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La boxeuse Imane Khelif a poussé l'Italienne Angela Carini à abandonner le combat ce jeudi à Paris. Certains ont accusé les organisateurs des Jeux olympiques d'avoir laissé une
personne transgenre concourir. L'Algérienne de 25 ans est née femme et est atteinte d'hyperandrogénie. Suivez la couverture complète Jeux olympiques et paralympiques Un direct au
visage aura poussé Angela Carini à abandonner. Ce jeudi 1ᵉʳ août, la boxeuse italienne a fondu en larmes après 46 secondes de son huitième de finale. Face à elle, l'Algérienne Imane
Khelif est sortie gagnante de ce combat, suscitant une controverse aux Jeux olympiques (nouvelle fenêtre). Dans les rangs de ses détracteurs, on accuse la boxeuse de 25 ans de ne pas être
une femme comme les autres. À commencer par Roberto Marti, le président de la commission des sports du Sénat italien. Membre de l'extrême droite italienne, il a qualifié
d'_"absurde" _cette épreuve qui se tenait à l'Arena Paris Nord, à Villepinte. Aux yeux de cet élu de la Ligue, Imane Khelif serait un _"boxeur trans"_, comme le
relate la presse italienne (nouvelle fenêtre). Sur X, le vice-Premier ministre italien, Matteo Salvini, (nouvelle fenêtre) évoque la "_boxeuse trans algérienne_" et voit dans sa
participation, _"une ne gifle à l’éthique du sport et à la crédibilité des JO". _Le tollé se propage au sein des rangs conservateurs à travers le monde entier. _"Je garderai
les hommes hors du sport féminin"_, a par exemple écrit Donald Trump sur son réseau Truth Social, où il a multiplié les propos sexistes par le passé. _"Expliquez pourquoi vous
acceptez qu'un homme batte une femme en public pour votre divertissement"_, a quant à elle écrit J.K. Rowling, régulièrement pointée du doigt pour son combat contre les personnes
transgenres. * Lire aussi LES VÉRIFICATEURS - Paris en feu, lits cassés… La désinformation autour des JO 2024 vient aussi de l’étranger Si bien que vendredi, juste avant que la boxeuse
hongroise Anna Luca Hamori n'affronte Khelif en quarts de finale ce samedi, le comité olympique hongrois a dit vouloir _"clarifier" _avec le comité international olympique
(CIO) les conditions de cette participation controversée : _"Seules les concurrentes présentant des caractéristiques biologiques exclusivement féminines" _doivent être
_"autorisées à concourir dans la catégorie femme"_, a déclaré le comité hongrois vendredi dans un communiqué, disant vouloir _"protéger les intérêts des athlètes
hongrois". "Dans le cas contraire, le droit des femmes à l'égalité des chances et à une concurrence loyale est fondamentalement violé", _a-t-il ajouté, réclamant une
_"compétition équitable"_. Mais derrière la polémique, quelle réalité ? IMANE KHELIF EST NÉE FEMME EN ALGÉRIE Le principal coup bas s'en prenant au genre de la boxeuse est
asséné par Umar Kremlev, le sulfureux président de l'Association internationale de boxe amateur (IBA). Alors que la combattante vient d'être disqualifiée des Mondiaux de boxe en
mars 2023, qui se tiennent à New Delhi, le dirigeant russe de cette fédération qui entretient des relations exécrables avec le CIO assure auprès d'une agence de presse russe
qu'Imane Khelif ne serait pas réellement une femme. Pour preuve, il précise auprès de TASS (nouvelle fenêtre)que des tests d'ADN réalisés sur la jeune femme auraient _"prouvé
qu'elle avait des chromosomes XY"_, justifiant son exclusion. Pour rappel, cette combinaison XY est généralement celle qu'on trouve chez les hommes, tandis que les femmes
possèdent deux chromosomes X. Toutefois, dans certains cas, cette distinction ne s'applique pas aussi aisément. D'après une étude publiée en 2002 dans la revue _American Journal of
Biology_ (nouvelle fenêtre), 1,7% des personnes naîtraient intersexuées. Reste qu'il n'existe aucune preuve qu'Imane Khelif soit intersexe : ni la délégation algérienne, ni
l'athlète, ni le Comité international olympique (CIO) n'ont confirmé l'information venue de l'IBA. Les tests de féminité, qui comportaient notamment la recherche de
certains gènes, ont été supprimés en 2000 (nouvelle fenêtre). Une autre preuve amenée par les détracteurs d'Imane Khelif est l'extrait d'un entretien (nouvelle fenêtre)accordé
à la télévision algérienne. Vu plus de 1,7 million de fois, il montrerait l'athlète en train d'évoquer son enfance en tant que garçon. _"Nous étions des petits
garçons"_, aurait lâché la boxeuse sur le plateau de l'antenne Elbilad TV. Sauf qu'il s'agit d'une mauvaise traduction. Dans la version complète disponible sur
YouTube (nouvelle fenêtre), la jeune femme se remémore en effet son enfance en Algérie et évoque les difficultés financières auxquelles elle a dû faire face. D'après la transcription
audio réalisée par l'outil Gladia (nouvelle fenêtre), elle explique que lorsqu'elle était _"enfant"_, elle _"ramassait des casseroles, du fer, du plastique et on les
vendait pour gagner de l'argent"_. C'est cette phrase qui a été mal traduite par les internautes. Une version confirmée par un journaliste algérien. Ni ce témoignage, ni la
disqualification d'Imane Khelif aux épreuves de New Delhi ne peuvent servir de preuves d'un changement de sexe. _"Comme lors des précédentes compétitions olympiques de boxe,
le genre et l'âge des athlètes se fondent sur leur passeport"_, a d'ailleurs assuré le CIO dans un communiqué publié jeudi soir. L'Algérie ne permettant pas le changement
de sexe, Imane Khelif est donc née femme. Elle a d'ailleurs toujours concouru dans les rangs des femmes. La toute première fois au Championnat féminin de la Fédération internationale
de boxe, en 2018, mais aussi aux Jeux olympiques d'été de 2020, (nouvelle fenêtre) à Tokyo, sans que cela ne provoque la moindre polémique. Hormis les déclarations de l'IBA,
suspendue par le Comité international olympique en raison de son incapacité à mener à bien des réformes sur la gouvernance, les finances et les questions éthiques, il n'existe aucune
preuve officielle qu'Imane Khelif soit transgenre. UNE ATHLÈTE HYPERANDROGÈNE Mais alors pourquoi sa présence aux Jeux olympiques de Paris a-t-elle créé la polémique (nouvelle
fenêtre)? Car Imane Khelif possède tout de même des _"taux élevés de testostérone"_. À l'instar de la coureuse Caster Semenya, devenue la porte-parole des athlètes
hyperandrogènes, la boxeuse souffrirait d'un trouble du développement sexuel (DSD) (nouvelle fenêtre). Si les conséquences varient, allant jusqu'à la coexistence d'organes
génitaux externes chez certains, les personnes qui en sont atteintes peuvent effectivement présenter un taux élevé d'androgènes, les hormones mâles, dont la testostérone. Une
caractéristique susceptible d'accroître la masse musculaire et améliorer les performances. D'autres troubles peuvent avoir la même conséquence, dont le syndrome des ovaires
polykystiques ou une hyperplasie congénitale des surrénales. Raison pour laquelle plusieurs fédérations ont tranché cette question en se basant sur une limite de taux d'hormone mâle.
C'est notamment le cas au tennis, au triathlon ou en athlétisme. World Athletics, la fédération chargée de l'athlétisme, impose par exemple à ses athlètes de faire baisser ce taux
par un traitement hormonal. Une mesure refusée par l'athlète Caster Semenya, privée de compétition depuis. A contrario, la gymnastique ou le judo (nouvelle fenêtre)n'ont pas adopté
de règles internationales à ce sujet. * Lire aussi LES VÉRIFICATEURS - Faut-il prendre des compléments protéinés quand on fait du sport ? En résumé, contrairement à ce qu'insinuent de
nombreux commentateurs, ni le témoignage du patron de l'IBA, ni l'hyperandrogénie d'Imane Khelif ne sont des preuves de sa transsexualité. Quant à savoir si sa place est sur
le ring aux côtés des autres femmes, le CIO renvoie ici la balle à chaque fédération internationale de sports. Jeudi soir, son porte-parole Mark Adams a ainsi rappelé que les règles
d'éligibilité pour les catégories féminines étaient complexes et que ce sont les fédérations individuelles, et non le CIO, qui décidaient qui concourrait. Une position qu'a
d'ailleurs respecté l'Italienne Angela Carini. Citée par l'Agence Ansa, la boxeuse éliminée a rappelé que _"si cette femme est ici, il y a une raison". _ _VOUS
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