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------------------------- _L’ENMÊMETEMPSTISME _A-T-IL FAIT LONG FEU ? CERTES, ON NE DIT PLUS _« ÇA N’A RIEN À VOIR AVEC L’ISLAM », _MAIS EN MÊME TEMPS… ------------------------- Avec la
dénonciation du « _séparatisme islamiste_ » dans les _quartiers difficiles _où règne la loi des _jeunes_ _issus de la diversité_, c’est à une refonte totale de l’appareil rhétorique de la
République que nous invite le Président de la République. Tous les _éléments de langage_ dont les _communicants_ sont si friands devront être revisités. La novlangue du _nouveau monde_ n’en
n’est pas avare. LA DISPARITION DU N DE ENA D’ailleurs la formation des cadres de la République devra s’inscrire dans le même dispositif : plus question d’École Nationale d’Administration
mais d’une École d’Administration Publique (on remarquera la fine nuance) dont la dimension « _nationale_ » disparaît pour répondre à ce nouveau souci né de cette « _diversité_ » si
problématique dans nos « _territoires_ ». > A LIRE AUSSI, YVES MAMOU: HAKIM EL KAROUI PREND LES FRÈRES > MUSULMANS POUR LES NOUVEAUX HUSSARDS DE LA RÉPUBLIQUE On le savait depuis
longtemps. « _Il faut que tout change pour que rien ne change_ » disait déjà le Prince Salina pronostiquant le nouveau monde né des mutations de l’Italie au XIXe siècle. Ce qui peut être
vrai pour une société marchande mondialisée, au capitalisme tempéré, peut-il toujours l’être quand la mutation est d’ordre ethnographique ? Qu’est-ce que désigne le _séparatisme_ stigmatisé
par Macron, sinon l’autre versant du _grand remplacement_ dénoncé par tous les _progressistes_ ? Y aurait-il un peuple dans le peuple qui ne souscrirait plus à la loi commune, aux règles de
la République ? L’hexagone devenu archipel obéirait à une tectonique nouvelle dont les mouvements relèveraient désormais de la sismologie. Quelle est la nouvelle donne ? Il ne s’agit plus
d’intégrer des populations pauvres dont le socle culturel resterait proche, mais de prétendre intégrer des populations issues d’une culture donc le socle spirituel prône, entre autres, la
guerre sainte. Nous ne sommes plus dans un projet ou un modèle de société tel que l’Occident en produit de manière régulière au gré des mutations scientifiques ou techniques. Le numérique
change aujourd’hui la donne sociétale autant que la machine à vapeur, l’électricité, le chemin de fer, ont su bouleverser les sociétés européennes au début du XXe siècle. La mondialisation
du XXIe siècle impose ses normes et ses effets dont la propagation du coronavirus est le corollaire : la mondialisation impose _en même temps_ ses menaces. Elles fonctionnent à la même
vitesse et les unes sont le produit des autres. LE NOUVEAU MONDE « BIENVEILLANT » AVEC L’ISLAM Peut-on en dire autant de l’islam désormais si présent autour de nous, chez nous ? Cette
religion a-t-elle fait son _aggiornamento_ aux nouvelles données du monde ? Ce que met justement en cause ce nouveau virus culturel c’est qu’il perturbe ce _nous_ car il est aussi chez _lui_
. Le nommer _séparatiste_ est une erreur d’appréciation et de nomination car _l’hydre islamiste_ n’a justement pas pour objet de se séparer de son terrain d’accroche. Elle ne va pas
déclarer pour tel ou tel territoire où il serait désormais majoritaire, une sécession territoriale. La République islamique de Roubaix (si tant est que certains en aient l’idée) ne demandera
pas son indépendance, elle compte bien plutôt diffuser son ordre culturel à l’ensemble des _territoires _précédemment_ perdus par la République_. Qui de Gramsci ou de la _takia_ inspire la
stratégie de la menace à l’œuvre ? Comme l’ancienne, cette nouvelle _taupe_ creuse un terrain friable qui ne sait pas la repérer. Le _nouveau monde_ que certains espèrent _friendly_ ne se
fera pas ainsi. Il manque l’appel du sang que le _djihad _propose. En 2015 ce virus a frappé ses cibles symboliquement privilégiées : un journal qui ricanait de son prophète, des Juifs qui
lui faisaient obstacle, des cafés où s’attablaient des femmes en robes légères. > A LIRE AUSSI, CÉLINE PINA: MILA: QUI N’A DIT MOT CONSENT Voilà l’illusion que Macron s’acharne à
promouvoir : il y aurait pour préserver la paix civile, un islam _friendly_ compatible, différent de l’islam séparatiste. C’est ici qu’il se trompe. « _Nous autres arabes ne pouvons être que
si l’autre n’est pas_ » déclarait Ben Bella dans la revue _Politique internationale_ l’été 1982, vouant Israël à l’apocalypse nucléaire parce que territoire non musulman en terre d’islam.
Quoi qu’en disent les experts islamologues, le _djihad_ fait partie de l’ADN islamique. C’est la même logique qui inspire les Frères musulmans qui ont compris que la conquête passe d’abord
par l’imposition de ses signes islamiques dans l’espace public. Le voile sur la tête des femmes, dès 1989, a eu cette fonction. Il fallait marquer le territoire conquis dans la rue, à
l’école, dans l’entreprise. Tandis qu’un antiracisme aussi niais que naïf considérait comme raciste toute opposition à cette agression, la République pratiquait l’euphémisation de la menace
pour ne pas la regarder en face. Depuis plus de trente ans le déni idéologique du réel a été la règle principale du pouvoir et des médias. On a fait semblant de ne pas voir le réel quand
celui-ci explosait à la figure de tous les services de l’Etat : à l’école, à l’hôpital, dans les services publics etc. Dans la rue, dans les _quartiers_ la République n’a pas osé le nommer,
le qualifier alors que cet ennemi inattendu la blesse, l’agresse ou l’humilie. La peur d’être taxé d’islamophobe par le nouvel antiracisme _décolonial_ a interdit la lucidité. On a
psychiatrisé la criminalité islamiste pour éviter d’avoir à la juger et l’assassin de Sarah Halimi peut cuver son valium en paix, tandis que la porte-parole des Indigènes de la République
peut publier en toute tranquillité qu_’elle est Mohamed Merah. _Pourtant cette République combat au Mali les armes à la main ce même ennemi alors qu’elle n’ose pas chez elle interdire la
présence des divers épigones des Frères musulmans et autres promoteurs de la _charia_. Le colonel Arnaud Beltrame, le père Hamel, sont-ils morts pour rien ? Les enfants juifs de Toulouse,
les mitraillés du Bataclan, ceux de Charlie sont-ils morts pour rien ? LE PRIX À PAYER POUR INTÉGRER L’ISLAM Macron estime-t-il qu’il est trop tard, que les jeux sont faits et c’est à la
France de s’adapter à cette donne démographique et culturelle nouvelle que nous impose la mondialisation ? Estime-t-il qu’un modèle pluriculturel _soft_ puisse faire l’économie du _djihad_
et qu’à terme, malgré quelques irréductibles islamistes violents attardés, le séparatisme perdra au final, la guerre ? Tel serait le prix à payer pour pouvoir vivre dans une société apaisée.
A quel prix ? En donnant par ailleurs des gages aux autres minorités cibles des précédents : les femmes, les Juifs. La Justice protègera mieux les femmes des violences qui leurs sont faites
et les Juifs recevront en gage, des commémorations de la Shoah encore plus grandioses sans pour autant reconnaitre que l’ennemi qui menace Israël est identique à celui qui menace la France
aujourd’hui. Les récentes commémorations à Jérusalem des 75 ans de la libération d’Auschwitz couplées à l’esclandre chiraco-macronien dans une église française à Jérusalem n’ont pas d’autre
sens. Bien au contraire, pour rêver d’un bienveillant effet-retour sur l’appareil psychique des _jeunes issus de la diversité_ la politique étrangère de la France ne sera pas économe de
condamnation d’Israël au Conseil des droits de l’homme de l’ONU et votera aux côtés du Yémen, du Pakistan, de la Syrie, de l’Algérie des résolutions condamnant le sort fait aux femmes en
Israël. Dans les _quartiers difficiles_ le Quai d’Orsay sera louangé et tout le monde aura l’illusion d’avoir contribué à l’émancipation du genre humain… > A LIRE AUSSI, HADRIEN DESUIN:
NOTRE « SÉPARATISME » ISLAMISTE À > LA LUMIÈRE DES RELATIONS FRANCO-ARABES Tancrède avait cette chance de ne pas connaître l’internet. Son époque ne permettait pas encore aux esprits
tordus de destituer en trois jours quelqu’un parce que sa libido avaient été livrée au public sous couvert de _lutte contre l’hypocrisie_. Le temps disposait d’un espace suffisant pour que
des capacités critiques s’installent dans la durée pour penser le changement. Il restera à la littérature le rôle de consigner l’époque : Zola pour la révolution industrielle, Pasternak pour
la révolution communiste et Houellebecq pour la révolution nihiliste mondialisée. Aujourd’hui tout est radicalement différent : tout change, en apparence, parce que les mots semblent en
retard pour nommer les choses nouvelles. Le réel se métamorphose trop vite, et sans que l’on s’en rende compte c’est un autre monde (virtuel ?), qui apparait. Ce n’est pas le _séparatisme_
qui nous menace mais c’est plutôt la _soumission_ à la vitesse de ce changement. Au bout de ce conte, avant, ce qui était vraiment mieux, c’était l’avenir. > A LIRE ENSUITE, LINA MURR
NEHMÉ: FACEBOOK M’A ACCUSÉE DE > SOUTENIR DAESH Le guépard PRICE: 7,80 € 61 USED & NEW available from 1,99 € Vous venez de lire un article en accès libre. Causeur ne vit que par ses
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