"une bataille idéologique": le préfet des hauts-de-seine publie son témoignage pour combattre l'entrisme islamiste

feature-image

Play all audios:

Loading...

Alexandre Brugère, préfet des Hauts-de-Seine, a publié un témoignage sur la lutte contre "l'islamisme sur le terrain". Il livre ses armes pour lutter contre


"l'entrisme" alors qu'un Conseil de défense sur le sujet se tient ce mercredi 21 mai. "Nous avons aujourd'hui des armes pour lutter contre


l'islamisme", a affirmé Alexandre Brugère, sur BFMTV, ce mercredi 21 mai. Le préfet des Hauts-de-Seine a écrit un témoignage nommé "Combattre l'islamisme sur le


terrain", en marge du rapport sur l'influence des Frères musulmans en France. Un Conseil de défense y est consacré, ce mercredi. Le préfet affirme "mener sur le terrain un


combat sans concession contre l’islamisme" qui cible "notre modèle républicain". Citant les lieux de culte, les associations ou le sport, il poursuit en soulignant que


"l'islamisme tente de rentrer dans l'ensemble des sphères de la société". > "Aujourd'hui, des islamistes portent un projet de contre-société, > contraire 


aux valeurs de la République, contraire aux valeurs de > liberté, qu'ils veulent ramener sous le contrôle de la loi > religieuse, de l'égalité, de fraternité." "UNE


BATAILLE IDÉOLOGIQUE MODÈLE CONTRE MODÈLE" Un tiers des lieux de culte des Hauts-de-Seine sont sous la vigilance de l'État, "soit parce qu'ils sont ouvertement radicaux,


soit parce qu'ils sont menacés de prises de contrôle", poursuit-il, sans citer d'exemples clairs. L'élu note seulement un "faisceau d'indices que l'on


doit rassembler, les entourages, les personnes qui y prêchent". Face à un "projet islamiste qui combat les préceptes de la République", il entend s'engager dans "une


bataille idéologique". Ajoutant: "Ma réponse est floue parce que vous avez un préfet de combat et nous devons mener un travail de dentelles sur la base des éléments dont nous


disposons pour présumer du caractère islamiste des lieux de culte." "Nous sommes dans une bataille idéologique, modèle contre modèle", soutient Alexandre Brugère. "Il ne


s'agit pas seulement de décrédibiliser le modèle islamiste, mais il faut aussi montrer que la République est forte." Le préfet cite des actions comme le soutien à des associations


ou à des politiques de rénovation urbaine. "On casse des quartiers parce qu'on casse des ghetto donc on ouvre des quartiers sur le reste de la ville." L'ENJEU DU


COMMUNAUTARISME Pour le préfet, l'État de droit "triomphe" lorsqu'il fait fermer "une école coranique, quand j'arrive à faire reculer un projet de mosquée


islamiste". L'établissement en question, l'institut Lissen, à Colombes, a été fermé pour des "défaillances de sécurité". L'institut a contesté, dans un


communiqué, "les accusations d'islamisme que le préfet a diffusé dans les médias sans aucune autre preuve que le seul soupçon et la diffamation". "J'ai constaté que


cette école enseignait vraisemblablement un islam radical mais qu'elle était en plus dirigée par le directeur de cabinet du maire de Colombes et qu'il était également secrétaire


général des associations cultuelles et culturelles d'une mosquée qui est sous la vigilance des pouvoirs publics. Quand vous mélangez l'associatif, le cultuel, le politique, a


minima vous êtes dans un dangereux mélange des genres", rétorque Alexandre Brugère. Ce dernier soutient que le "vrai enjeu pour nous, ce sont les communautaires dans les


listes". Il indique avoir prévenu deux maires des Hauts-de-Seine de la présence dans leurs conseils municipaux d'individus "liés à la mouvance islamiste". LE VOILE DANS


LE SPORT COMME "VECTEUR REVENDICATIF" Sur la base de ce postulat, il salue le discours d'Emmanuel Macron sur le séparatisme, prononcé en 2020, qui marque la "première


fois qu'une autorité publique porte un discours qui n'est pas uniquement centré sur l'islamisme violent, mais contre un raisonnement communautaire qui fracture l'unité


nationale". "Par le discours sur le séparatisme, le président de la République a ouvert un chemin qui nous permet aujourd'hui d'avoir des outils", poursuit-il,


citant le changement de régime de l'instruction à domicile. Un autre champ dans lequel le préfet soutient que "les islamistes s'attaquent à notre modèle de société", est


celui du sport. À l'instar de Bruno Retailleau, il avance que le voile dans le sport est utilisé "comme un vecteur revendicatif" et pointe du doigt le collectif de femmes


musulmanes des Hijabeuses. Ces dernières prônent une pratique du "sport inclusif et accessible à toutes", dénonçant la loi interdisant le port de signes religieux dans le sport


comme motif "excluant des milliers de sportives des terrains" Un engagement que le préfet conteste. Il affirme que cette structure est née "dans l'écosystème islamiste de


Grenoble". Avant d'ajouter: "Et nous sommes là dans un phénomène d'entrisme et de bataille idéologique avec des gens qui portent une contre-société." Interrogé sur


les propos du ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, qui avait clamé "à bas le voile", le préfet rétorque que "les polémiques qui sont faites sur les propos sont


secondaires" ajoutant: "Ce qui compte, c'est le fond du combat." "UNE MISE EN LUMIÈRE INDISPENSABLE" Le préfet cible également la marque Nike, qui s'est


associé au collectif des Hijabeuses pour promouvoir l'inclusivité dans le sport. "Lorsque Nike fait une pub de cette nature, elle s'inscrit dans une idéologie qui n'est


pas l'idéologie républicaine mais qui est l'idéologie anglosaxonne qui tente d'exalter les différences. Au fond, le message qui est passé par cette marque c'est que


chacun, en fonction de ses particularités, doit pouvoir pratiquer le sport." Selon le préfet, il s'agit ainsi d'une "faille à celles et ceux qui portent un projet


islamiste puisqu'ils en profitent pour intégrer une idéologie et pousser une revendication communautaire islamiste" Pour lutter contre ce qu'il qualifie "d'entrisme


islamiste", Alexandre Brugère estime qu'il est "très important de montrer que l'État dit les choses", évoquant "une mise en lumière indispensable". > 


"Au fond, les islamistes sont comme les vendeurs de drogue, ils > n'aiment pas la lumière parce que ça gêne le business. C'est pour > ça que je pense que cette 


conscientisation autour de ce qu'est > l'islamisme est essentielle." Cette mise en lumière passe également par un travail sur les réseaux sociaux, défend le préfet.


"La lucidité commande enfin de considérer que beaucoup de choses ne se passent plus dans les mosquées, mais pour l’essentiel sur les réseaux sociaux qui comptent des dizaines


d’influenceurs extrêmement suivis par la nouvelle génération", écrit-il dans son témoignage. Arthus Vaillant