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Réunis à Strasbourg, les pays signataires de la Convention de Berne ont approuvé ce mardi le déclassement du statut de protection du loup, permettant ainsi de faciliter son abattage. Une
décision qui fait réagir les défenseurs de l'environnement, comme Jean-David Abel, de FNE. Va-t-on pouvoir abattre davantage de loups en France ? On en prend le chemin avec la décision
mardi des Etats-Membres de la Convention de Berne. Ils ont abaissé le niveau de protection du loup : d'espèce "strictement protégée", on passerait à "espèce
protégée". Pour les éleveurs, cela permettra d'abattre plus de loups et de mieux protéger leurs troupeaux. Il y a eu 640 attaques en Savoie et Haute-Savoie depuis le début de
l'année, d'après le réseau Maploup. Mais ce n'est absolument pas la solution, pour Jean-David Abel, pilote du réseau biodiversité chez France Nature environnement et membre du
comité national loup. "TUER PLUS DE LOUPS NE RÉGLERA PAS LE PROBLÈME DE LA PRÉDATION" Pour Jean-David Abel, assouplir les protocoles de tir ne réglera pas le problème de la
prédation : "_en fait, la question, et ce qu'on voit très bien sur l'arc alpin, c'est que si les dommages ont baissé ces trois dernières années, alors même que la
population de loups a augmenté, c'est à cause de la protection, et non pas à cause des tirs ponctuels qui peuvent être faits de tel ou tel individu. Et c'est ça la perspective
d'avenir. Ça ne veut pas dire ne pas tuer des loups, bien sûr qu'il est possible légalement, ça l'était déjà hier, ça le sera demain, de tuer des loups. Mais la vraie
coexistence, jour et nuit, toute l'année, dans tous les territoires, on va dire, et par tous les climats, elle se fait avec la protection, les effarouchements, notamment les chiens de
protection, les clôtures, etc. Et le tir ne vient que dans des situations exceptionnelles. Et donner le signal que c'est par des destructions d'individus qu'on pourrait
protéger globalement le pastoralisme, c'est de la démagogie"._ "L'ETAT VA DEVOIR UN CHOIX" Pour le vice-président de FNE, cet abaissement de la protection du loup va
changer deux choses. "_Il va changer d'abord concrètement qu'administrativement, si la directive Habitat est modifiée, les États pourront prendre un certain nombre de mesures
qui simplifient les autorisations de destruction de loups. Et notamment des possibilités de destruction de loups en acte de chasse, en battue avec des quotas éventuellement par ensemble
forestier, par massif montagneux, etc. Le problème c'est que la population étant ce qu'elle est, on ne peut pas non plus, et ça, ça reste tout à fait encadré, détruire 25-30% de la
population présente dans le pays. Ça veut dire qu'il va y avoir de la part de l'Etat un choix à faire entre les possibilités de destruction données en protection des troupeaux,
comme c'est aujourd'hui ce à quoi nous on souscrit, prévention des attaques, protection des troupeaux, quand les troupeaux sont protégés et qu'il y a malgré tout des attaques,
c'est totalement légitime. Et le fait de tuer des loups au hasard, dans les massifs, dans les forêts, partout dans la campagne, alors même qu'ils n'ont aucun rapport avec les
prédations, ça pose un vrai problème. Et l'État devra choisir. Je pense qu'aussi bien au niveau central qu'au niveau déconcentré, pour les services territoriaux, ça ne sera
pas facile."_ À LIRE AUSSI