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Les marchés de matières premières sont en folie. La publication, le 13 mai, de la 29e édition du _CyclOpe_ (éd. Economica, 139 euros) le confirme. Il ne faut pas moins de 758 pages aux
équipes codirigées par les universitaires Philippe Chalmin (université Paris-Dauphine PSL) et Yves Jégourel (Conservatoire national des arts et métiers) pour décortiquer les variations
erratiques de dizaines de produits impactés par des facteurs aussi incertains que la géopolitique, les changements climatiques, les taux d’intérêt ou le cours du dollar. En y ajoutant le
chaos créé par Donald Trump depuis le début de son second mandat à la présidence des Etats-Unis avec ses annonces et contre-annonces sur les droits de douane, c’est un festival. La tonne de
lithium, métal d’avenir et stratégique, ne vaut aujourd’hui pas plus que le bon vieux cacao. Début 2023, ce dernier s’échangeait à un prix vingt fois inférieur à l’or blanc. La volatilité
est extrême sur les marchés, comme le prouve la hausse de 126 % en un an du cours de la tonne de cacao, alors que celui du lithium s’est effondré, lui, de 70 %. _« Les perspectives sur les
marchés des matières premières sont particulièrement floues », _note _CyclOpe,_ sachant que son indice global a baissé de 1 % en 2024. Les hausses ne compensent pas tout à fait les baisses.
Cacao et lithium sont étroitement liés à la transition écologique. La production de fèves est impactée par le réchauffement climatique et les exigences de normes vertes. Et la transition
énergétique, avec le développement de la technologie des batteries électriques, dont le lithium est un composant essentiel, a fait sortir de l’ombre ce métal. L’offre et la demande de cacao
et de lithium sont déréglées. Des mines de lithium ont été ouvertes alors que la Chine, principal débouché du « métal électrique » est en surproduction de batteries. A l’inverse, les
Occidentaux sont toujours avides d’un cacao que l’Afrique peine à fournir.