Le centre d'accueil revu et corrigé à cahors pour les sans-abri en quête d'un toit, l'un d'eux témoigne

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l'essentiel La pauvreté, même si le froid s'est fait moins mordant ces derniers jours, subit les effets de l'hiver à Cahors. Trente personnes sans toit ont été recensées en


ville et autour de celle-ci. Elles sont connues et soutenues par les services de la Croix-Rouge. Dans ce contexte de grande précarité, les locaux de l'accueil de jour de la plaine du


Pal vont recevoir un coup de fraîcheur pour mieux accueillir leurs protégés. Détails sur ce chantier orienté sur une valeur sociale : la solidarité.    Les responsables du centre de 


l'Ahis (Acceuil hébergement et insertion sociale) à Cahors avaient prévenu lorsque nous les avions rencontrés dans le cadre d'un précédent reportage : "il faut s'adapter


à la demande et parfois pousser les murs pour accueillir les personnes les plus démunies." Or, parfois, pousser les murs ne suffit pas. Les casser, c'est mieux pour rebâtir et se


hâter de donner le meilleur aux moins favorisés.  Cette structure d'accueil et de soutien social installée au numéro 53 de la plaine du Pal ouvre ses portes à 12 personnes la nuit.


L'hiver dernier, en raison d'un très grand froid, des matelas supplémentaires avaient été installés "afin d’héberger jusqu’à 17 personnes parfois. Nous sommes obligés de


réaménager nos locaux. Nous n’avons refusé personne » se félicitait alors Sophie Rédarès, la nouvelle directrice de l’Ahis. LE SIAO, LE 115 ET LA CROIX-ROUGE ORIENTENT LES SANS-ABRI En


observant une moyenne de passage de 30 à 40 personnes au quotidien, la directrice et son équipe parvenaient à tenir le choc et à aider, malgré tout. De son côté, le SIAO (Service intégré


d’accueil et d’orientation) gère les appels du 115 et oriente les sans-abri vers l’Ahis et les autres structures du département comme le fait aussi la Croix-Rouge tout en poursuivant ses


maraudes du soir. UN RELOGEMENT PRÉVU PENDANT LA DURÉE DES TRAVAUX S'adapter, accueillir dans de meilleures conditions, réaménager : l'Ahis,ses responsables et ses bénéficiaires


ont été entendus par la ville. Lors de la dernière séance du conseil municipal de la ville de Cahors, Catherine Bonnet, adjointe au maire en charge de l'aménagement des espaces publics


entre autres délégations, a annoncé "la rénovation de l'accueil de jour et des aménagements extérieurs impasse du Pal. Cet accueil permet à toute personne en grande précarité de


venir prendre un café, une collation, faire sa toilette, laver son linge... C'est un lieu de socialisation, d'échange, d'écoute, d'information et d'orientation. Les


locaux actuels sont très vétustes et nécessitent une rénovation importante dont Lot Habitat se chargera dans les prochains mois. Pendant la durée des travaux, le relogement de l'accueil


de nuit et de l'hébergement d'urgence sera effectué par Lot Habitat et l'AHIS. La ville propose de mettre à disposition une partie des locaux de l'ancienne école Louis


Cancé." Le coût des travaux a été estimé à 100 000 €. TÉMOIGNAGE : "BIEN SÛR CE N'EST PAS UN HÔTEL, MAIS ON S'Y SENT BIEN QUAND ON Y VIENT" Stéphane (le prénom a été


volontairement changé) est un habitué de l'Ahis. Il s'y trouve bien et y reçoit "la chaleur humaine espérée, comme celle d'une vraie famille, en plus d'un café et


d'autres aides. Mais c'est vrai que les locaux sont un peu vieux et pas en très bon état. Il était temps de les rénover. On ne demande pas le grand luxe, bien sûr, ce n'est


pas un hôtel. Mais, même si ce n'est pas un vrai toit pour nous tous, on s'y sent bien quand on y vient. On parle entre nous, certains restent isolés. C'est devenu notre


chez-nous provisoire avant de repartir ensuite vers ailleurs", confie-t-il. Ailleurs pour Stéphane, cela signifie la route. Pour d'autres un squat ou la recherche d'un emploi.


Il y a de tout dans le monde fragile des sans-abri. La fragilité ou la volonté. Mais c'est souvent leur fragilité et l'âpreté de leur qui annihile toute forme de volonté.


L'Ahis fait alors ce qu'il peut, mais il ne peut pas tout faire.