Déclenchement du plan blanc : doit-on à nouveau craindre une surcharge hospitalière ?

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Le CHRU de Strasbourg a annoncé ce jeudi déclencher le plan blanc, dispositif lui permettant de mobiliser des moyens supplémentaires face à la nouvelle vague épidémique de coronavirus . "Le


nombre de patients hospitalisés a doublé en l'espace de 15 jours et correspond au pic atteint en mai 2021 avec 74 patients, dont 18 en réanimation", indique le CHRU dans un communiqué. 


Mercredi, les hôpitaux haut-rhinois de Colmar et Mulhouse ont également activé ce dispositif. 


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En deux semaines à peine, le nombre de patients contaminés par le coronavirus a en effet doublé dans les hôpitaux universitaires de Strasbourg : ils sont actuellement plus de 80, dont une


vingtaine en réanimation. Et la situation commence à être difficile à gérer, comme l'explique le professeur Emmanuel Andrès, président de la commission médicale d’établissement. "Tous les


jours on a une quinzaine de patients Covid avec des formes relativement sévères qui arrivent aux urgences. Et 200-250 patients de plus pour les pathologies hivernales, les grippes, les


bronchites... Ils arrivent en masse, donc le tout ensemble fait que c’est vraiment difficile", affirme-t-il.


Le déclenchement de ce plan blanc va notamment permettre de répartir les soignants là où l'on a le plus besoin d’eux. "On peut beaucoup plus facilement faire changer de service des


infirmières. Par exemple, on a fermé des lits d’endocrinologie pour en faire des lits d’aval des urgences. Et le plan blanc permet éventuellement de rappeler des gens qui seraient en congé


ou en repos", poursuit Emmanuel Andrès. Pour aider ces soignants déjà très fatigués, il appelle la population à réappliquer les gestes barrière, un peu oubliés ces derniers temps. Et surtout


à aller se faire vacciner.


Invité sur Europe Midi jeudi, Philippe Amouyel, épidémiologiste et professeur de Santé Publique au CHU de Lille, a estimé que l'arrivée du variant Omicron a eu tendance à faire oublier que


nous traversons déjà une cinquième vague liée au variant Delta. "Le variant Omicron est un cas plutôt sporadique pour le moment, on va voir comment il évolue en France. Mais ce qui attaque


aujourd'hui les hôpitaux, c'est bien le variant Delta", a-t-il rappelé. 


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Selon lui, il faut en effet que le "découplage" entre augmentation du nombre de cas et surcharge des services de réanimation continue à faire son effet. "Le seul problème c'est que l'on est


peut-être en train d'être dépassé par les autres infections alors que le Covid comme la grippe peuvent être bloqués par l'application stricte des mesures barrières, comme on l'a fait l'an


passé", a poursuivi l'épidémiologiste. "Et le plan blanc déclenché dans plusieurs hôpitaux montre bien que l'on commence à atteindre les limites du système. Donc finalement, il y aura


peut-être moins de formes graves grâce à la vaccination, mais ça n'empêchera pas une surcharge hospitalière."


Quant au variant Omicron, Philippe Amouyel a estimé qu'il fallait encore attendre "deux ou trois semaines" d'avoir des chiffres pour pouvoir conclure sur sa virulence et sa transmissibilité.


"Les informations que nous avons d'Afrique du Sud semblent dire que pour le moment nous n'avons pas trop de formes graves. Mais c'est très difficile de le confirmer. On regarde également ce


que produisent les Israéliens qui ont un certain nombre de cas et cela semble montrer que la 3e dose protègerait du variant Omicron."


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