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Les salariés de Thalès à Laval ont de nouveau prévu de débrayer ce mardi matin entre 7h30 et 9h30. Une petite centaine d'entre eux se sont déjà mobilisés ce lundi matin. Le groupe spécialisé
dans les équipements de guidage et de communication, notamment pour l'armée, veut transférer une partie de ses activités, du site lavallois vers son site de Brive en Corrèze. La production
d'appareils de reconnaissance et d'identification alliés, pour éviter les tirs fratricides, reste à Laval, en revanche la production de systèmes de communication sécurisés serait transférée
à Brive.
Les quatre salariés en CDI qui produisent actuellement les systèmes de communication sécurisés seraient donc affectés à la production d'appareils de reconnaissance et d'identification, pour
faire face à un pic de commandes.
"On est un site avec une histoire un petit peu compliquée parce qu'en 2007 le site a failli fermer. Pour sa pérennité il ne faut pas que ce site soit concentré seulement sur son activité
d'identification, il faut aussi que l'on puisse continuer à faire les activités de communication sécurisée. D'avoir plusieurs activités ça permet, quand il y a une de ces activités qui se
porte moins bien, de pouvoir compenser par les autres activités. Pour la pérennité du site à long terme, il faut conserver toutes les activités qu'on a actuellement sur le site à Laval",
argumente Benoit Picard, élu CFDT.
"La mono-activité dans une entreprise est très dangereuse. On équipe des plateformes. Dans quelques temps, les plateformes vont être équipées de nos produits, et forcement il y aura une
légère baisse d'activité, une baisse de charge. En enlevant les activités annexes, rester en mono-activité avec à moyen terme une baisse de charge, peut être dangereux pour un site et plus
facile à fermer", redoute Mickaël Bézier, délégué du syndicat CFE-CGC.
Pour pouvoir honorer les commandes d'appareils de reconnaissance et d'identification, la direction doit embaucher les personnels précaires. Selon les syndicats, il y a 242 salariés en CDI
sur le site de Laval, et 106 salariés en contrats précaires (intérim, CDD, stages, contrats d'apprentissage).
"On a beaucoup de personnes qui sont en situation précaire sur le site, si on embauchait une partie de ces personnes, on serait en capacité d'absorber le pic de charge que nous avons en
2020. Entre un tiers et un quart des personnes présentes sur le site ne sont pas en CDI. Au quotidien ça apporte une désorganisation importante qui nuit à notre productivité. Embaucher une
partie de ces personnes pourrait nous permettre de passer ce pic d'activité", ajoute Benoit Picard.
Une réunion est prévue ce mardi matin à 9h30 entre syndicats et direction de Thales.
La direction de Thalès n'a pas souhaité répondre à nos questions. Elle indique dans un communiqué qu'il ne s’agit pas à ses yeux "d’un transfert d’activités mais d’un rééquilibrage de charge
entre les sites de Laval et de Brive n’ayant aucun impact sur l’emploi. L’activité de Laval est très dense et ce rééquilibrage doit permettre une meilleure complémentarité des deux sites".
Selon Thales, l'objectif est de trouver "le meilleur équilibre de charge" entre les sites "afin de renforcer les compétences de chacun et assurer leur pérennité".
Le groupe Thales emploie 80 000 personnes, dont la moitié en France.