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La disparition de Santiago Maldonado a mobilisé des centaines de milliers d’Argentins ces deux derniers mois. Cet écologiste a disparu après une manifestation de protestation des
peuples aborigènes de la Patagonie pour défendre leurs terres. Radio France Publié le 09/10/2017 12:54 Mis à jour le 09/10/2017 12:55 Temps de lecture : 3min Santiago Maldonado est toujours
introuvable en Argentine. Ce jeune artisan de 28 ans a disparu le 1er août dernier lors d’une protestation des peuples aborigènes de la Patagonie, afin de défendre leurs terres. Si ce cas
provoque autant de réactions, c'est parce que sa disparition a été qualifiée par la justice de disparition "forcée", c’est-à-dire que l’État en serait responsable. Selon des
témoins, le jeune homme a été vu pour la dernière fois, emmené de force dans un camion par des gendarmes. Il semble que la plupart des manifestants se soient échappés de la charge des forces
de l'ordre en traversant une rivière. Santiago, lui, serait resté sur la rive, agrippé à un arbre. Depuis, plus de signe de vie. La gendarmerie nationale est donc mise en cause, ainsi
que la ministre de la Défense qui a donné l’ordre direct de réprimer la protestation du peuple mapuche. L’État responsable d’une disparition forcée, ce n’était pas arrivé depuis la dernière
dictature militaire, il y a 40 ans. Le cas de Santiago a réveillé de profonds traumatismes dans ce pays où 30 000 personnes ont disparu sous le général Videla. Au début de l'affaire, le
gouvernement a fait la sourde oreille. Il a totalement nié être en relation avec cette disparition. Mais après des vidéos montrant le chef de cabinet du ministère de la Défense présent en
Patagonie, le jour de la répression, ainsi que des conversations suspectes par téléphone entre des gendarmes, la mobilisation a augmenté. Dans le même temps, la popularité du président a
baissé. Finalement, face aux critiques et les élections législatives approchant, le gouvernement s’est davantage impliqué dans le cas Maldonado. L’hypothèse actuelle est qu’un groupe
restreint de gendarmes rebelles ait agi à son compte. En guise de preuve de bonne volonté, un nouveau juge, semble-t-il plus efficace et plus indépendant, a été nommé pour mener l’enquête.
Des organismes internationaux comme la Commission Interaméricaine des droits de l’Homme organiseront une réunion à Montevideo fin octobre avec la famille de Santiago, ainsi que des
représentants du gouvernement, afin de tenter de déterminer les circonstances de la disparition. Il y a quelques jours, l’ONU a également fait part de son inquiétude face à la lenteur de
l’enquête. Les Nations unies ont également réclamé à l’État de multiplier ses efforts pour éclaircir cette affaire et de sanctionner les responsables de la disparition de Santiago Maldonado.