Guerre en ukraine : "le poutine que je connaissais était différent", assure un ex-premier ministre russe

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l'essentiel Mikhaïl Kassianov, ancien Premier ministre russe durant le premier mandat de Vladimir Poutine (de 2000 à 2004), a accordé un entretien exclusif à l'AFP en


visio-conférence. Devenu opposant politique et farouchement opposé à la guerre en Ukraine, il assure "ne plus reconnaître" Vladimir Poutine. Il l'a connu au crépuscule de son


mandat, le voilà opposant 22 ans plus tard. Mikhaïl Kassianov, ancien Premier ministre russe de Vladimir Poutine de 2000 à 2004, a accordé un entretien exclusif à l'AFP. L'ancien


président du gouvernement a abordé la question ukrainienne mais s'est aussi étendu sur sa relation avec l'homme fort du Kremlin, assurant que "le Poutine" qu'il


connaissait avant "était différent". Avant de rejoindre les rangs de l'opposition au président russe aux côtés notamment d'Alexeï Navalny, Mikhaïl Kassianov a œuvré tout


au long de son mandat à un rapprochement entre Moscou et l'Occident. Mais, même dans ses pires cauchemars, Mikhaïl Kassianov n'aurait pu imaginer son ancien chef se lancer dans


l'invasion de l'Ukraine. C'est d'ailleurs lors d'une réunion du Conseil de sécurité russe, trois jours avant le début du conflit, que l'ancien chef du


gouvernement a compris ce qui se passait en coulisses. À LIRE AUSSI : Guerre en Ukraine : deux journalistes russes bravent Poutine et fuient leur pays par peur de représailles "Quand


j’ai regardé cette réunion du Conseil de sécurité russe, j’ai fini par comprendre que oui, il y aurait une guerre", a-t-il déclaré, avant de poursuivre : "je connais ces gens et en


les regardant, j’ai vu que Poutine n’était pas lui-même. Pas sur le plan médical, mais politique". "ILS NE S'ATTENDENT PAS À ÊTRE PUNIS" Aujourd'hui, celui qui


dirige le Parti de la liberté du peuple (Parnas), farouchement opposé au régime en place, affirme toujours croire que la Russie reprendra un jour un "chemin démocratique". Il


craint néanmoins le régime strict imposé par Vladimir Poutine dans le pays : "ce sont les acquis d’un système qui, avec l’encouragement de Poutine comme chef d’État, a commencé à


fonctionner de façon encore plus cynique et cruelle que dans les derniers stades de l’Union soviétique", a commenté Mikhaïl Kassianov. "Au fond, il s’agit d’un système rappelant le


KGB, reposant sur une impunité totale. Il est clair qu’ils ne s’attendent pas à être punis", a-t-il poursuivi. Après avoir fui la Russie au départ de la guerre en Ukraine, l'homme


refuse de communiquer le pays dans lequel il se trouve pour des raisons de sécurité. Et pour cause : Boris Nemtsov, un proche et critique du président russe, a été tué par balle aux abords


du Kremlin en 2015. Quant à Alexeï Navalny, inutile de rappeler l'empoisonnement dont il a été victime en 2020 ainsi que l'emprisonnement qui a suivi. "LES PAYS BALTES SERONT


LES PROCHAINS" Côté Ukraine, alors que les négociations entre les belligérants sont dans l'impasse, le premier chef de gouvernement de Vladimir Poutine a prévenu que le chef du


Kremlin avait d'autres pays dans son viseur. À LIRE AUSSI : Guerre en Ukraine : le sort du Donbass "se décide" à Severodonetsk, selon Volodymyr Zelensky "Si


l'Ukraine tombe, alors les pays baltes seront les prochains" sur la liste, a assuré l'opposant à l'AFP. Il s'est aussi dit en désaccord "catégorique" avec


l'idée qu'il faut éviter d'"humilier" Vladimir Poutine - comme l'a suggéré récemment Emmanuel Macron. Mikhaïl Kassianov se veut rassurant quant à une possible


opposition au président russe, assurant que la guerre en Ukraine a changé la donne : "après la tragédie à laquelle nous assistons, l’opposition s’unira. Je n’ai aucun doute à ce sujet.


Il faudra tout reconstruire de zéro. Il faudra recommencer tout un cycle de réformes économiques et sociales. Il s’agit de défis aussi immenses que difficiles, mais il faudra les


relever", a-t-il affirmé.