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* MANON LAPLACE Publié le 22 mars 2019 Modifié le 25 mars 2019 à 12h26 Lecture : 3 minutes. Fichier généré le Lire dans l’app L’arrivée en masse de WhatsApp, Facebook Messenger, Viber, Skype
et consorts sur les smartphones sénégalais n’arrange pas les affaires de la Sonatel. C’est ce qu’a fait savoir Sékou Dramé, le directeur général du groupe, à l’occasion du _Pencum_ («
dialoguer » en wolof) Sonatel le 20 mars, face à des journalistes spécialisés dans les Technologies de l’information et de la communication (TIC). Selon la direction du groupe, les services
_over-the-top_ (OTT), qui permettent d’échanger gratuitement des fichiers audio, vidéo ou de passer des appels téléphoniques en contournant les opérateurs traditionnels, auraient coûté 20
milliards de francs CFA à la Sonatel en 2018. > En 2018, sur 100 minutes d’appels arrivées au Sénégal, seules > 27 sont passées par notre réseau la suite après cette publicité Dans son
rapport annuel 2018, le groupe, détenu à 42 % par Orange, fait état de « solides performances économiques et financières », appuyées par une croissance de 5 % par rapport à 2017 sur les
cinq pays où la Sonatel opère, soit le Sénégal, le Mali, la Guinée, la Guinée Bissau et la Sierra Léone. Mais si le chiffre d’affaires de l’opérateur a atteint les 1 022 milliards de francs
CFA (1,56 milliard d’euros) , la Sonatel, qui a dégagé 202 milliards de francs CFA de résultat net, a vu ses revenus baisser de manière notable sur les appels entrants au Sénégal depuis
l’étranger. LES APPELS VIDÉOS PLÉBISCITÉS PAR LES CONSOMMATEURS « Avec l’international entrant, qui était une ligne de business assez forte, dégageant une rentabilité assez élevée, notre
chiffre d’affaires a reculé de 25 milliards de francs CFA cette année, si nous prenons les résultats au Sénégal. Et on estime que sur ces 25 milliards, cinq milliards sont dus à la fraude
avec les simbox, tandis que 20 milliards sont causés par les OTT », a précisé Sékou Dramé devant le parterre de journalistes présents au Pencum Sonatel. la suite après cette publicité Pour
cause, plus des deux tiers des appels passés au Sénégal depuis l’international seraient passés par des services comme WhatsApp ou Skype. « En 2018, sur 100 minutes d’appels arrivées au
Sénégal, seules 27 sont passées par notre réseau », a déploré le directeur général de la Sonatel. Pour l’économiste Mounirou Ndiaye, le phénomène s’explique notamment par la multiplicité de
choix qu’offrent des services comme WhatsApp ou Facebook Messenger par rapport à un appel classique. À l’instar des appels vidéo, plébiscités par les consommateurs qui passent des
communications longue-distance. la suite après cette publicité >>> À LIRE : TECHNOLOGIE : COMMENT WHATSAPP A CONQUIS L’AFRIQUE UN MANQUE À GAGNER À RELATIVISER « Whats’App,
Messenger ou Skype ont apporté une touche nouvelle dans l’univers des télécommunications mais il y a également la question du prix », précise-t-il. Si les appels passés par le biais des
services OTT ne sont pas réellement gratuits pour le consommateur, puisqu’ils coûtent en crédit internet, ils restent en effet bien moins coûteux que les communications classiques. la suite
après cette publicité « Il faut compter entre 80 et 90 francs CFA en moyenne pour une conversation téléphonique _offset_ [depuis Orange vers autre opérateur] sur le territoire national, et
parfois plus de 200 francs la minute pour un appel vers l’étranger. Avec cette même somme en crédit internet, il est possible de passer bien plus d’appels », souligne Mounirou Ndiaye.
Contactée par _Jeune Afrique_, la Sonatel n’a pas souhaité faire de commentaire sur ces pertes ou sur la stratégie envisagée pour faire face aux OTT. Selon Mounirou Ndiaye, un meilleur
encadrement de cette concurrence nouvelle est nécessaire. « Il faudrait par exemple que la Sonatel puisse récupérer les coûts supplémentaires que lui valent les appels passés sur son réseau
internet via les OTT », suggère l’économiste. Et de relativiser le manque à gagner pour le groupe de télécommunications : « Davantage d’appels passés par Skype ou Messenger, c’est davantage
de forfaits internet vendus par la Sonatel. Ce qu’elle perd là, elle le gagne ailleurs ». L'ÉCO DU JOUR. Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.