Belmondo se raconte : "mille vies valent mieux qu'une"

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Avec quelque 80 films au palmarès, Jean-Paul Belmondo revient pour la première fois à 83 ans sur sa longue carrière dans deux ouvrages publiés lundi 7 novembre chez Fayard, un livre de


souvenirs rempli d'anecdotes et un grand album photo ("Mille vies valent mieux qu'une" et "Belmondo par Belmondo"). Article rédigé par franceinfo - franceinfo


Culture (avec AFP) France Télévisions Publié le 03/11/2016 11:19 Mis à jour le 07/03/2018 16:34 Temps de lecture : 4min Le fils aimait à faire le clown, le père préférait sculpter et hanter


les galeries du Louvre le dimanche. De cette enfance heureuse, "Bébel" garde le souvenir de modèles défilant nues dans l'atelier de son père. Pour son fils, Paul Belmondo


n'a pas eu toute la reconnaissance qu'il méritait et l'acteur s'en est plaint publiquement à sa mort en 1982. "Alors qu'il avait été un grand sculpteur, décoré


de la Légion d'honneur, sa disparition n'a suscité que quelques rares mentions". L'injustice sera réparée par Jack Lang notamment qui procèdera à l'installation de


deux bronzes de Paul Belmondo dans le jardin des Tuileries. En 2010, un musée à son nom a ouvert ses portes à Boulogne-Billancourt.    Du réalisateur d'"A bout de souffle",


Belmondo dit qu'il a scellé son destin. Pourtant, leur rencontre n'a rien d'une évidence. "Venez dans ma chambre d'hôtel, on tournera et je vous donnerai 50.000


francs", lance Godard à Belmondo, croisé dans la rue. L'acteur craint une proposition douteuse de celui qui l'horripile avec sa lente diction d'Helvète et ses lunettes de


soleil. Il finira par décrocher le rôle qui va le faire entrer dans la légende. Après ce succès, "l'on viendra à moi", raconte-t-il. Leur collaboration se poursuivra avec


"Une femme est une femme et "Pierrot le fou".    Animé par une "envie de faire l'idiot inscrite dans (son) ADN", Belmondo n'a eu de cesse de multiplier les


pitreries, qu'il s'agisse de lancer de boulettes pendant les tournages ou de conférences de presse se finissant en slip. Délibérément potache ainsi que grand amateur de cascades,


l'acteur se sentira parfois mal compris de la critique. "Si je ne fais pas un truc fou dans un film (...), si je n'exécute pas de pirouettes (...) on m'en veut, on 


m'étrille". Une situation qui l'a particulièrement touché à la sortie de "La sirène du Mississippi" de François Truffaut en 1969. "On ne m'aimait pas 


sérieux", lance-t-il.    On les a longtemps dit à couteaux tirés et en compétition pour occuper le haut de l'affiche. Bébel évoque lui son "amitié fidèle" pour Alain


Delon, "faussement interrompue par une brouille montée en épingle dans les médias". Les deux monstres sacrés du cinéma français ont été plusieurs fois associés à l'écran, en


particulier dans "Borsalino" (1970). "Lui et moi, c'est le jour et la nuit. Mais depuis nos premiers pas, nous menons des carrières en parallèle au cinéma: nous sommes


révélés la même année, 1960 (...), nous partageons des réalisateurs comme Jean-Pierre Melville, nous jouons souvent des personnages de gangster et/ou d'homme solitaire".     Avec


une vie menée tambour battant, le grand amateur de vitesse qu'est Belmondo concède peu de regrets. Tous sont de nature artistique, comme ne pas avoir adapté au cinéma "Voyage au


bout de la nuit" de Louis-Ferdinand Céline,  un livre qui ne le "quitte jamais", ni "L'instinct de mort" de l'ancien ennemi public Jacques Mesrine, dont il


avait acquis les droits. Sur ses problèmes de santé - un accident vasculaire cérébral en 2001 qui l'a diminué - ou la mort d'une de ses filles, l'acteur ne s'étend pas,


préférant mettre en avant son formidable appétit de vie.