Audrey, membre de l’association. « En 2018, nous avions fait constater
par un huissier l’ensemble des dysfonctionnements : le stockage des fientes, mais aussi le fait que beaucoup d’effluents n’étaient pas contenus dans le bac de rétention mais envoyés
directement dans la nature, entraînant une pollution de l’environnement. Et notre vie privée. Le week-end dernier, j’ai annulé la fête d’anniversaire prévu pour les 18 ans de mon fils.
Impossible de rester dehors. Et ses amis ne veulent plus venir. On est en été, et on doit vivre la journée derrière des moustiquaires. On ne peut aérer la maison que la nuit. On ne profite
plus de la terrasse, du barbecue, du jardin tout simplement». UNE PLAINTE DÉPOSÉE PAR L’ASSOCIATION Une plainte a été déposée par l’association afin que l’entreprise prenne des mesures pour
endiguer ce fléau. « BGS a pris un avocat. Donc nous aussi. Le procès aurait dû se dérouler le 8 juin. Mais nous nous sommes retirés sur les conseils de l’avocat. Il estime que des plaintes
individuelles seraient plus susceptibles d’obtenir une condamnation. C’est ce que nous sommes en train de faire. Les services de l’Etat sont au courant, tout comme la mairie. Nous envoyons
aujourd’hui les courriers ». Pour l’heure, il est temps d’aller dans le jardin pour vérifier les pièges. « En 2 jours, ils sont tous remplis. Il faut que cela cesse ». « RIEN NE PROUVE QUE
LES MOUCHES VIENNENT DE CHEZ NOUS » Contacté par téléphone, David Gardès, cogérant de la SARL Basse-Cour n’est guère bavard. « Rien ne prouve que les mouches viennent de chez nous. De toute
façon, des solutions sont engagées ». Du côté de la mairie, c’est le premier adjoint, Michel Pagès qui nous a répondu. « C’est un véritable problème d’insalubrité. Mais actuellement, on ne
peut pas savoir d’où viennent ces nuages de mouches. Je comprends tout à fait d’ensemble des désagréments subis par les riverains et j’en suis désolé pour eux. Mais pour l’heure, différentes
pistes sont à l’étude. Il existe d’autres élevages, les bois sont humides. Nous cherchons à régler le problème rapidement ». Le courrier de la Chambre d’agriculture, envoyé au mois d’avril
à l’association « Les voisins de Fomigou » est assez explicite. « Votre collectif dénonce la présence d’un élevage de poules pondeuses certifié en production biologique et de nuisances en
découlant. Je souhaite, par la présente, vous informer que cet élevage répond au cahier des charges en vigueur et fait l’objet d’un suivi régulier en interne ainsi que par le biais des
instances départementales. L’éleveur est engagé, depuis le démarrage de son activité, dans une démarche de qualité intrinsèque à la filière et aucun manquement n’a, à ce jour, été relevé. La
conduite de cet élevage respecte la réglementation ». Et de terminer « Je suis au regret de constater, qu’au final, les griefs retenus contre l’éleveur se résument à des demandes
d’indemnisations et je compte sur votre diligence afin de retrouver du bon sens. Par ailleurs, je vous encourage à évaluer l’opportunité de bénéficier d’une production locale, labellisée,
respectueuse de l’environnement, de l’animal et génératrice d’emplois dans un bassin fortement sinistré ».