Ours en béarn : cinq ans après la réintroduction, où en est-on ? - ici

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Cinq ans après l'arrivée polémique de deux ourses femelles dans les montagnes du Béarn début octobre 2018, que sont devenues Claverina et Sorita ? Se sont-elles reproduites ? Les


attaques et les dégâts provoqués par l'ours sur les troupeaux ont-ils augmenté ? France Bleu fait le point. C'était les 4 et 5 octobre 2018 : deux femelles ourses slovènes sont


réintroduites dans le Béarn. Cette arrivée de Claverina et Sorita s'effectue dans le cadre du Plan Ours brun, qui vise à reconstituer une population d'ours brun viable dans les


Pyrénées. Elle provoque la colère des éleveurs de montage et des bergers notamment. Ils redoutent la prédation du plantigrade : les attaques et les dégâts sur leurs troupeaux et sur les


ruches. Cinq ans après l'arrivée polémique de ces deux ourses dans la vallée d'Aspe et la vallée d'Ossau, que sont-elles devenues ? Les craintes des anti-ours se sont-elles


confirmées ? France Bleu fait le point. QUE SONT DEVENUES CLAVERINA ET SORITA ? Quand les deux ourses slovènes arrivent dans les vallées béarnaises il y a cinq ans, elles sont gravides, en


gestation, elles pourraient donc donner naissance à des petits. Claverina est introduite à Etsaut, en vallée d'Aspe, le 4 octobre 2018. La femelle est alors âgée de 6 ans et pèse 140


kilos. Elle passe rapidement en Aragon et en Navarre, avant de revenir en France : elle est aperçue en avril 2019 dans la montagne basque. Elle n'a, a priori, pas eu de petits ces cinq


dernières années. Sorita est lâchée le 5 octobre 2018 à Laruns en vallée d'Ossau, elle a alors 7 ans et pèse dix kilos de plus que sa cadette. Durant l'hiver 2020, elle donne


naissance à trois oursons baptisés Bious, Larry et Beroï. L'ourse avait déjà eu deux oursons en 2019, quelques mois après sa réintroduction dans le Béarn, mais les petits n'avaient


pas survécu, probablement tués par l'ours Néré. Sorita donne naissance à une troisième portée d'oursons durant l'hiver 2022. Elle est photographiée avec ses deux petits,


"quelque part en vallée d'Ossau", en août dernier. Le père de tous les oursons vivants de Sorita serait l'ours Rodri, le plus vieux plantigrade des Pyrénées, né en 1997.


loading UNE FORTE AUGMENTATION DU NOMBRE D’ATTAQUES DE TROUPEAUX Selon le FIEP (Fonds d'Intervention Eco Pastoral) " _les dommages au bétail causés par Sourita et Claverina sont


minimes : 8 ovins en 2019, 6 en 2020, 0 en 2021, 2 en 2022, 6 en 2023, sur 80 000 ovins présents dans les vallées béarnaises._" Sur l'ensemble des Pyrénées, le Réseau Ours Brun


(ROB) dresse chaque année le bilan des attaques et des dégâts provoqués par le plantigrade sur les cheptels domestiques ovins, bovins, équins, ainsi que sur les ruches. Dans son dernier


rapport de suivi annuel, ce réseau constitué d'environ 450 observateurs (agents de l’État, naturalistes et membres d’associations, chasseurs, accompagnateurs en montagne,


bergers/éleveurs, particuliers…) déployés sur toute la chaine pyrénéenne française a recensé 331 ATTAQUES DE L’OURS EN 2022 POUR 590 ANIMAUX TUÉS OU BLESSÉS. L'organisme constate une


forte augmentation du nombre d’attaques d'ours à partir de 2016, principalement sur le versant français des Pyrénées. Cette augmentation se traduit également par une forte hausse du


nombre d'animaux tués ou blessés dans les cheptels domestiques. À ce titre, 2019 EST UNE ANNÉE NOIRE pour les éleveurs et les bergers de montagne avec près de 1.200 animaux impactés ;


la moitié de ces dommages est lié à trois gros dérochements dans lesquels 611 ovins sont morts. loading Le Réseau Ours Brun précise que ces chiffres de la prédation sur le cheptel domestique


sous-estiment certainement la prédation réelle car les dégâts indemnisés au bénéfice du doute, en l'absence de certitude sur la responsabilité de l'ours, ne sont pas


comptabilisés. À LIRE AUSSI