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Alors que la seconde phase de déconfinement est lancée, le Premier ministre Edouard Philippe se félicitait jeudi des bons résultats sanitaires face au Covid-19 . "Aujourd'hui, tous les
indicateurs sont au vert", s'est-il réjoui. Avant de préciser : "Ça ne veut pas dire que le virus ne circule plus. Il est encore présent à des degrés divers sur tout le territoire. Mais sa
vitesse de propagation est, à ce stade, sous contrôle". Saisonnalité, contamination, immunité des populations , Vincent Enouf, directeur adjoint du centre national de référence des virus
respiratoires de l'institut Pasteur, fait un point sur Europe 1 sur le Sars-CoV-2 .
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Si l'épidémie n'est pas terminée en France, Vincent Enouf constate néanmoins une baisse de certains indicateurs concernant la circulation du virus, notamment au niveau des malades aux
urgences. "On va voir ça également au niveau des laboratoires : il y aura moins de détection du virus, et c'est ce que l'on observe actuellement", ajoute-t-il. "On observe que sur une
centaine de prélèvements, suivant les régions, on a quatre ou cinq détections positives. Tous ces indicateurs montrent que le virus circule moins et que le confinement a vraiment fonctionné"
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Des notes d'espoir qui ne doivent cependant pas conduire à un relâchement de la vigilance, puisqu'on ne sait pas si le virus peut être totalement éradiqué, explique Vincent Enouf. "Ce que
l'on doit faire, c'est confiner au tout début de l'épidémie, comme on le voit avec les différents clusters qui existent en France. Pour l'instant, ils sont tous circonscrits, donc cela
fonctionne bien", rappelle-t-il. "On a vraiment un système de surveillance adapté".
Là encore, il faut interpréter les signes avec prudence. "C'est un virus qui peut devenir saisonnier, pour l'instant on voit une diminution des détections et on peut très bien imaginer de se
dire qu'en été le virus pourrait être moins présent", évoque Vincent Enouf, tout en rappelant qu'il peut toujours être contracté, et de nouveaux foyers peuvent apparaître. Si le virus
devait devenir saisonnier, il pointe une difficulté supplémentaire. "On aurait éventuellement ce virus, les virus grippaux et tous les autres virus respiratoires comme on voit tous les ans."
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"On va surveiller le mois de juin, si on voit une augmentation des indicateurs. Mais on ne peut rien dire, rien estimer aujourd'hui de flagrant sur la véracité d'une seconde vague ou pas. En
tout cas, on peut, et on se prépare, en avoir une", tempère Vincent Enouf. "C'est tout le travail qui est fait dans les laboratoires, les services. Si on a une accalmie cet été, ce serait
bon, cela permettrait de mettre en réserve, de se préparer, de voir ce qui a mal marché, de manière à être encore meilleur si une seconde vague arrivait."
Une fois infecté par un virus, le corps humain se défend à l'aide du système immunitaire. "A partir du moment où le système immunitaire prend le dessus, vous allez avoir en quelques jours
une baisse de la fièvre, et ensuite l'organisme va reprendre le dessus. Si vous avez eu des douleurs musculaires, tout cela va rentrer dans l'ordre", rappelle le directeur adjoint du centre
national de référence des virus respiratoires de l’institut Pasteur.
Mais un virus ne vit que par son hôte, en infectant des cellules vivantes. "Il utilise des mécanismes de reproduction des cellules pour vivre, donc s'il n'a pas de cellules vivantes à portée
de main, il meurt. Donc si on coupe, en portant des masques, en se lavant les mains et en prenant toutes les mesures qui existent aujourd'hui, le virus va être incapable d'infecter, de
retrouver des cellules vivantes et donc il pourra s'éteindre. C'est comme cela qu'on casse la diffusion, tant qu'on n'a pas de vaccins efficaces qui permettraient de préparer notre système
immunitaire et de nous préparer à toutes infections", explique Vincent Enouf.
Certaines hypothèses évoquaient la chaleur pour éradiquer le virus, justifiant ainsi un arrêt de l'épidémie en été. "On peut dire que la chaleur n'est pas bonne pour le virus", souligne
Vincent Enouf. Dans les laboratoires, les virus sont d'ailleurs conservés à une température comprise entre -20 et -80 degrés. "Si vous avez actuellement un virus sur un support métallique en
plein soleil, il ne va pas survivre. Le soleil, la chaleur n'est pas un facteur qui permet une bonne diffusion du virus", ajoute le directeur-adjoint. "Mais on l'observe dans les pays où il
fait chaud, car le virus circule via les hommes", rappelle-t-il.
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La course aux vaccins, lancées entre différents pays, ne pourra donner des résultats que dans quelques mois . D'autant qu'aujourd'hui, rappelle Vinent Enouf, il n'existe pas de vaccins
contre d'autres formes de coronavirus comme le SRAS ou le MERS. Comme une lueur d'espoir, certaines études évoquent depuis quelques semaines une possible "immunité croisée". Une réaction
immunitaire commune face au Sars-CoV-2 (qui provoque le Covid-19) et à d'autres coronavirus hivernaux déjà en circulation et responsables de certains rhumes.
"Il existe des coronavirus "humains", qui sont responsables des rhumes. Ils sont plus ou moins proches du Sars-CoV-2, responsable du Covid-19 et on pourrait imaginer, expliquer, que
certaines personnes soient protégées parce qu'elles ont été infectées, on a tous été plus ou moins infectés, par ces coronavirus saisonnier", résume Vincent Enouf.
Il existe quatre souches de coronavirus saisonniers dits "humains" : 229E, NL63, OC43, HKU1, responsables de 20% des rhumes selon FuturaSanté. "On pourrait imaginer que les anticorps
produits lors de ces infections nous protègent en partie contre ce nouveau coronavirus. Mais tout cela est supposition, il faut actuellement le vérifier", nuance le directeur-adjoint.
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